SMIC +17% : le groupe d’experts alerte sur la compression des salaires et l’impact sur pouvoir d’achat, compétitivité et partenaires sociaux

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En 2025, le marché du travail français recule modérément (chômage 7,7 %) mais reste résilient : la Commission européenne anticipe 8 % en 2026. Malgré la faiblesse conjoncturelle, les salaires progressent (SMIC +17% et +15% en moyenne 2021‑2025), améliorant le pouvoir d’achat tout en pesant sur la compétitivité des entreprises — un défi pour partenaires sociaux et pouvoirs publics.

La France traverse en 2025 un contexte économique contraint : croissance atone, tensions internationales, instabilité politique et défaillances d’entreprises pèsent sur les perspectives. Malgré ce tableau, le marché du travail n’a pas connu d’effondrement fulgurant, mais il montre des signes de repli qui semblent appelés à durer.

Un marché du travail en recul mais résilient

Le taux de chômage se situe à 7,7 % de la population active, contre 7,4 % un an plus tôt. Cette dégradation modérée s’inscrit dans une contraction de l’emploi engagée depuis 2023, que plusieurs observateurs jugent appelée à se prolonger. La Commission européenne, dans ses prévisions économiques d’automne, anticipe une augmentation progressive du chômage en France, à 8 % en 2026 puis 8,2 % en 2027.

Sur le terrain, ces chiffres traduisent un glissement lent plutôt qu’une crise brutale : certains secteurs continuent de recruter, tandis que d’autres affichent des cessions d’emplois ou des difficultés de trésorerie. La stabilité relative du taux de chômage au cours des douze derniers mois masque des dynamiques contrastées selon les branches, les territoires et les types de contrats.

Des salaires qui augmentent malgré la faiblesse économique

Contrairement à ce que l’on pourrait attendre dans un contexte de ralentissement, les salaires ont progressé en 2024 et en 2025. Le groupe d’experts sur le Smic, qui a remis son rapport annuel au gouvernement et aux partenaires sociaux jeudi 27 novembre, souligne que, « les salaires ont progressé en moyenne plus vite que l’inflation, rattrapant en partie les baisses de pouvoir d’achat du salaire occasionnées par le regain inflationniste entre 2021 et 2023 ».

Le salaire minimum, indexé sur l’inflation, a été revalorisé à plusieurs reprises : il a ainsi augmenté de 17 % entre 2021 et 2025. Dans le même intervalle, les salaires négociés au sein des branches et les salaires de base effectifs ont vu leur niveau croître d’environ 15 % en moyenne. Ces évolutions ont contribué à améliorer, au moins partiellement, le pouvoir d’achat des salariés les plus exposés aux hausses de prix récentes.

Interprétations et limites des chiffres

La conjonction d’une hausse des salaires et d’un léger recul de l’emploi soulève plusieurs questions. D’une part, l’amélioration des rémunérations peut soutenir la consommation et amortir le choc inflationniste pour les ménages modestes. D’autre part, elle alourdit le coût du travail pour certaines entreprises fragiles, ce qui peut renforcer les tensions sur l’emploi dans des secteurs à faible marge.

Il convient également de rappeler les limites des moyennes : des augmentations salariales générales ne signifient pas une amélioration uniforme pour tous les travailleurs. Les revalorisations peuvent être concentrées sur certains secteurs ou catégories professionnelles, tandis que d’autres restent à la traîne. De même, les prévisions macroéconomiques, comme celles de la Commission européenne, reflètent des scénarios qui peuvent évoluer selon la situation internationale et les décisions de politique économique.

Enfin, la persistance d’une inflation résiduelle ou des chocs exogènes pourrait modifier assez rapidement la trajectoire du chômage et du pouvoir d’achat, ce qui invite à une lecture prudente des données disponibles.

Enjeux pour les partenaires sociaux et les pouvoirs publics

Face à ces tensions, partenaires sociaux et pouvoirs publics doivent arbitrer entre soutiens au pouvoir d’achat et mesures de soutien à la compétitivité des entreprises. Les rapports d’experts et les bilans annuels, comme celui remis le 27 novembre, constituent des outils d’analyse mais aussi des repères pour la négociation collective et les décisions publiques.

À court terme, l’équation reste délicate : préserver le pouvoir d’achat des salariés sans fragiliser davantage des entreprises déjà exposées exige des réponses calibrées et ciblées. À moyen terme, l’évolution de l’emploi dépendra de la capacité à relancer l’investissement productif et à améliorer la résilience des secteurs face aux aléas économiques et géopolitiques.

Dans ce paysage, les chiffres actuels — taux de chômage, prévisions de la Commission européenne, et évolutions salariales 2021‑2025 — offrent un cadre factuel pour suivre l’évolution du marché du travail et des rémunérations, tout en appelant à une vigilance continue quant aux risques de détérioration.

Parlons Politique

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