Sabrina Haerinck, ex-gilet jaune devenue conseillère municipale à Chambéry : de la colère citoyenne à la reconstruction civique par l’écriture et la culture

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Sabrina Haerinck, 46 ans, signe Citoyenne à part entière et transforme sa colère d’ancienne « gilet jaune » en engagement public : dédicace à Chambéry et participation au 107ᵉ congrès des maires marquent sa reconstruction civique après une enfance difficile. Son récit interroge le pouvoir de l’écriture et des espaces culturels pour réintégrer socialement des trajectoires fragilisées.

Un avant et un après bien marqués

Pour Sabrina Haerinck, 46 ans, la vie se découpe en deux périodes distinctes. Avant, elle évitait même le centre-ville de Chambéry, en Savoie, prétextant rester dans « [son] quartier » et se sentant enfermée par la colère et une trajectoire professionnelle morcelée.

Puis, au début du mois, elle s’est autorisée à dédicacer son livre, Citoyenne à part entière (Le Lys bleu Editions), dans « la plus grande librairie indépendante » de la ville. Le 14 novembre, elle a pris sa voiture pour se rendre à Paris, afin d’assister à la 107ᵉ édition du congrès des maires. Ces gestes publics symbolisent une ouverture qu’elle-même qualifie de drastique.

Le basculement politique de 2020

Jusqu’à une date récente, Sabrina se reconnaissait dans le mouvement social des « gilets jaunes » et résumait son rapport à la politique par cette formule cinglante : « tous pourris ». Aujourd’hui, elle admet qu’elle ne peut « plus le dire ». Ce virage s’est produit au moment des élections municipales de 2020, événement qu’elle identifie comme le point de bascule de son engagement et de sa vision civique.

Plutôt que de l’exprimer comme un simple renoncement, son changement traduit une transformation de posture. Elle n’efface pas son passé de contestation, mais elle a choisi de s’investir autrement, en écrivant et en participant à des espaces publics institutionnels et culturels.

Origines et reconstruction

Sabrina a grandi dans le Nord de la France, au sein d’une « famille dysfonctionnelle et déviante », où, selon ses mots, des trafics et la prostitution faisaient partie du quotidien. Placée à l’âge de 5 ans par l’aide sociale à l’enfance, elle est restée prise en charge jusqu’à sa majorité. Ces éléments biographiques, rapportés par elle-même, éclairent le contexte d’une rupture précoce avec son milieu d’origine.

Plus tard, elle a quitté sa région et, pour « faire oublier sa vie passée », elle a volontairement gommé toute existence numérique. Cette volonté de coupure avec les traces du passé s’inscrit dans un processus de reconstruction personnelle. Elle affirme s’être ensuite reconstruite, ce que traduisent aujourd’hui ses prises de parole publiques et son livre.

De la colère à l’écriture

La publication de Citoyenne à part entière et les actions publiques récentes — dédicace en librairie et présence au congrès des maires — illustrent une trajectoire qui va de l’exclusion à la revendication d’une place dans la cité. Le récit qu’elle livre tient autant du témoignage intime que de la démarche civique.

Dans ses interventions, Sabrina met en regard son histoire personnelle et les enjeux locaux. Sans renier ses colères antérieures, elle semble privilégier désormais la construction d’un récit qui parle de réparation et de participation plutôt que d’assignation à la seule révolte.

Une parole personnelle, portée au public

Les éléments biographiques et politiques que Sabrina communique sont présentés comme son récit. Là où certains détails restent très personnels, d’autres sont datés et concrets : âge (46 ans), dates mentionnées (élections municipales de 2020, 14 novembre, 107ᵉ édition du congrès des maires) et le titre exact de l’ouvrage, Citoyenne à part entière (Le Lys bleu Editions).

Son parcours interroge les chemins possibles de réintégration civique après des trajectoires marquées par la vulnérabilité. Il pose aussi la question du rôle de l’écriture et des espaces culturels dans la reconnaissance sociale d’expériences longtemps tenues à l’écart.

Sabrina Haerinck illustre, par son récit, la manière dont une personne peut transformer une colère en une présence publique, sans pour autant renier l’origine de cette colère. Son livre et ses apparitions publiques rendent visible une trajectoire individuelle qui rejoint des enjeux collectifs de représentation et d’accès à la parole.

Parlons Politique

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