Le président Emmanuel Macron a exprimé, jeudi 4 décembre, sa « profonde inquiétude » après la confirmation en appel de la condamnation du journaliste français Christophe Gleizes, détenu en Algérie. Dans un communiqué de l’Élysée, le chef de l’État a assuré que « nous continuerons d’agir auprès des autorités algériennes pour obtenir sa libération et son retour en France dans les plus brefs délais ».
Réaction de l’exécutif et suite des démarches
Christophe Gleizes, journaliste sportif et collaborateur du magazine So Foot, est emprisonné depuis juin pour « apologie du terrorisme ». Mercredi, la cour d’appel algérienne de Tizi Ouzou a confirmé une peine de sept ans d’emprisonnement.
Sur France 2, le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez a déclaré qu’« on va peser de tout notre poids pour obtenir la libération » du journaliste, exprimant son regret face à la décision de la cour d’appel algérienne. Il a ajouté que « des discussions sont en cours » avec les autorités algériennes et que la libération de Christophe Gleizes « sera un élément déterminant » des échanges qui se déroulent entre les deux États.
Interrogé sur une éventuelle visite en Algérie à l’invitation de son homologue, le ministre a répondu que son déplacement « sera peut‑être un peu plus tard que prévu », sans préciser de date.
Position de la défense et options juridiques
Me Emmanuel Daoud, avocat français de Christophe Gleizes, a qualifié l’affaire d’« judiciaire mais qui est évidemment politique et diplomatique » lors d’une intervention sur Franceinfo. Il a rapporté l’appel des parents de M. Gleizes aux autorités françaises, au président de la République et à « toutes les autorités qui peuvent avoir une influence » pour agir « avec efficacité ».
Selon Me Daoud, son client demeure déterminé : « Christophe Gleizes veut continuer à se battre, c’est son état d’esprit. » L’avocat a estimé que son client avait été « condamné sur du vide, sur du creux » et a dénoncé « un déni de justice » qu’il a également qualifié de « déni de dignité ».
Dans des propos très vifs, il a encore décrit la procédure comme « un théâtre des ombres », évoquant la présence de « marionnettistes » et qualifiant la décision de « parodie de justice ». Ces formulations traduisent l’analyse politique et critique portée par la défense sur le déroulé du procès et sa motivation, selon l’avocat.
Sur le plan procédural, Christophe Gleizes dispose d’un délai de huit jours pour décider s’il se pourvoit en cassation. Me Daoud a précisé qu’il échangera avec son client dans la matinée pour statuer sur cette éventualité. L’avocat a indiqué la volonté de « réagir juridiquement » et a évoqué la possibilité de déposer un recours en grâce, affirmant que les deux voies — pourvoi en cassation et recours en grâce — pourraient être engagées concomitamment.
Contexte diplomatique et discussions bilatérales
La condamnation intervient alors que Paris et Alger ont récemment repris des discussions au niveau sécuritaire. La libération de l’écrivain franco‑algérien Boualem Sansal, gracié le 12 novembre par les autorités algériennes, avait précédé la relance de ces entretiens.
Le ministre Laurent Nuñez a insisté sur le fait que la remise en liberté de Christophe Gleizes constituera « un élément majeur des discussions en cours » entre la France et l’Algérie. Les déclarations publiques des responsables français laissent entendre que la question consulaire et la sécurité cooperative figureront au cœur des échanges diplomatiques à venir.
À ce stade, les autorités françaises ont annoncé leur mobilisation diplomatique mais n’ont pas communiqué de calendrier précis ni de détails sur les démarches bilatérales engagées auprès des autorités algériennes. Le cas de Christophe Gleizes reste ainsi au croisement des voies juridiques et diplomatiques, et la suite dépendra à la fois des décisions judiciaires locales et des négociations entre les deux États.
En l’état, la situation du journaliste — détenu depuis juin et condamné à sept ans — soulève des questions sur les suites procédurales immédiates et sur l’impact politique de cette affaire dans les relations franco‑algériennes. La défense, la famille et les autorités françaises ont fait part de leur mobilisation, tandis que la juridiction algérienne a confirmé la peine en appel.





