Hervé Marseille a été reconduit à la présidence de l’Union des démocrates et indépendants (UDI) lors d’un congrès qui s’est tenu à la Maison de la chimie, à Paris. « Rien de mieux qu’une élection bien organisée ! », a-t-il lancé, avec un sourire malicieux, après avoir été confirmé dans ses fonctions.
Un renouvellement sans opposition
Seul candidat à sa succession, le président sortant a obtenu 94,85 % des voix, a indiqué le parti à l’issue des votes tenus samedi 6 décembre. La reconduction est intervenue dans la matinée, au terme des travaux du congrès, qui ont acté la continuité d’un leadership sans débat interne majeur.
À 71 ans, Hervé Marseille dirige l’UDI depuis trois ans. Son maintien à la tête de la formation centriste intervient après une période marquée par la mise en retrait de son prédécesseur, Jean-Christophe Lagarde, et la condamnation qui a suivi pour emploi fictif, événements qui avaient entraîné des turbulences pour le parti.
Un discours axé sur la recomposition du centre
Dans son intervention, Marseille a souligné le travail accompli pour « replacer » l’UDI « dans le jeu », expression qu’il a employée pour qualifier la trajectoire du parti depuis sa prise de fonction. Il a mis en avant la fidélité territoriale du mouvement comme levier principal de redressement politique.
Malgré ce discours volontariste, la formation a connu une érosion de ses effectifs et de sa représentation parlementaire. Le nombre d’adhérents, selon les chiffres communiqués par le parti, est passé de 10 000 à 7 500. Cette baisse s’inscrit dans un contexte de recomposition du centre politique, notamment sous l’effet de l’ascension du macronisme, que l’UDI identifie comme facteur ayant accéléré sa perte de vitesse.
Un réseau local mis en avant
Pour contrebalancer ces pertes, Hervé Marseille a insisté sur le maillage territorial de l’UDI. Il revendique un réseau composé d’environ 250 maires, 200 conseillers départementaux, 150 conseillers régionaux et une trentaine de parlementaires, toutes assemblées confondues. Ces chiffres figurent au cœur de la communication du parti, qui les présente comme la preuve d’une implantation locale durable.
Selon lui, ces élus font de l’UDI « la troisième force territoriale du pays » en nombre d’élus. Il s’agit là d’une lecture interne destinée à souligner la pertinence du parti sur le terrain municipal et régional, malgré les difficultés rencontrées au niveau national.
Le renouvellement de la présidence sans concurrence reflète également un arbitrage interne: privilégier la stabilité et la continuité plutôt que l’ouverture d’un débat sur l’orientation stratégique du parti. Cette option traduit la volonté des cadres de consolider les acquis territoriaux avant d’envisager d’autres adaptations.
Le congrès de la Maison de la chimie a donc consacré une direction qui veut capitaliser sur les élus locaux et contenir l’érosion des adhésions, tout en gardant pour objectif affiché de rester audible au centre de l’échiquier politique français.
Les chiffres et déclarations cités dans cet article sont ceux communiqués par l’UDI lors du congrès et par Hervé Marseille dans ses interventions publiques au cours de la journée.
