Pour la septième fois depuis 2020, l’Unédic publie, mardi 9 décembre, son « Baromètre de la perception du chômage et de l’emploi », réalisé en partenariat avec le cabinet Elabe. L’étude, menée sur Internet en septembre, porte sur un échantillon représentatif d’environ 4 500 personnes, dont 1 500 inscrites à France Travail.
Méthodologie et taille de l’échantillon
Le baromètre repose sur une enquête en ligne conduite en septembre auprès d’un échantillon que l’Unédic et Elabe décrivent comme représentatif. Le nombre total de répondants est proche de 4 500, parmi lesquels 1 500 personnes sont identifiées comme inscrites à France Travail, le service public d’accompagnement des demandeurs d’emploi.
Ces chiffres permettent des analyses segmentées entre différents publics — actifs, inactifs et demandeurs d’emploi — et offrent un éclairage sur l’évolution des perceptions depuis 2020, année de lancement régulier de cette série de mesures.
Une perception générale de la conjoncture en nette dégradation
Les résultats montrent une dégradation marquée du sentiment collectif sur la situation de l’emploi. Dans l’ensemble, 66 % des personnes interrogées estiment que la conjoncture se dégrade, soit une hausse de 16 points par rapport à 2024. Ce niveau de pessimisme se rapproche de celui observé en juillet 2020, au plus fort de la crise liée à la pandémie de Covid-19.
Plusieurs éléments évoqués par l’enquête expliquent ce décrochage d’opinion : une croissance jugée atone, des tensions commerciales internationales et une situation géopolitique perçue comme instable. Dans ce contexte général, des entreprises rencontrent des difficultés et les annonces de plans sociaux se multiplient, renforçant l’inquiétude des Français concernant l’emploi.
Écart sensible entre actifs et demandeurs d’emploi
Si les idées reçues et certains jugements sur les chômeurs restent exprimés par une partie de la population, l’enquête met surtout en lumière un écart d’évaluation entre catégories socio-professionnelles. Les demandeurs d’emploi apparaissent nettement plus pessimistes que les actifs quant à leurs perspectives professionnelles.
Concrètement, 66 % des personnes sans emploi interrogées jugent qu’elles auront des difficultés à retrouver un emploi durable. Parmi elles, environ un tiers estime que la probabilité de retrouver un poste stable est « nulle ». Ce niveau de découragement souligne la fragilité ressentie par une part significative des inscrits à France Travail.
Cette perception différenciée traduit autant une expérience directe du marché du travail qu’une sensibilité accrue aux annonces économiques et aux restructurations d’entreprises. Elle pose également la question de l’efficacité des dispositifs d’accompagnement et de l’adéquation entre offres et compétences.
Constats et implications
La progression du pessimisme dans l’opinion publique, constatée par l’Unédic et Elabe, coïncide avec un contexte économique perçu comme plus défavorable qu’en 2024. Si le baromètre capture une hausse notable de l’inquiétude, il met aussi en lumière des fractures de perception entre ceux qui vivent l’insécurité professionnelle au quotidien et le reste de la population.
En l’absence d’éléments supplémentaires fournis dans le communiqué, il reste délicat d’attribuer précisément l’évolution des opinions à une seule cause. Néanmoins, la convergence de facteurs macroéconomiques — croissance faible, tensions commerciales et incertitudes géopolitiques — apparaît comme un contexte propice à l’émergence d’un sentiment d’insécurité autour de l’emploi.
Le baromètre souligne enfin l’importance des dispositifs d’accompagnement et d’information : lorsque les demandeurs d’emploi se déclarent massivement pessimistes, cela signale un besoin renforcé d’actions ciblées pour améliorer le retour à l’emploi durable et restaurer la confiance dans les trajectoires professionnelles.
En synthèse, l’enquête Unédic–Elabe de septembre confirme une dégradation sensible de la perception de l’emploi en France, tout en révélant un pessimisme particulièrement marqué chez les demandeurs d’emploi. Les chiffres cités — 4 500 répondants au total, dont 1 500 inscrits à France Travail, et 66 % jugeant la conjoncture dégradée — fournissent un repère chiffré pour suivre l’évolution de ces perceptions au fil des prochaines éditions du baromètre.





