Jean‑Pierre Berger élu maire lors d’un conseil municipal extraordinaire
Jean‑Pierre Berger, jusqu’ici premier adjoint à la mairie de Saint‑Etienne, a été élu maire jeudi 11 décembre pour succéder à Gaël Perdriau, condamné dans l’affaire du chantage à la vidéo intime.
Le nouveau maire, classé divers droite, a recueilli 31 des 43 suffrages exprimés lors du conseil municipal extraordinaire. Agé de 83 ans, il a déclaré vouloir assurer « la continuité du plan de mandat » et dirigera la ville jusqu’aux élections de mars.
Résultats du vote et position des groupes politiques
Nicole Peycelon (Les Républicains), également candidate lors de la séance, a obtenu 12 voix. Elle a expliqué sa candidature en affirmant que « nous ne pouvons soutenir ceux qui ont entraîné les Stéphanois dans la difficulté ».
L’opposition de gauche n’a pas présenté de candidat au poste de maire, ce qui a facilité l’élection de Jean‑Pierre Berger au premier tour du scrutin municipal interne.
Parcours et rôle de Jean‑Pierre Berger
Jean‑Pierre Berger a fait l’essentiel de sa carrière chez Casino avant d’entrer en politique municipale. Il était adjoint de Gaël Perdriau depuis l’élection de ce dernier en 2014 et avait accédé au poste de premier adjoint en mai 2022, en remplacement de Gilles Artigues.
À 83 ans, Berger met l’accent sur la gestion courante de la ville et la poursuite des projets déjà engagés par l’équipe municipale sortante. Son appartenance à la sensibilité « divers droite » a été rappelée au moment du vote.
Condamnation de Gaël Perdriau et suites judiciaires
Gaël Perdriau, 53 ans, a été reconnu coupable par le tribunal correctionnel de Lyon. Le 1er décembre, le tribunal l’a déclaré « entièrement coupable » et l’a condamné à quatre ans de prison ferme et à cinq ans d’inéligibilité, peines prononcées avec effet immédiat.
Perdriau a toujours nié toute implication dans le montage dénoncé. Plusieurs membres de son entourage, dont son directeur de cabinet, ont toutefois reconnu avoir orchestré la manœuvre selon les éléments instruits par la justice.
Malgré son exclusion du parti Les Républicains et son renvoi devant la justice, Gaël Perdriau avait refusé dans un premier temps de quitter la mairie. Il a fait appel de la décision et, avant l’audience d’appel, a été convoqué « mardi prochain » pour connaître la date et le lieu de son incarcération.
Deux de ses avocats, Me Paul Mallet et Benoît Martinez, ont annoncé qu’ils demanderaient « une demande de mise en liberté le jour de son incarcération, car aucun des critères pouvant justifier son maintien en détention ne s’applique ».
Contexte de l’affaire et conséquences municipales
L’affaire, révélée dans la presse, porte sur le chantage à une vidéo intime visant un élu local. Selon les enquêtes et les révélations publiées, l’objectif aurait été de mettre au silence une personnalité politique et d’écarter des opposants internes.
Sur le plan municipal, la condamnation a entraîné une succession rapide à la tête de la ville et une recomposition provisoire des équilibres politiques locaux. Jean‑Pierre Berger a insisté sur la stabilité administrative et la continuité des politiques publiques afin de limiter les perturbations pour les services et les habitants.
La situation reste soumise aux décisions de la justice, notamment en cas d’appel. Les annonces judiciaires prochaines détermineront le calendrier précis d’exécution de la peine et leurs effets sur la vie politique locale.





