Nicolas Metzdorf affirme avoir appris par Le Monde l’abandon de la « consultation anticipée », puis avoir téléphoné à la ministre des Outre-mer, Naïma Moutchou, pour obtenir confirmation et exprimer son mécontentement. Le député, identifié comme macroniste mais se situant « à droite de la macronie », dit être resté « indigné » 48 heures après la nouvelle, qu’il n’avait pas vue annoncée officiellement avant la parution du journal.
Une annonce découverte via la presse
Selon le récit du député, la décision d’abandonner la consultation populaire a d’abord été rendue publique par Le Monde, un lundi matin. Face à l’absence d’annonce institutionnelle, il a contacté Naïma Moutchou pour obtenir une confirmation. Le ton de son intervention est rapporté comme vif : Metzdorf a « dit ses quatre vérités » à la ministre lors de cet échange téléphonique.
Dans ses déclarations publiques, l’élu dénonce « le chantage du Front de libération nationale kanak et socialiste [FLNKS] » et critique ce qu’il considère comme une série de reculs de l’État depuis le 13 mai 2024. Il énumère, dans la foulée, plusieurs décisions ou propositions qu’il juge défavorables : « l’abandon de la loi sur l’ouverture du corps électoral, la proposition d’indépendance-association, à Deva, malgré les trois référendums et maintenant l’abandon d’une consultation populaire des Calédoniens par crainte de violences. La violence paie donc aujourd’hui face à une France faible. »
Contexte : tensions et sommet de Deva
Le propos de Nicolas Metzdorf s’inscrit dans un contexte politique tendu en Nouvelle-Calédonie. L’année 2024 a été marquée par des épisodes de violences en lien avec une réforme électorale portée par le gouvernement, réforme qui s’est heurtée à l’opposition des indépendantistes.
Un premier sommet politique s’est tenu en mai 2024 à Deva, sur la Grande Terre, pour tenter d’apaiser la crise. L’issue de cette rencontre est décrite comme un échec dans le texte d’origine : les positions sont restées divergentes et aucune solution consensuelle n’a émergé. Des responsables loyalistes ont alors qualifié le texte présenté par le ministre des Outre-mer de l’époque, Manuel Valls, de « félonie », estimant que ce projet ouvrait la voie à une indépendance de la Nouvelle-Calédonie.
Réactions politiques et présage d’une polarisation accrue
Les propos de Metzdorf traduisent une colère politique mais aussi la crainte d’une escalade des fractures locales et nationales. En dénonçant un recul de l’État face au FLNKS, il met en avant la question de l’autorité régalienne et de la capacité du gouvernement à préserver l’ordre public et le processus démocratique.
L’accumulation des éléments cités par l’élu — l’ouverture du corps électoral, la proposition d’indépendance-association, les trois référendums antérieurs et l’abandon de la consultation anticipée — dessine, selon lui, une trajectoire de concessions successives. Sa critique met l’accent sur l’idée que la peur des violences aurait conduit les autorités à renoncer à une consultation envisagée pour les Calédoniens.
Enjeux et incertitudes
Plusieurs points restent sensibles et illustrent l’incertitude politique qui entoure la situation : la nature exacte des décisions gouvernementales, le calendrier des consultations éventuelles, et l’impact des violences sur la tenue de processus électoraux. Les termes employés — « chantage », « reculades », « félonie » — témoignent d’une forte polarisation du débat et d’une grande défiance entre camps politiques.
Le récit tel que rapporté conserve des éléments factuels précis : la date du 13 mai 2024, la référence aux « trois référendums » antérieurs et le lieu de la réunion de mai à Deva. Ces repères chronologiques et géographiques restent centraux pour comprendre l’enchaînement des événements et les réactions qui s’ensuivent.
La situation politique en Nouvelle-Calédonie demeure volatile, et les déclarations d’élus comme celles de Nicolas Metzdorf reflètent à la fois des revendications locales et des tensions nationales autour de la gestion des territoires d’outre-mer.





