Aidé par le RN, le socle commun prend le contrôle du bureau de l’Assemblée et la présidence de sept commissions, marginalisant la gauche

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En une journée, le « socle commun » (Ensemble/Horizons/MoDem/LR), soutenu massivement par le Rassemblement national, a repris le contrôle du bureau de l’Assemblée nationale et obtenu la présidence de sept des huit commissions permanentes — seule la commission des finances revenant à l’opposition. La gauche perd des postes clés (affaires économiques et culturelles), dénonçant une manœuvre accélérée par l’absence de candidatures RN et le report massif de ses voix, une configuration qui renforce l’influence du bloc gouvernemental sur l’ordre du jour parlementaire.

En une journée, le « socle commun » et ses alliés ont repris le contrôle des instances clés de l’Assemblée nationale, évitant la longue attente qui avait marqué le scrutin de l’année précédente. Jeudi 2 octobre, la composition complète du bureau et la désignation des présidents des huit commissions permanentes ont été connues rapidement, signe d’une coordination efficace entre les groupes du bloc gouvernemental et d’un soutien décisif du Rassemblement national (RN).

Une manœuvre coordonnée du bloc gouvernemental

Le « socle commun » est ici défini par un accord interne entre quatre groupes : Ensemble pour la République (Renaissance), Horizons et indépendants, MoDem et la Droite républicaine (LR). Fort de cet accord, le bloc gouvernemental a obtenu, avec l’appui massif du RN, la présidence de toutes les commissions permanentes sauf celle des finances, qui a été réservée à l’opposition.

La rapidité de l’opération s’est matérialisée dès le matin par l’élection des douze secrétaires. Ce résultat a confirmé deux réalités : le retour en force du RN au sein du bureau de l’Assemblée — après son exclusion en 2024 — et la présence d’un surnombre apparent du socle commun dans la composition collégiale du palais Bourbon.

Les postes clés et les pertes de la gauche

Sur les huit présidences de commissions permanentes, le bloc gouvernemental a remporté la quasi-totalité des postes. Seule la commission des finances a échappé à cette emprise et a été attribuée à l’opposition, un choix souvent stratégique compte tenu du rôle central de cette commission dans l’examen des budgets et des politiques publiques.

La gauche, qui détenait auparavant davantage de positions au bureau et dans certaines commissions, a subi des pertes notables. Deux commissions clés ont été perdues : les affaires économiques et les affaires culturelles. Ces départs représentent un recul pour les groupes de gauche, tant en termes d’influence politique que de capacité à orienter l’agenda législatif sur ces domaines.

Les réactions des élus de gauche ont été vives et presque immédiates. Ils ont dénoncé la perte de leur majorité au bureau et la redistribution des présidences comme un revers lourd pour leur capacité d’action.

Controverses et stratégies de vote

La présidente du groupe écologiste, Cyrielle Chatelain (Isère), a qualifié l’alliance entre le socle commun et le RN d’« un accord global et odieux ». Cette formule résume l’indignation exprimée par plusieurs députés de gauche face à ce qu’ils estiment être une convergence tactique entre des forces aux profils idéologiques divergents.

Selon le récit des événements, et de façon inattendue, le RN n’a présenté aucun candidat dans les commissions. Dès le premier tour, ses voix ont été reportées massivement sur les candidats soutenus par le socle commun. Ce comportement a été perçu comme un appui déterminant, et il explique en grande partie la rapidité avec laquelle les postes ont été distribués.

La manière dont les voix se sont consolidées dès le premier tour interroge sur la logique des alliances : certains observateurs jugeront que l’objectif premier était d’assurer une majorité mécanique au sein des organes dirigeants de l’Assemblée, au détriment d’un pluralisme effectif dans la répartition des responsabilités.

Conséquences institutionnelles et politiques

La nouvelle configuration du bureau et des présidences de commissions a des implications immédiates pour le travail parlementaire. Contrôler la présidence d’une commission permet d’en définir l’ordre du jour, d’orienter les auditions et d’influer sur le calendrier des textes législatifs.

En l’absence de détails supplémentaires sur les noms des nouveaux présidents de commissions ou sur d’éventuels accords de répartition internes, il reste difficile d’évaluer précisément l’impact à moyen terme sur les dossiers législatifs. Le constat immédiat, toutefois, est que le socle commun bénéficie désormais d’une assise institutionnelle renforcée pour piloter nombre d’étapes du travail parlementaire.

Cette journée de désignation marque un épisode important dans l’équilibre des forces à l’Assemblée nationale. Le fait que la répartition des postes se soit faite rapidement, et avec le concours du RN, structure le climat politique à la fois pour l’activité législative à venir et pour les oppositions, qui devront redéfinir leur stratégie pour retrouver de l’influence.

Parlons Politique

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