Un calendrier budgétaire tenu malgré la crise politique
Malgré la chute attendue du gouvernement le 8 septembre, il reste possible d’adopter le budget 2026 avant la fin de l’année, affirme Amélie de Montchalin, ministre macroniste chargée des comptes publics, dans un entretien au Monde.
Interrogée sur la faisabilité d’un calendrier serré, la ministre répond sans ambiguïté : « Oui. C’est encore possible et c’est évidemment ce que je souhaite. » Elle rappelle ensuite les étapes formelles prévues par la loi pour l’examen du projet de loi de finances.
Les étapes procédurales rappelées par la ministre
Selon Amélie de Montchalin, la procédure légale commence par les avis du Haut Conseil des finances publiques et du Conseil d’État. Après ces avis, le projet de budget doit être examiné en conseil des ministres, puis déposé sur le bureau de l’Assemblée nationale avant le premier mardi d’octobre. Cette date courante correspond au 7 octobre pour l’année mentionnée.
La ministre précise que ces échéances sont inscrites dans la loi. Elle insiste sur le fait que la préparation du texte est en cours : « Le budget, c’est d’abord un texte que nous préparons activement. »
Le risque d’une « loi spéciale » prolongée
Amélie de Montchalin alerte toutefois sur la conséquence d’un blocage : en l’absence d’adoption d’un budget 2026, la solution technique consiste à recourir à une « loi spéciale » reconduisant les crédits et les dépenses de 2025. Elle met en garde contre un recours prolongé à ce mécanisme, qu’elle juge susceptible de poser « des difficultés insurmontables ».
Dans son intervention, la ministre n’entre pas dans le détail des moyens techniques ou juridiques par lesquels ces difficultés pourraient apparaître. Elle évoque le risque à titre d’alerte, soulignant l’importance d’une adoption du budget dans les temps pour éviter des incertitudes prolongées.
Conséquences et enjeux évoqués implicitement
En mettant l’accent sur la possibilité de boucler le calendrier malgré la chute attendue du gouvernement, la ministre cherche manifestement à rassurer sur la continuité de la préparation budgétaire. Son propos laisse entendre que l’existence d’un texte préparé et d’un calendrier respecté réduirait les risques liés à l’incertitude politique.
Elle rappelle aussi, par la cible de son avertissement, que la reconduction automatique des crédits de l’année précédente n’est pas neutre : cette voie peut limiter la marge de manœuvre pour ajuster priorités et dépenses, d’où la crainte exprimée de difficultés si la mesure devait durer.
Un discours positionné et prudence sur les prévisions
Le message de la ministre combine assurance et mise en garde. D’une part, elle affirme la volonté de son administration à mener à bien la préparation du projet de budget. D’autre part, elle souligne les risques pratiques d’une prolongation du statu quo budgétaire par une « loi spéciale ».
Ces propos doivent être lus comme une évaluation politique et technique émanant d’un membre du gouvernement. Ils reflètent une vision axée sur la nécessité de respecter les étapes légales et de préserver la capacité d’action financière de l’État, plutôt qu’une prédiction définitive sur l’issue des événements politiques à venir.
L’entretien cité est publié dans Le Monde, source à l’origine de ces déclarations de la ministre. Les informations retenues ici reprennent les éléments factuels et les citations fournis lors de cet échange.