Annulation du colloque La Palestine et l’Europe au Collège de France : chercheurs et citoyens dénoncent censure institutionnelle et pressions sur la liberté académique

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Annulation au Collège de France du colloque « La Palestine et l’Europe » : chercheurs, enseignants et citoyens dénoncent une décision attribuée à des pressions ministérielles et médiatiques, estimant qu’elle porte atteinte à l’indépendance du savoir et à la liberté académique. Ils appellent à préserver la méthode scientifique, la pluralité des approches et l’autonomie des institutions face à toute forme de censure.

Des chercheurs, enseignants, étudiants et citoyens se sont élevés contre l’annulation du colloque « La Palestine et l’Europe : poids du passé et dynamiques contemporaines », prévu au Collège de France. Selon les signataires, la décision, prise après la publication d’un article polémique et sous l’effet de pressions exercées par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, porte atteinte à l’indépendance du savoir et à la liberté académique.

Annulation, contexte et acteurs évoqués

Le colloque en cause avait pour objet d’examiner les liens historiques et les dynamiques contemporaines entre la Palestine et l’Europe. Les personnes signataires de la protestation indiquent que l’annulation est intervenue « sous prétexte de garantir l’intégrité scientifique », formulation qu’elles contestent et qu’elles attribuent à une intervention politique du ministère.

Les intervenants concernés sont présentés par les signataires comme issus d’établissements reconnus, parmi lesquels l’École polytechnique fédérale de Lausanne (Suisse), la School of Oriental and African Studies (SOAS) de Londres, l’université d’Amsterdam, l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) à Paris et la Queen Mary University of London. D’après la déclaration, ces universitaires ont été « injustement discrédités » par des amalgames et des accusations que les signataires qualifient d’infondées.

Principes académiques et risques signalés

Les signataires rappellent que la recherche repose sur la méthode, la critique et le débat argumenté. Ils estiment que confondre évaluation scientifique et contrôle idéologique fragilise ces principes. Dans leur texte, ils mettent en garde contre une dérive où des campagnes médiatiques pourraient suffire à imposer des interdits dans le champ universitaire.

En soulignant que « la recherche n’a pas vocation à plaire ni à se conformer à un ‘équilibre politique’ dicté par le pouvoir », les auteurs de l’appel cherchent à séparer l’expertise scientifique des pressions politiques. Ils considèrent que la mission des universités et des institutions de recherche consiste à éclairer la société, et non à conforter les choix du pouvoir en place.

Réactions exprimées et position des signataires

Les signataires refusent explicitement que la France « suive cette pente » et rejettent l’idée que le Collège de France devienne le réceptacle d’une telle dérive. Leur position, telle qu’exprimée dans le texte d’origine, est une mise en garde contre l’instauration d’une forme de censure institutionnelle où la pression politique ou médiatique déterminerait la tenue d’événements scientifiques.

Ils insistent sur la reconnaissance internationale et la compétence des intervenants visés, rappelant que le prestige académique ne saurait être balayé par des campagnes de dénigrement. Le propos vise à protéger la pluralité des approches et la liberté d’expression scientifique dans les établissements d’enseignement supérieur et de recherche.

Enjeux pour les institutions et la communauté scientifique

Le cas soulève des questions sur la frontière entre contrôle administratif et autonomie académique. Selon les signataires, l’intervention ministérielle, par son ampleur et ses conséquences, pose la question du rôle de l’État dans la garantie de l’indépendance des universitaires. Ils considèrent que la mission première du ministère devrait être de préserver cette indépendance plutôt que d’exercer un contrôle idéologique.

Pour la communauté scientifique, l’incident fait écho à des débats plus larges sur la gouvernance des institutions culturelles et universitaires, sur la protection du débat contradictoire et sur les conditions permettant aux chercheurs d’aborder des sujets sensibles sans craindre des représailles ou une stigmatisation médiatique.

Les signataires concluent en rappelant la nécessité de défendre la méthode scientifique et la pluralité des approches, et en rejetant toute instrumentalisation de l’espace académique au profit d’intérêts politiques ou médiatiques. Leur appel vise à maintenir des conditions favorables au travail critique et à la discussion argumentée au sein des institutions de recherche.

Parlons Politique

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