Antilles : Darmanin face à l’urgence carcérale – surpopulation dramatique, promesse de 350 places et projets de nouvelles prisons en Martinique et Saint‑Martin

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Gérald Darmanin s’est rendu du 5 au 9 décembre dans les Antilles pour inaugurer des structures pénitentiaires et annoncer un renfort des capacités face à une surpopulation carcérale criante : la nouvelle partie de la maison d’arrêt de Basse-Terre (130 places) accueille déjà 211 détenus, tandis que Baie-Mahault compte 995 personnes pour 498 places. Le ministre promet « environ 350 places » supplémentaires en Guadeloupe d’ici deux ans et présente des projets en Martinique et à Saint‑Martin (nouvelle prison et tribunal), soulignant l’urgence d’agir pour améliorer les conditions de détention et la sécurité du personnel.

Un déplacement aux Antilles axé sur l’augmentation des capacités

Du 5 au 9 décembre, le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a effectué une tournée dans les Antilles françaises marquée par des annonces d’augmentation des moyens pénitentiaires. Au programme : l’inauguration d’une nouvelle maison d’arrêt en Guadeloupe, la présentation d’une « structure pénitentiaire flambant neuve » en Martinique et l’annonce de projets à venir pour Saint-Martin, comprenant une future prison et un tribunal de plein exercice.

Le déplacement intervient alors que les autorités locales et les syndicats évoquent une forte surpopulation carcérale, sur fond d’une hausse de la criminalité et du narcotrafic, contexte cité par les responsables ayant accompagné la visite ministérielle.

Une maison d’arrêt mise en service, déjà sous tension

La partie neuve de la maison d’arrêt de Basse-Terre, en Guadeloupe, a été inaugurée par le ministre dimanche 7 décembre. Mis en service à la mi-novembre, ce site affiche une capacité officielle de 130 places mais accueille déjà 211 détenus, soit un taux d’occupation élevé dès son ouverture.

Ce constat souligne la rapidité avec laquelle la nouvelle infrastructure a été sollicitée. Malgré son caractère récent, la partie inaugurée ne suffit pas à compenser la pression exercée sur les établissements locaux, selon les éléments présentés lors de la visite.

La situation au centre pénitentiaire de Baie-Mahault

À côté de cette mise en service, la situation du centre pénitentiaire de Baie-Mahault a été qualifiée de critique par le syndicat UFAP-UNSA-Justice. Ouvert en 1996, ce centre « compte aujourd’hui 995 personnes écrouées, avec plus de 170 matelas au sol, alors que ce centre est conçu pour 498 places », a rappelé le syndicat auprès du ministre.

Ces chiffres mettent en évidence un écart important entre la capacité théorique et la population écrouée. Le recours à des matelas au sol traduit une saturation qui a des conséquences opérationnelles et sur les conditions de détention, éléments soulignés par les représentants du personnel pénitentiaire.

Promesses et calendrier

Face à cette situation, le garde des sceaux s’est engagé à augmenter les capacités locales. « D’ici deux ans environ, il y aura 350 places supplémentaires ici, en Guadeloupe », a-t-il déclaré. Cette promesse vise à répartir une partie de la population carcérale excédentaire et à réduire la pression sur les établissements les plus saturés.

Le calendrier évoqué — « d’ici deux ans environ » — laisse toutefois une marge d’incertitude sur les étapes précises et les délais de réalisation. La mise en service d’installations nouvelles, leur équipement et le transfert progressif de détenus sont autant d’éléments qui détermineront l’impact effectif de ces places supplémentaires sur la situation locale.

Saint-Martin et la Martinique : annonces et perspectives

Outre la Guadeloupe, la tournée ministérielle a mis en lumière d’autres projets territoriaux. En Martinique, une structure pénitentiaire neuve a été présentée comme opérationnelle ou proche de l’être. Pour Saint-Martin, le ministre a annoncé la programmation d’une future prison et d’un tribunal de plein exercice, mesures destinées à renforcer la chaîne pénale sur place.

Ces annonces visent à améliorer la gestion des affaires locales, raccourcir les délais judiciaires et limiter les transferts hors territoire. Les détails techniques et financiers des projets n’ont pas été précisés dans le compte rendu de la visite, et leur réalisation dépendra des calendriers et des arbitrages à venir.

Enjeux humains et opérationnels

Au-delà des chiffres, la visite a mis en exergue des enjeux humains : la nécessaire prise en charge des personnes écrouées, les conditions de détention et la sécurité du personnel pénitentiaire. Les syndicats présents ont insisté sur la coexistence entre infrastructures nouvelles et établissements historiques, souvent soumis à l’usure et à la surpopulation.

La tension entre besoins immédiats — lits, matériel, effectifs — et solutions structurelles à long terme restera un élément central du débat public local. Les promesses formulées devront être suivies d’actes concrets et d’un calendrier précis pour infléchir durablement la situation dénoncée par les professionnels et les organisations syndicales.

La tournée de Gérald Darmanin du 5 au 9 décembre a donc servi à la fois d’étape symbolique — avec des inaugurations et annonces — et de moment d’aiguillage politique sur des réponses à apporter à la crise carcérale dans les départements et territoires d’outre-mer visités.

Parlons Politique

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