Bayrou détaille la rentrée et réclame 44 milliards d’économies : session extraordinaire via l’article 49, vote de confiance le 8 septembre et mobilisation le 10

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Le 25 août, François Bayrou a présenté la rentrée et la « difficile construction du budget », réclamant 44 milliards d’euros d’économies et demandant une session extraordinaire pour engager la responsabilité du gouvernement (article 49) avec un vote de confiance le 8 septembre — un test politique déterminant pour valider ou faire tomber le plan. Entre chiffres alarmants sur la dette, mesures controversées (suppression possible de deux jours fériés) et une opposition résolue, la rentrée parlementaire s’annonce tendue, sur fond d’appel à la mobilisation le 10 septembre.

Le premier ministre, François Bayrou, a exposé pendant environ trente minutes, lundi 25 août, les grandes lignes de la rentrée politique et la « difficile construction du budget ». Il a placé au centre de son intervention la nécessité de trouver 44 milliards d’euros d’économies et a annoncé des mesures institutionnelles et parlementaires pour en obtenir la validation.

Convocation du Parlement et mise en jeu de la responsabilité gouvernementale

François Bayrou a indiqué qu’il engagerait le 8 septembre la « responsabilité du gouvernement » devant l’Assemblée nationale, « conformément à l’article 49, alinéa premier, de notre Constitution ». Il a précisé avoir demandé au président de la République, Emmanuel Macron, « qui l’a accepté », de convoquer le Parlement en session extraordinaire afin de prononcer une nouvelle déclaration de politique générale suivie d’un vote pouvant entraîner la chute du gouvernement.

Le premier ministre a présenté cette démarche comme la condition pour trancher « la question centrale » : la maîtrise des finances publiques et la validation du principe d’un plan d’économies budgétaires. Le vote de confiance attendu le 8 septembre apparaît ainsi présenté comme un test politique majeur, avec pour enjeu l’acceptation du cadre général des économies proposées.

Positions des groupes d’opposition

Les principaux groupes d’opposition ont rapidement indiqué qu’ils ne soutiendraient pas le gouvernement. Le Rassemblement national (RN) a annoncé sur X que « le RN ne votera jamais la confiance à un gouvernement dont les choix font souffrir les Français », selon Jordan Bardella. Eric Ciotti, à la tête de l’Union des droites pour la République (UDR), a dit partager cette position.

De son côté, Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise (LFI), a déclaré sur X que « les parlementaires insoumis voteront le 8 septembre pour faire tomber le gouvernement ». Le Parti communiste et Les Écologistes ont aussi annoncé qu’ils voteraient contre. Le Parti socialiste ne s’était pas encore exprimé au moment de la conférence de presse.

Chiffres de la dette et argumentaire du gouvernement

Pour justifier l’urgence, François Bayrou a évoqué un « danger immédiat » lié au niveau de l’endettement. Il a affirmé que, « depuis vingt ans, chaque heure de chaque jour et de chaque nuit (…) a augmenté la dette de 12 millions d’euros supplémentaires » et a rappelé que la dette française se serait accrue de 2 000 milliards d’euros sur les deux dernières décennies.

Le premier ministre a insisté sur la charge de la dette, qu’il qualifie de poste budgétaire bientôt dominant : « Les annuités que nous devons rembourser vont être plus lourdes que le budget de l’éducation nationale et que le budget des armées ». Il a donné des chiffres précis pour illustrer la trajectoire : « L’an dernier, c’était 60 milliards. Cette année, ce sera 66 milliards. L’année prochaine, en 2026, au mieux 75 milliards ».

Mesures envisagées et dialogue social

Parmi les mesures évoquées lors de la présentation des orientations budgétaires figurait la suppression de deux jours fériés, Bayrou proposant le lundi de Pâques et le 8 mai. Le premier ministre a rappelé que cette proposition, comme les autres, reste « discutable et amendable » et n’est pas imposée. Il a souligné que « les mesures sont proposées, discutées et adoptées dans une double délibération avec les partenaires sociaux pour les mesures sociales et parlementaires ».

François Bayrou a ainsi cherché à montrer que le plan présenté relève d’un ensemble cohérent plutôt que d’une série d’éléments isolés. Selon lui, limiter le débat à des mesures individuelles reviendrait à « oublier la nécessité du plan d’ensemble ».

Tensions sociales et appel au blocage

Le premier ministre a qualifié d’« appel à la contestation radicale » la mobilisation annoncée pour le 10 septembre, affirmant que La France insoumise et Jean‑Luc Mélenchon en ont pris la tête. Il a dénoncé les actions visant selon lui à « abattre » le pays par le désordre et opposé à celles‑ci l’image d’une France qui se construit « par le courage et la générosité ».

Les oppositions sur la méthode et le contenu du plan laissent présager une rentrée parlementaire tendue. Le calendrier annoncé — session extraordinaire et mise en jeu de la responsabilité gouvernementale le 8 septembre — fixera le cadre d’un vote qui pourra soit confirmer le cap proposé par l’exécutif, soit provoquer une crise politique selon l’issue du scrutin.

Parlons Politique

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