Les députés membres de la commission des finances ont déposé 1 744 amendements sur la première partie du projet de loi de finances (PLF) 2026, indique le site de l’Assemblée nationale samedi soir. Ce total dépasse de plus de 500 amendements l’objectif fixé par le bureau de la commission, alors que l’examen du texte doit commencer lundi 20 octobre 2025 à 9 heures dans un calendrier qualifié d’ »ultra‑serré », propice à des débats très intenses.
Un volume d’amendements inhabituel mais compatible avec la pratique
Le président de la commission des finances, Eric Coquerel (La France insoumise, Seine‑Saint‑Denis), relativise ce flux, estimant que ce « c’est un nombre normal d’amendements pour un PLF ». Le total de 1 744 apparaît même en léger recul par rapport à l’an dernier, où 1 857 amendements avaient été déposés.
Les équipes du président signalaient par ailleurs qu’un examen de recevabilité mené durant le week‑end avait déjà écarté seize amendements en fin d’après‑midi samedi, ce qui devrait encore réduire le nombre initial. À cela s’ajoutent des retraits possibles par leurs auteurs, précisent les mêmes sources.
Un calendrier contraint et des débats rapides
Le démarrage des travaux lundi 20 octobre 2025 à 9 heures intervient, selon Eric Coquerel, avec deux semaines de retard sur le calendrier initialement attendu. « La seule chose anormale, c’est de commencer l’examen deux semaines plus tard. Le rythme s’annonce soutenu mais ça tiendra. »
La première partie du PLF porte sur les recettes, une étape clé qui conditionne la suite de l’examen budgétaire. Le délai réduit pour instruire et débattre plusieurs centaines d’amendements laisse présager des séances denses, où la commission devra trancher à la fois sur la recevabilité et sur le fond des propositions.
Dans ce contexte, la procédure d’admissibilité jouera un rôle déterminant pour limiter le nombre de textes examinés en séance. L’évaluation menée pendant le week‑end illustre la pratique habituelle consistant à filtrer les amendements avant leur mise au vote, afin d’alléger le calendrier parlementaire et d’éviter l’encombrement des débats.
Des marges de réduction encore possibles
Plusieurs facteurs peuvent encore faire diminuer le total de 1 744 amendements : l’élimination pour irrecevabilité, le retrait spontané par leurs auteurs et les éventuelles concertations en amont entre groupes parlementaires. Les seize textes déjà déclarés irrecevables constituent un premier ajustement, mais le compte définitif ne sera connu qu’au fil de l’examen.
Le comparatif avec l’exercice précédent (1 857 amendements) permet d’inscrire ce flux dans la continuité. Il ne signifie pas nécessairement une intensification inédite du conflit budgétaire, mais il indique une mobilisation importante des députés autour des recettes inscrites dans le PLF 2026.
La commission des finances, qui pilote l’instruction parlementaire des questions budgétaires, devra donc concilier rigueur procédurale et rapidité d’examen. Les décisions prises sur la recevabilité et les retraits détermineront l’ampleur des débats de fond à venir.
À l’ouverture des séances, l’attention portera sur la manière dont les rapporteurs et les présidents de groupe organiseront les prises de parole et la mise aux voix des amendements, dans un calendrier resserré où chaque heure de débat comptera.
Enfin, si le nombre d’amendements est un indicateur de la vivacité des échanges parlementaires, il n’est pas en soi révélateur des résultats finaux : le tri des textes et les arbitrages politiques opérés en commission et en hémicycle resteront déterminants pour l’architecture définitive du PLF 2026.