Budget 2026 : à la veille d’une grande mobilisation, Lecornu reçoit PS et RN pour négocier 21,7–44 Md€ d’économies, taxe Zucman et gestes d’apaisement

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Budget 2026 : à la veille d’une grande mobilisation syndicale, Sébastien Lecornu a reçu la plupart des forces politiques à Matignon pour sonder les marges de négociation — désaccords sur l’effort d’économies (21,7–44 milliards), débats sur la « taxe Zucman » et gestes d’apaisement pour éviter l’escalade sociale.

Mercredi 17 septembre, Sébastien Lecornu a reçu à Matignon plusieurs responsables politiques pour évoquer le budget 2026, à la veille d’une journée de mobilisation sociale appelée par l’intersyndicale. Ces rencontres interviennent après des entretiens antérieurs avec les composantes du camp présidentiel, Les Républicains, les syndicats et le patronat.

Programme des audiences à Matignon

Tous les dirigeants de la gauche ont été invités, à l’exception de La France insoumise (LFI) qui a décliné l’invitation. Le calendrier de la matinée prévoit l’arrivée des socialistes à 9 h 30, puis le défilé des autres formations politiques, jusqu’au Rassemblement national (RN), attendu à 16 heures avec Jordan Bardella.

Le chef du gouvernement avait déjà rencontré la semaine précédente le « socle commun » du camp présidentiel — Renaissance, MoDem et Horizons — ainsi que Les Républicains. Il a également reçu mardi le groupe centriste Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (Liot).

Gestes politiques et contexte social

Avant d’engager les discussions, Sébastien Lecornu a multiplié des gestes destinés à apaiser l’opinion et la gauche. Il a annoncé le retrait de la proposition de supprimer deux jours fériés. Il a consacré son premier déplacement, samedi, à l’accès aux soins et a annoncé la suppression, dès l’an prochain, des avantages accordés aux ex-premiers ministres.

Ces rendez‑vous se tiennent sous la pression d’un mouvement social important : une mobilisation massive est attendue jeudi, comparable selon le texte initial aux rassemblements contre la réforme des retraites en 2023. Les syndicats dénoncent notamment des mesures budgétaires qu’ils jugent « brutales » dans le plan présenté par François Bayrou.

Positions des groupes et lignes rouges

Le groupe centriste Liot a mis la pression sur le gouvernement par la voix de Laurent Panifous : « Le premier qui doit bouger, c’est le gouvernement », estimant par ailleurs que « le sujet des retraites ne peut pas être renvoyé uniquement à 2027 ».

Les socialistes, qui ont fixé leurs conditions dès dimanche, considèrent que le plan Bayrou « ne doit pas servir de base de discussion ». Ils entendent toutefois participer aux négociations et présenteront mercredi un sondage Ifop commandé par le parti. Selon ce sondage, les Français plébisciteraient plusieurs mesures proposées par le PS, dont la création d’une taxe de 2 % sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros — dite « taxe Zucman » — à laquelle 86 % des sondés se déclareraient favorables, 92 % chez les sympathisants Renaissance et 89 % chez les sympathisants LR.

Le premier ministre a cependant exclu la taxe Zucman, tout en reconnaissant que « des questions de justice fiscale » devaient être posées. De son côté, Marine Le Pen a prédit mardi que « la taxe Zucman, c’est une connerie, mais ils vont la faire quand même parce que ça permet d’obtenir un accord de non‑censure » avec la gauche, sans pour autant exclure une contribution des plus fortunés.

Le président du groupe LR, Laurent Wauquiez, a dénoncé « la pression du PS », craignant que des sujets tels que l’immigration, la sécurité ou l’assistanat ne soient relégués hors du budget.

Montant des économies et désaccords

Un point central des discussions porte sur l’ampleur des économies à réaliser. La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun‑Pivet, a appelé à un accord autour de « 35 à 36 milliards » d’euros d’économies. François Bayrou, auteur d’un plan de redressement sévère, tablait sur 44 milliards, tandis que le Parti socialiste propose une réduction limitée à 21,7 milliards.

Manuel Bompard, coordinateur de LFI, a ironisé sur la stratégie socialiste : « Les socialistes donnent l’air d’être déterminés et de poser des conditions, mais c’est un moyen de rentrer dans les négociations », opposant la tactique des « petits pas » du PS aux ambitions des « grands soirs » qu’il défend.

Ces échanges, mêlant arbitrages budgétaires et calculs politiques, s’inscrivent dans un calendrier serré et sous le regard d’acteurs sociaux prêts à se mobiliser. Les entretiens de Matignon visent à mesurer la marge de manœuvre parlementaire avant l’examen et l’arbitrage du budget 2026.

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