Budget 2026 : à l’Assemblée, l’échec de l’ultimatum socialiste sur la taxe Zucman, Lecornu appelle à des négociations malgré le refus de LFI

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À l’Assemblée nationale, l’ultimatum socialiste — taxe Zucman ou motion de censure — a échoué : la proposition a été rejetée et Sébastien Lecornu a appelé à des négociations élargies, repoussant la décision sur le PLF et le PLFSS. Le gouvernement gagne du temps, mais l’issue budgétaire reste incertaine, d’autant que La France insoumise refuse de participer aux consultations.

Vendredi 31 octobre devait marquer une étape décisive à l’Assemblée nationale sur l’avenir du budget présenté par le gouvernement de Sébastien Lecornu. Les socialistes avaient posé un ultimatum clair : l’adoption, dans sa version complète ou allégée, d’une « taxe Zucman » ciblant les hauts patrimoines, ou le recours à une motion de censure. Le scrutin attendu n’a finalement produit ni la première option, massivement rejetée par les députés, ni la seconde : un nouveau cycle de négociations entre groupes parlementaires, programmé pour le week‑end, repousse pour l’heure toute chute immédiate du gouvernement et laisse l’issue budgétaire incertaine. 

Un ultimatum sans effet immédiat

L’initiative des socialistes visait à imposer un choix binaire au Palais‑Bourbon : intégrer la taxe Zucman au projet de loi de finances, ou provoquer la mise en jeu de la responsabilité gouvernementale par une motion de censure. À l’ouverture du vote, la proposition fiscale n’a pas recueilli le soutien nécessaire dans l’Hémicycle et a été rejetée de façon nette. Dans le même temps, la perspective d’une défaite constitutionnelle du gouvernement s’est éloignée, au moins temporairement, en raison de l’annonce de discussions supplémentaires entre députés. 

Ce report transforme l’affrontement du vendredi en une période de latence politique. Plutôt que de décider immédiatement du sort du cabinet, les forces parlementaires ont choisi de retourner autour de la table. Cette option maintient le gouvernement en fonction, mais ne dissipe pas l’incertitude sur le contenu final du budget et sur les concessions que chaque camp serait prêt à consentir. 

Le premier ministre prend la parole et propose des consultations élargies

Sébastien Lecornu, présent dans l’Hémicycle dès la mi‑journée pour suivre les débats comme il s’y était engagé, a finalement pris la parole à 18 h 30. Il a annoncé que les ministres concernés par le projet de loi de finances (PLF) et par le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) réuniraient les parlementaires de tous les groupes afin « pour essayer de trouver des grands points de principe et d’agrégats sur lequel on peut avancer ». Le chef du gouvernement a ainsi proposé d’élargir le cadre des négociations aux questions de méthode et aux principaux postes budgétaires plutôt qu’à des mesures ponctuelles. 

Cette démarche vise à produire des compromis sur des agrégats — des lignes budgétaires et des équilibres macroéconomiques — susceptibles de rassembler des majorités plus larges. Elle marque aussi une évolution tactique : abandonner la confrontation immédiate pour rechercher des convergences porte‑feuille par porte‑feuille, et limiter ainsi le risque d’un blocage institutionnel. 

Un dialogue compliqué par des exclusions et des refus

La volonté du gouvernement de consulter « tous les groupes » se heurte cependant à des réticences politiques. La France insoumise a déjà annoncé qu’elle n’assisterait pas à ces rencontres, ce qui prive les discussions d’un pan de l’opposition parlementaire et complexifie la recherche d’un consensus stable. Le refus de certains groupes d’entrer dans ces consultations pourrait limiter la portée des compromis négociés et maintenir une forte polarisation autour des points les plus sensibles du PLF et du PLFSS. 

De surcroît, l’option socialiste — taxe Zucman ou censure — illustre la pression exercée par des formations de gauche pour inscrire des mesures redistributives fortes dans la loi de finances. Le rejet de leur proposition par les députés ne signifie pas pour autant la disparition de la question : elle peut resurgir au fil des amendements, des négociations bilatérales ou lors d’un nouveau calendrier de vote. 

Vers une semaine de négociations déterminante

Le report ouvre une fenêtre de 48 heures de répit pour Sébastien Lecornu et son exécutif, mais il n’efface pas la décision politique qui se profile : construire une majorité durable pour voter le budget et le financement de la Sécurité sociale. Les consultations annoncées doivent permettre d’identifier des « grands points de principe » et des agrégats acceptables, selon la formulation gouvernementale. Reste à savoir si ces arbitrages techniques pourront traduire des compromis politiques suffisants pour éviter de nouveaux affrontements. 

En l’état, la trajectoire budgétaire demeure floue. Le calendrier des négociations et l’attitude des groupes qui s’y joindront détermineront l’intensité des concessions à venir et la probabilité d’un vote final sans crise gouvernementale. Pour l’instant, la dynamique est celle d’un accord à construire plutôt que d’un verdict définitif rendu dans l’Hémicycle.

Parlons Politique

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