Budget 2026 : l’Assemblée rejette le volet recettes Frankenstein visant grandes entreprises et très hauts revenus, menace d’une hausse à 44,9% du PIB et forte incertitude

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Le volet « recettes » du budget 2026 a été rejeté à l’Assemblée nationale : un texte profondément remanié — qualifié de « Frankenstein » — qui prévoyait d’alourdir les prélèvements (jusqu’à 44,9% du PIB) en ciblant grandes entreprises et très hauts revenus, laissant une forte incertitude budgétaire.

Eric Coquerel l’avait anticipé : « C’est un budget Frankenstein, à la fin personne ne se reconnaîtra dedans ». Cette prévision s’est matérialisée après un mois d’examen en commission puis en séance à l’Assemblée nationale, où la première partie du projet de loi de finances pour 2026, consacrée aux recettes, a été rejetée samedi 22 novembre.

Un texte remanié, sans père ni mère

Le rejet de la première partie du budget illustre l’impasse politique dans laquelle s’est retrouvée l’Assemblée. Au fil des semaines, le texte a été profondément remanié par des amendements adoptés tant en commission qu’en séance, au point que ni le gouvernement ni les différents opposants n’en revendiquent intégralement la paternité.

Selon les députés en charge des discussions, les modifications successives ont transformé un projet initial en un ensemble hétérogène, mélangeant orientations parfois contradictoires. Le phénomène a donné naissance à l’image utilisée par Eric Coquerel : un « Frankenstein » législatif, sorte d’assemblage qui ne satisfait plus ses auteurs.

Ce que couvrait la partie rejetée : les recettes

La section du budget rejetée portait sur les recettes — c’est‑à‑dire les mesures visant à financer l’État. Elle prévoyait un alourdissement net des impôts et des taxes, présenté comme sensiblement plus important que ce qui avait été annoncé au départ par le ministre Sébastien Lecornu.

Les chiffres cités lors des débats montrent que, si l’on avait intégré l’ensemble des amendements votés, les prélèvements obligatoires auraient augmenté. À titre de comparaison, ils atteignent déjà 43,6 % du produit intérieur brut (PIB) aujourd’hui, un niveau qualifié de record au regard des pays européens.

La version amendée du texte aurait porté ce taux à 44,9 % du PIB en 2026, selon les calculs rendus publics au cours de l’examen. Ces valeurs, reprises par plusieurs intervenants, résument l’enjeu central : comment financer les engagements publics sans alourdir excessivement la pression fiscale.

Des cibles politiques claires

Plusieurs amendements votés orientaient cet effort vers deux cibles principales : les grandes entreprises et les très hauts revenus. Les mesures retenues dans la partie rejetée cherchent à concentrer des recettes supplémentaires sur ces segments, sans que le texte final adopté en première lecture ait pu être concerté au point d’obtenir une majorité stable.

Cette focalisation a nourri les débats : opposants et partisans se sont affrontés sur l’efficacité et l’équité de ces dispositifs, sans qu’une majorité claire n’émerge. Le résultat a abouti au rejet du volet recettes, laissant incertaines la portée et la forme des mesures envisagées.

Quelles conséquences à court terme ?

Le rejet de la première partie ne signifie pas la fin de toutes les propositions qu’elle contenait. Certaines dispositions pourraient être retravaillées et réintroduites dans les textes suivants, ou faire l’objet d’amendements nouveaux destinés à mieux rassembler une majorité parlementaire.

En revanche, à court terme, l’incertitude budgétaire est renforcée. Le calendrier parlementaire et les négociations politiques détermineront si des éléments de la version amendée seront conservés, modifiés ou abandonnés.

Un débat qui reste ouvert

Le rejet met en lumière la difficulté de concilier demandes de recettes supplémentaires et équilibres politiques. D’un côté, la volonté affichée d’augmenter les prélèvements sur certains acteurs économiques ; de l’autre, la fragmentation des positions à l’Assemblée qui rend toute version définitive fragile.

Au terme de cette étape, les protagonistes devront décider s’ils poursuivent des compromis ciblés pour faire passer des mesures précises, ou s’ils repartent d’une nouvelle base pour bâtir un budget plus consensuel. En attendant, la formule de Coquerel reste parlante : face à un texte trop retouché, « personne ne se reconnaîtra dedans ». Le mot résume l’état actuel du débat budgétaire.

Parlons Politique

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