Le Medef a intensifié ses déclarations pour tenter de limiter l’impact d’éventuelles mesures fiscales à venir, estimant que le coût demandé aux entreprises ne doit pas « exploser ». Dans un entretien publié dans Le Parisien Dimanche, mis en ligne samedi 13 septembre, Patrick Martin, président de la première organisation d’employeurs, a mis en garde le gouvernement en déclarant : « si les impôts augmentent, il y aura une grande mobilisation patronale ».
Contexte politique et budgétaire
Cette prise de position intervient au moment où le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, cherche des compromis pour boucler le budget 2026. Parmi les pistes évoquées figure une contribution accrue des sociétés, une option portée notamment par le Parti socialiste (PS). Le PS est, selon le texte d’origine, une formation susceptible de sceller un pacte de non-censure avec le locataire de Matignon, sous certaines conditions.
Le Medef s’exprime donc dans un paysage politique où des négociations sur les recettes publiques et la soutenabilité des comptes se déroulent. L’organisation des employeurs entend peser sur ces arbitrages afin de limiter ce qu’elle considère comme un surcroît de pression fiscale sur les entreprises.
La stratégie annoncée du Medef
Patrick Martin a précisé que si l’organisation se mobilisait, elle le ferait « à sa manière, sans descendre dans la rue ». Il a ajouté : « On réunira massivement, comme ce fut le cas dans le passé », faisant référence à des rassemblements organisés précédemment par le Medef et d’autres fédérations patronales.
Cette formulation indique une volonté de mobilisation organisée, mais différente d’une manifestation de rue. Le président du Medef évoque des rassemblements ou des mobilisations structurant la parole patronale, destinés à peser sur le débat public et sur les arbitrages politiques autour du budget.
Un précédent historique rappelé
Pour illustrer la capacité de mobilisation, l’entretien rappelle un rassemblement de quelque 25 000 personnes au Parc des expositions à Paris, en octobre 1999. Ce rassemblement, organisé contre la loi sur les 35 heures, avait été initié par le Medef en association avec la Confédération générale des petites et moyennes entreprises. La référence à cet épisode vise à souligner que l’organisation sait se structurer et mobiliser ses membres quand elle estime qu’un enjeu fiscal ou social essentiel est en jeu.
Le souvenir de 1999 permet au Medef de légitimer sa menace de mobilisation en s’appuyant sur une mémoire collective des mobilisations patronales. Il s’agit aussi d’un signal adressé aux pouvoirs publics sur la détermination et les moyens de l’organisation à défendre ses positions.
Ce que l’on peut retenir
Le propos de Patrick Martin pose clairement une contrainte politique : le Medef entend peser sur les discussions budgétaires et sur le choix des recettes publiques pour 2026. En restant sur le terrain de l’alerte publique plutôt que de l’affrontement de rue, l’organisation privilégie des formes de pression institutionnelles et médiatiques.
Sans chiffrer de demandes précises ni détailler l’éventail des actions envisagées, le Medef affiche sa disponibilité à se mobiliser si le gouvernement retenait des hausses d’impôts jugées préjudiciables par le patronat. Le rappel d’un épisode passé renforce la crédibilité de cette posture et annonce un rôle actif des organisations patronales dans le débat sur le budget 2026.