Le Sénat a adopté, lundi 15 décembre, en première lecture une version remaniée du projet de budget de l’État pour 2026. Ce texte, amendé à l’initiative de l’alliance qui réunit la droite et les centristes et qui domine la chambre haute, a été voté par 187 sénateurs contre 109.
Le vote au Sénat et la configuration politique
La majorité sénatoriale a imposé sa réécriture du projet de loi de finances lors d’un vote qui traduit un clivage persistant entre les deux chambres du Parlement. L’Assemblée nationale avait de son côté rejeté le même budget en première lecture, plaçant les deux assemblées sur une trajectoire de négociation.
Les chiffres du scrutin — 187 voix pour, 109 contre — sont ceux communiqués au moment de l’adoption en première lecture. Les modifications introduites par le Sénat résultent d’un travail collectif mené par les groupes majoritaires de la chambre, qui ont redéfini certains postes ou mécanismes budgétaires pour tenir compte de leurs priorités politiques et financières.
La commission mixte paritaire, étape décisive
Le texte adopté par le Sénat sera désormais transmis aux parlementaires des deux chambres en vue d’une réunion de la commission mixte paritaire (CMP) prévue vendredi. La CMP a pour mission de tenter d’aboutir à un texte de compromis lorsque l’Assemblée nationale et le Sénat adoptent des versions différentes d’un projet de loi.
Si la CMP parvient à trouver un accord — ce qui reste, selon le communiqué, « très incertain » — le texte de compromis serait ensuite soumis au vote des deux chambres la semaine suivante pour une adoption définitive. À défaut d’accord en CMP, le Gouvernement et les présidences des chambres disposent de plusieurs options constitutionnelles et parlementaires, qui peuvent conduire à de nouvelles lectures ou à une décision finale de l’Assemblée nationale dans certaines conditions. Le déroulement exact dépendra des décisions prises par les groupes parlementaires et des arbitrages politiques.
Enjeux et conséquences
Ce vote sénatorial intervient dans un contexte de forte attention publique sur les équilibres des finances publiques pour 2026. Le débat budgétaire porte généralement sur la capacité de l’État à concilier maîtrise des dépenses, politique fiscale et soutien aux priorités sectorielles. Les différences entre les versions de l’Assemblée nationale et du Sénat reflètent des choix politiques distincts sur ces équilibres.
L’issue de la CMP déterminera quelles orientations seront retenues pour la suite du processus législatif. Si les deux chambres approuvent le même texte, celui-ci deviendra la loi de finances pour 2026 après promulgation. Si aucun accord n’est trouvé et que la procédure se prolonge, le calendrier parlementaire et les négociations politiques définiront l’issue finale.
Ce qu’il reste à suivre
Les prochains jours seront consacrés aux négociations en commission mixte paritaire et aux consultations internes aux groupes parlementaires. Les observateurs politiques et économiques attendront les résultats de la CMP pour mesurer l’ampleur des concessions réalisées et l’impact des arbitrages sur les grandes lignes budgétaires.
Plus d’informations et les développements ultérieurs seront publiés prochainement sur LeMonde.fr.





