Budget 2026 : ultimatum d’Olivier Faure au gouvernement — le PS exige 15–20 milliards via la taxe Zucman et menace de censurer l’exécutif

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Le 24 octobre, Olivier Faure a lancé un ultimatum de 48 heures au gouvernement sur le projet de loi de finances : le PS réclame 15–20 milliards via une taxation renforcée des ultrariches (taxe Zucman) et menace de bloquer le budget ou de censurer l’exécutif si aucune avancée n’est obtenue.

Alors que le projet de loi de finances arrive dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, vendredi 24 octobre après‑midi, le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, a lancé un ultimatum clair au gouvernement lors d’une interview sur BFM‑TV. Il a prévenu que « s’il n’y [avait] pas d’évolution sensible d’ici à lundi » sur le PLF, notamment en matière de taxation des ultrariches, « ce serait terminé ». Interrogé sur la portée de cette mise en garde — vote négatif du budget et censure du gouvernement — M. Faure a répondu : « Vous avez bien compris. »

Revendi­cations et points de blocage

Olivier Faure a détaillé les éléments du texte qu’il juge inacceptables et qui doivent, selon lui, être retirés. Il cite notamment « l’abattement sur les retraités », « le gel des pensions de retraites » et « le gel des prestations sociales ». Ces mesures figurent parmi les principales sources de tension entre la majorité et la gauche républicaine.

Le dirigeant socialiste a estimé que « si on arrive à trouver entre 15 et 20 milliards d’euros de recettes supplémentaires, nous avons là les moyens de corriger la copie » du gouvernement, tout en ajoutant que, « pour l’instant, on est très loin du compte ». Il a par ailleurs annoncé qu’une « discussion qui va être difficile » serait engagée et menée « ardemment » afin de se faire entendre pendant le débat budgétaire.

Taxation des très grandes fortunes et cibles fiscales

Sur le fond, le PS réclame une politique plus offensive contre les grandes fortunes et les multinationales. « Il faut taper sur les GAFAM [Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft], il faut taper sur les ultrariches, il faut taper sur les superhéritages », a insisté M. Faure. Il a illustré son propos en prenant l’exemple du milliardaire Bernard Arnault, dont la fortune a, selon lui, « bondi la semaine dernière de 16 milliards d’euros en une seule journée ».

La gauche devrait soumettre plusieurs propositions en faveur d’une fiscalité plus stricte sur les plus fortunés, parmi lesquelles un amendement sur la dite « taxe Zucman » ciblant les ultrariches. Ces propositions doivent être examinées, selon le calendrier parlementaire, samedi.

Pression interne et calendrier des négociations

Jeudi, dans une interview publiée par Le Parisien, le président du groupe Socialistes et apparentés à l’Assemblée nationale, Boris Vallaud, a appelé à davantage de « justice fiscale ». Il a averti : « Si le bloc central n’est pas capable de voter la taxe Zucman (…) s’il n’est pas capable de voter l’ISF [impôt sur la fortune] sur les milliardaires (…) s’il n’est pas capable de justice fiscale, je ne suis pas sûr qu’il sera possible de discuter de la suite. Le débat budgétaire s’arrêtera très vite. » Vallaud a ajouté : « Nous nous sommes réservé la possibilité de sanctionner à tout moment. »

Contacté par l’Agence France‑Presse, le chef de file du PS sur le budget, Philippe Brun, a résumé la temporisation offerte à la majorité : « Les macronistes ont quarante‑huit heures pour dire les concessions qu’ils sont prêts à nous accorder. (…) Si nous ne votons pas la première partie, alors il n’y aura pas de budget. »

Propositions gouvernementales et équilibre politique

Le gouvernement a, de son côté, proposé une taxe portant sur les holdings patrimoniales détenant au moins 5 millions d’euros d’actifs. Cette mesure n’a pas satisfait le PS et suscite des critiques jusque dans les rangs de la majorité. Le dispositif gouvernemental diffère par son périmètre et son mécanisme de collecte des recettes par rapport aux propositions portées par la gauche.

Le sort du gouvernement reste étroitement lié à la position du Parti socialiste : le PS n’a pas soutenu, le 16 octobre, la motion de censure déposée par La France insoumise. Ce retrait avait été expliqué par l’existence d’engagements obtenus sur plusieurs points : la justice fiscale, le pouvoir d’achat, le renoncement à l’emploi du 49.3 et la suspension de la réforme des retraites. Ces concessions — et la manière dont elles seront traduites dans le PLF — conditionnent désormais la suite du débat.

La session budgétaire, concentrée et politique, doit désormais préciser si des avancées chiffrées (les 15–20 milliards évoqués par le PS) apparaîtront dans les heures qui suivent. À défaut, les responsables socialistes ont clairement indiqué qu’ils utiliseraient leur droit de blocage pour peser sur l’avenir du texte et, potentiellement, de l’exécutif.

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