Budget et sexisme parlementaire : chuchotements envers les femmes lors du débat sur l’éducation à la vie affective à l’Assemblée et au Sénat

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Lors d’une séance nocturne de la commission des finances, le débat sur le financement d’un programme d’éducation à la vie affective a mis en lumière des dynamiques de genre : Céline Thiébault‑Martinez a dénoncé les chuchotements envers les femmes, et Eric Coquerel et Antoine Léaument ont reconnu la persistance de stéréotypes sexistes dans les débats parlementaires.

Jeudi soir de novembre, lors d’une séance de nuit consacrée au budget, une petite salle de la commission des finances de l’Assemblée nationale a été le théâtre d’un échange bref mais révélateur sur la question du genre et de la place des femmes en politique.

La discussion portait sur les crédits du « programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle », un dispositif présenté comme visant notamment à remettre en cause les stéréotypes sexistes. Tandis que plusieurs députées prenaient la parole pour défendre ces crédits, un léger bourdonnement s’est élevé dans la salle, puis s’est amplifié.

Une interruption et des constats francs

La députée socialiste de Seine‑et‑Marne, Céline Thiébault‑Martinez, a alors interrompu son intervention pour pointer ce comportement : « Si toutes les personnes présentes dans cette salle, notamment certains hommes, avaient suivi ce programme, ils s’apercevraient que, dès qu’une femme s’exprime, les hommes se mettent à chuchoter et à parler, comme si la parole des femmes avait moins d’importance. »

La remarque a suscité l’assentiment du président de la commission, Eric Coquerel (La France insoumise), qui dirigeait les débats. Il a admis : « Il faut reconnaître qu’il y a souvent du brouhaha. » Le président a précisé qu’il avait déjà rappelé les députés à l’ordre deux semaines plus tôt.

Des stéréotypes observés jusque dans la commission

Eric Coquerel a enchaîné en évoquant la persistance de « d’autres stéréotypes de genre » dans les pratiques parlementaires : « La plupart des amendements visant à financer la protection de l’enfance ou des femmes ont été défendus par des femmes, tandis que la plupart des opposants étaient des hommes. »

Cette analyse a été reprise par Antoine Léaument (LFI, Essonne), qui a confirmé : « Oui, les phénomènes genrés s’observent jusque dans notre commission. » Ces propos rappellent que, selon les intervenants, les dynamiques de genre se manifestent non seulement dans les positions prises, mais aussi dans la manière dont la parole circule et est traitée.

La séquence, brève mais ciblée, a mis en lumière une double réalité : d’une part, le contenu du débat — le financement d’un programme explicitement conçu pour lutter contre les stéréotypes sexistes — et, d’autre part, la forme des échanges, marquée par des comportements jugés inégalitaires par plusieurs députés présents.

Ce que la scène révèle des débats parlementaires

Sans prétendre dresser un état exhaustif des relations entre genre et pratique parlementaire, la scène décrite dans la commission des finances illustre comment les questions portant sur l’égalité peuvent réveiller des réactions contrastées. Les interventions citées mettent en regard la finalité d’un dispositif pédagogique et la manière dont les débats se déroulent autour de son financement.

Le discours rapporté identifie un faisceau d’indices : qui prend la parole pour défendre certains amendements, qui s’y oppose, et comment les propos sont accueillis dans l’enceinte. Ces éléments, relevés par des élus, servent de point d’observation pour comprendre les tensions présentes dans la chambre quand sont abordées des politiques sensibles en matière d’égalité.

La tonalité de la séance — tenue la nuit, au cœur de l’examen budgétaire — figure aussi dans le récit. Les conditions matérielles et l’agenda parlementaire peuvent contribuer au climat des débats, mais ce sont les réactions et les constats des députés eux‑mêmes qui structurent le récit rapporté ce soir‑là.

Au terme de cet échange, plusieurs responsables de la commission ont reconnu implicitement que les pratiques observées ne relèvent pas uniquement d’un incident ponctuel, mais s’inscrivent dans des modalités de communication et de confrontation déjà analysées par certains participants.

La scène ne prétend ni à la généralisation systématique, ni à une évaluation chiffrée de ces phénomènes. Elle offre toutefois un instantané de la manière dont des questions de genre et d’éducation à la vie affective et relationnelle se traduisent dans les gestes et les paroles au sein d’une commission parlementaire.

Les citations précises des élus concernés — Céline Thiébault‑Martinez, Eric Coquerel et Antoine Léaument — permettent d’ancrer le récit dans les témoignages directs et de conserver le fil factuel du débat tel qu’il s’est déroulé dans la salle.

En l’état, la séquence reste un exemple concret de la façon dont des enjeux de société peuvent se refléter, parfois de manière inattendue, dans l’organisation et la tenue des travaux parlementaires.

Parlons Politique

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