Contre-budget LFI 2026 : bifurcation écologique et sociale, 168 Mds d’investissements financés par 183 Mds via taxes sur fortunes, multinationales, SMIC 1 600€

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La France insoumise a présenté son contre‑budget 2026, une « bifurcation écologique et sociale » alternative au projet gouvernemental: 168 milliards d’euros d’investissements (transition, social, protection sociale) financés par 183 milliards de recettes. Le plan prévoit 10,6 Mds pour les énergies renouvelables, SMIC à 1 600 € nets, +22 Mds pour la fonction publique, retraite à 60 ans (7 Mds), école gratuite (6,2 Mds) et un plan logement (2,4 Mds), ainsi que nationalisations d’entreprises « stratégiques » (Engie, Alstom, ArcelorMittal…). Le financement repose sur des taxes inspirées de Gabriel Zucman (taxe 2 % sur patrimonies >100 M€ à 20 Mds, taxation des multinationales 26 Mds, rétablissement de l’ISF/climat, réforme des successions, rétablissement de la CVAE) et s’inscrit dans une stratégie visant à contester le budget gouvernemental à l’Assemblée.

Le groupe La France insoumise (LFI) à l’Assemblée nationale a présenté, mercredi 22 octobre, son « contre-budget » 2026, visant une « bifurcation écologique et sociale » face à la proposition du gouvernement qu’il juge irréaliste et contraire à ses priorités politiques. (Le texte source mentionne la date « mercredi 22 octobre » sans préciser l’année.)

Un positionnement frontal contre le budget gouvernemental

Lors d’un point presse à l’Assemblée, Éric Coquerel, président LFI de la commission des finances, a résumé la critique du groupe : « C’est un budget Frankenstein, à la fin personne ne se reconnaîtra dedans (…) je pense que le budget sera battu » dans l’hémicycle. Les députés insoumis présentent leur texte comme une alternative cohérente axée sur la transition écologique, le renforcement des protections sociales et le pouvoir d’achat.

Le projet avance des chiffres-clés : 168 milliards d’euros d’investissements consacrés à la « bifurcation écologique », aux besoins sociaux et à la protection sociale, financés par environ 183 milliards de recettes supplémentaires. Ces montants constituent l’ossature chiffrée du contre-projet, selon le groupe.

Mesures prioritaires et postes de dépenses

Parmi les mesures annoncées, LFI propose de renforcer la production française d’énergies renouvelables en y consacrant 10,6 milliards d’euros. Le mouvement prévoit également une revalorisation du SMIC à 1 600 euros nets, chiffrée à 1,6 milliard d’euros.

La rémunération des fonctionnaires figurerait aussi parmi les priorités, avec une augmentation budgétée à 22 milliards d’euros. Sur les retraites, LFI propose un retour à un âge légal fixé à 60 ans et à 40 annuités de cotisation, évaluable à 7 milliards d’euros selon le dossier présenté.

Le plan comporte par ailleurs des mesures dans les secteurs de l’éducation et du logement : la gratuité intégrale à l’école est estimée à 6,2 milliards d’euros, et un plan logement — incluant la réquisition de biens vacants et le renforcement de l’hébergement d’urgence — est chiffré à environ 2,4 milliards d’euros.

Souveraineté industrielle et nationalisations

Au nom de la « souveraineté » et de la « planification industrielle », LFI plaide pour une vaste opération de nationalisations d’« entreprises stratégiques ». Le dossier cite explicitement Engie, Atos, Suez, Alstom, Total et ArcelorMittal. Aurélie Trouvé a annoncé qu’une proposition de loi relative à ArcelorMittal serait inscrite lors de la prochaine journée réservée au groupe LFI, le 27 novembre (la source d’origine ne précise pas l’année), motivant cette démarche par le constat que « la production d’acier de la France, de l’Europe d’ailleurs, est en immense danger » face au risque de délocalisation.

Recettes ciblées : taxes inspirées de Gabriel Zucman

Pour financer ces dépenses, LFI mise sur un « partage fiscal » touchant tant les particuliers que les multinationales, comme l’a exposé Clémence Guetté, responsable du programme du mouvement. Le plan repose notamment sur deux taxes s’inspirant des propositions de l’économiste Gabriel Zucman.

La première est une taxe minimale de 2 % sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros, dont le rendement est estimé à 20 milliards d’euros par les Insoumis. La seconde, une taxe visant les multinationales, est évaluée à 26 milliards d’euros dans leur scénario.

D’autres recettes envisagées comprennent le rétablissement de l’impôt sur la fortune (ISF) assorti d’un « volet climatique » attendu pour rapporter 15 milliards d’euros, une réforme de l’impôt sur les successions avec un plafond d’héritage (10 milliards attendus) et le rétablissement de la CVAE, impôt de production, pour générer 11 milliards d’euros.

Le texte note aussi que certains opposants jugent ces évaluations de rendement optimistes, notamment pour la taxe sur les très grandes fortunes.

Un calendrier et des enjeux politiques

Le dépôt public de ce contre-budget s’inscrit dans une stratégie politique plus large : contester la trame budgétaire du gouvernement, proposer des priorités alternatives et préparer des journées d’initiative parlementaire dédiées aux propositions du groupe.

Au-delà des chiffres, le document met en lumière des choix clairs de priorité : accélérer la transition énergétique, redéployer des moyens vers les services publics et renforcer la régulation fiscale des très hauts patrimoines et des multinationales.

La suite dépendra des arbitrages politiques à l’Assemblée : LFI table sur la possibilité de faire échouer le budget gouvernemental, tandis que le gouvernement et ses soutiens défendront la cohérence et la soutenabilité de leur propre projet. Les débats à venir permettront de mesurer la portée réelle des estimations financières et la faisabilité des mesures proposées.

Parlons Politique

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