Crèches privées : Aurore Bergé réentendue par la CJR pour faux témoignage, placée témoin assisté — l’enquête liée au livre Les Ogres et à un courriel se poursuit

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Réentendue par la Cour de justice de la République (CJR) pour des soupçons de « faux témoignage », la ministre Aurore Bergé a été de nouveau placée sous le statut de témoin assisté après des auditions en juin et octobre. L’enquête, déclenchée après la parution du livre Les Ogres de Victor Castanet et la diffusion d’un courriel évoquant Elsa Hervy, se poursuit ; Mme Bergé conteste les faits et a déposé une plainte en diffamation, aucune décision finale n’ayant été rendue.

La ministre Aurore Bergé a été réentendue au printemps judiciaire dans une enquête de la Cour de justice de la République (CJR) pour « faux témoignage », a-t-on appris par l’Agence France-Presse. Placée à nouveau sous le statut de témoin assisté, elle conteste les faits et a porté plainte pour diffamation contre l’auteur du livre qui a déclenché l’affaire.

Rappel des auditions et du statut judiciaire

Selon des sources proches du dossier, Mme Bergé, porte-parole du gouvernement et ministre déléguée chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes et des discriminations, avait déjà été entendue le 12 juin. Elle a subi une seconde audition le 9 octobre, après laquelle son avocate, Jade Dousselin, a déclaré : « A l’issue de sa deuxième audition, Mme Aurore Bergé a de nouveau été placée sous le statut de témoin assisté ».

Dans le même communiqué, Me Dousselin a rappelé que sa cliente « a toujours fermement contesté les faits qui lui étaient reprochés » et qu’elle a « déposé une plainte en diffamation contre le livre de M. Victor Castanet ». Ces éléments figurent dans la communication transmise à l’AFP par l’avocate.

Les accusations et leurs origines

L’enquête porte sur des soupçons selon lesquels la ministre aurait menti sous serment devant une commission d’enquête parlementaire sur le modèle économique des crèches. Des députés de La France insoumise et du groupe Ecologiste et social reprochent à Mme Bergé d’avoir nié, le 30 avril 2024 lors de son audition par la commission, tout lien « personnel, intime ou amical, ni d’accointances » avec Elsa Hervy, déléguée générale de la Fédération française des entreprises de crèches (FFEC).

Le livre Les Ogres, publié en septembre 2024 par le journaliste Victor Castanet, évoque un « pacte de non-agression » entre la ministre et la lobbyiste. À la suite de la parution, Mme Bergé a annoncé en octobre 2024 qu’elle déposait plainte pour diffamation contre l’auteur. De son côté, le journaliste a rendu publics des documents qu’il présente comme la preuve d’une « entente » entre les deux femmes.

Parmi ces documents figure un courriel daté du 8 août 2023, envoyé par la ministre à sa directrice de cabinet. Dans ce message, Mme Bergé évoque Mme Hervy en ces termes : « C’est surtout une copine 🙂 Elle sera très aidante avec moi. » Cette citation est citée par les équipes du journaliste et figurait dans les pièces communiquées au public.

Enquête en cours et traitements des éléments numériques

L’information judiciaire, ouverte à la suite d’un signalement du bureau de l’Assemblée nationale « à la fin de janvier », se poursuit, selon des sources proches du dossier. Les gendarmes de la section de recherches de Paris et trois magistrats de la CJR travaillent notamment à l’exploitation de supports numériques saisis.

Les enquêteurs cherchent à déterminer si Mme Bergé et Elsa Hervy entretenaient une relation particulière qui aurait pu être volontairement dissimulée lors de la prestation de serment devant la commission. Elsa Hervy a, pour sa part, été entendue au moins deux fois comme témoin simple, selon une source judiciaire.

Le déroulement de l’instruction dépendra de l’analyse des fichiers informatiques et des échanges saisis, éléments que les magistrats doivent encore exploiter pour éclairer les faits reprochés. Les auditions et les pièces déjà rendues publiques constituent cependant la base des soupçons examinés par la CJR.

Enjeux politiques et juridiques

Cette affaire met en tension des questions politiques et judiciaires : d’un côté, des élus parlementaires allèguent un faux témoignage prononcé sous serment; de l’autre, la ministre récuse ces accusations et agit en justice contre l’auteur du livre incriminant. Le statut de témoin assisté de Mme Bergé signifie qu’elle bénéficie d’une protection procédurale tout en restant impliquée dans l’enquête.

À ce stade, les investigations restent en cours et aucune décision définitive n’a été rendue publiquement par la Cour de justice de la République. Les étapes prochaines dépendront des conclusions tirées de l’exploitation des supports saisis et des confrontations éventuelles souhaitées par les magistrats en charge du dossier.

Les éléments factuels rendus publics à ce jour — dates d’audition, citation du courriel du 8 août 2023, publication du livre et dépôt de plainte pour diffamation — constituent le socle des interrogations auxquelles les magistrats doivent répondre pour trancher sur l’existence ou non d’un « faux témoignage ». Aucune présomption de culpabilité ne peut être affirmée tant que l’enquête n’a pas abouti.

Parlons Politique

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