Dermatose nodulaire contagieuse dans le Sud‑Ouest : Lecornu exige une accélération de la vaccination, nouvelle réunion et mesures pour les éleveurs

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Crise agricole dans le Sud‑Ouest : face à la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) et aux blocages d’agriculteurs, le Premier ministre Sébastien Lecornu a exigé une accélération de la stratégie vaccinale adaptée par département et demandé des mesures (contrôles de transports, plan pour petits élevages, repeuplement en Occitanie) lors d’une réunion ministérielle à Matignon. Les perturbations routières et ferroviaires se poursuivent, la ministre Annie Genevard a annoncé l’élargissement de la vaccination et la création d’une cellule scientifique, tandis que la colère des éleveurs s’ajoute au rejet du traité Mercosur et prépare de nouvelles négociations avec les syndicats.

Lors d’une réunion de deux heures à Matignon, mardi 16 décembre, le Premier ministre Sébastien Lecornu a demandé « une clarification et une accélération de la stratégie vaccinale qui doit davantage tenir compte de la réalité de chaque département », a fait savoir son entourage auprès de l’Agence France‑Presse.

Mesures demandées par Matignon

Le chef du gouvernement a aussi sollicité « un état des lieux des contrôles sur les transports interdits d’animaux », « un plan d’accompagnement pour les petits élevages » ainsi qu’« un plan de repeuplement adapté à l’Occitanie ». Les services de Matignon ont précisé qu’une nouvelle réunion en visioconférence est convoquée mardi à 17 h 30 avec des ministres et des préfets.

Parmi les participants figuraient plusieurs ministres : Annie Genevard (agriculture), Laurent Nuñez (intérieur), Gérald Darmanin (justice), Laurent Panifous (relations avec le Parlement), Maud Bregeon (porte‑parole), Amélie de Montchalin (comptes publics), Nicolas Forissier (commerce extérieur) et Benjamin Haddad (Europe).

Plusieurs préfets des départements touchés par la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) étaient également invités : Ariège, Aude, Gers, Haute‑Garonne, Hautes‑Pyrénées, Landes, Pyrénées‑Atlantiques et Pyrénées‑Orientales, ont indiqué les services de Matignon.

Blocages et perturbations dans le Sud‑Ouest

La mobilisation des agriculteurs se poursuivait mardi, alors qu’ils protestent depuis plusieurs jours contre la stratégie sanitaire visant à lutter contre la DNC ainsi que contre le traité de libre‑échange avec le Mercosur.

Dans le Sud‑Ouest, plusieurs axes routiers restaient bloqués. En Haute‑Garonne, l’autoroute A64 était toujours obstruée au niveau de Carbonne, où les agriculteurs ont passé une quatrième nuit, ainsi qu’au niveau de Muret, où des sacs de terre et des bottes de paille avaient été déposés sur la chaussée par une intersyndicale (FNSEA, Jeunes agriculteurs, Coordination rurale, Confédération paysanne).

Une manifestation près de Villefranche‑de‑Lauragais (Haute‑Garonne) a par ailleurs interrompu la circulation des trains entre Toulouse et Narbonne sur l’axe Bordeaux‑Marseille. « On est sur une interruption des circulations qu’on imagine durer toute la journée pour le moment », a déclaré à l’AFP un porte‑parole de SNCF‑Réseau. « Au passage à niveau, il y a des obstacles sur la voie. Il y a un feu qui est allumé. Donc, on ne peut pas faire circuler de train en sécurité. »

En Gironde, l’A63 restait fermée au niveau de Cestat, où un accident survenu lundi soir a fait un blessé grave lorsque deux voitures ont tenté de rejoindre un tronçon fermé, a précisé la préfecture.

Réponse ministérielle et ajustements du protocole

La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, a assisté lundi à la vaccination d’un troupeau de blondes d’Aquitaine en Haute‑Garonne puis a participé à une réunion de crise à la préfecture de Toulouse. Elle a dit « entendre » la détresse des éleveurs et a présenté l’élargissement du territoire de vaccination dans le Sud‑Ouest.

Ce dispositif, visant entre 600 000 et 1 million de bovins, constitue selon elle « un premier infléchissement du protocole », tout en rappelant que les « trois piliers » de la stratégie sanitaire demeurent : l’abattage systématique dès la détection d’un cas, la vaccination et la restriction des mouvements.

Le ministère a indiqué lundi soir qu’une « cellule de dialogue scientifique » réunissant experts en santé animale et représentants professionnels serait créée dès mardi.

La question du Mercosur, deuxième foyer de contestation

Outre la gestion de la DNC, l’exécutif doit gérer la colère des agriculteurs contre le traité de libre‑échange entre l’Union européenne et le Mercosur. Les Vingt‑Sept doivent se prononcer cette semaine sur la majorité qualifiée nécessaire pour que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, puisse parapher l’accord lors d’un sommet du Mercosur à Foz do Iguaçu (Brésil).

La France, selon l’entourage du président de la République, reste opposée. À Berlin, Emmanuel Macron a été, « très clair avec la présidente de la Commission et le président du Conseil européen [Antonio Costa] sur le fait que le compte n’y était pas à ce stade pour protéger les agriculteurs français », ont indiqué ses services mardi matin.

Depuis l’Assemblée nationale, Marine Le Pen, présidente du groupe du Rassemblement national, a demandé au chef de l’État de « dire non » à l’accord. « Il faut dire non, non parce qu’il en va de la survie de notre agriculture et donc de la souveraineté de notre pays », a‑t‑elle insisté, suggérant au président la « politique de la chaise vide ». La France plaide pour un report en 2026 du vote prévu au Conseil européen, demande à laquelle l’exécutif européen a opposé lundi une fin de non‑recevoir.

Dans les prochains jours, Sébastien Lecornu recevra également « dans la semaine » les syndicats agricoles, ont indiqué ses services, tandis que les discussions sur la stratégie sanitaire et les mesures d’accompagnement restent en cours.

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