Dissolution française : le témoignage posthume d’Olivier Marleix sur les tractations LR-majorité, la crise politique et la fragmentation des majorités depuis 2022

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Dans Dissolution française (Robert Laffont), publié après son décès, Olivier Marleix livre un journal de bord des tractations entre Les Républicains et la majorité présidentielle, mêlant critique du macronisme et récit des négociations parlementaires du second quinquennat. Un témoignage précieux pour saisir la fragmentation des majorités et les compromis qui ont marqué la vie politique récente.

Un interlocuteur à la fois critique et partenaire

Olivier Marleix incarnait, ces dernières années, une figure ambivalente de la droite française : à la fois contempteur du « macronisme » et partenaire contraint de la majorité présidentielle. Président du groupe Les Républicains (LR) à l’Assemblée nationale entre 2022 et 2024, il a été amené à négocier, pendant deux ans, avec une majorité relative affaiblie, qui a dû s’appuyer sur les 62 députés LR pour faire passer certains textes.

Lors d’une rencontre avec un journaliste, il avait illustré cette ambivalence par une formule lapidaire : « Vous allez encore me faire dire du mal de Macron », soupirait-il. Cette phrase résume la position qu’il occupait : critique sur le fond mais parfois pragmatique dans la forme, obligé de composer avec un pouvoir central élu pour un second quinquennat marqué par des rapports de force changeants.

Un livre publié après son décès

Dissolution française, la fin du macronisme (Robert Laffont, 288 pages, 20,50 euros) est présenté comme le journal de bord de ces négociations et de ces tensions. Selon les éléments fournis, Olivier Marleix a renvoyé les épreuves corrigées et validées à « 99 % » à son éditeur le 5 juillet. Deux jours plus tard, il mettait fin à ses jours à l’âge de 54 ans. L’ouvrage a été publié avec l’accord de sa famille.

Le livre est décrit comme le récit d’un acteur central du tumulte politique des trois dernières années, et comme le témoignage d’un homme de droite attaché à une conception de l’État rappelant celle des périodes gaulliennes et pompidoliennes. Les pages suivraient le fil des journées de négociation, des discussions parlementaires et des compromis nécessaires pour gouverner dans un environnement politique fragmenté.

Ce que dit l’ouvrage et ce qu’il documente

Dissolution française semble articulé autour de deux axes : d’une part, un diagnostic politique sur l’épuisement ou la transformation du macronisme ; d’autre part, un récit de l’action parlementaire et des tractations entre LR et la majorité présidentielle. Le caractère de journal de bord indique une écriture au plus proche des événements, avec des observations de première main sur les discussions internes au Parlement.

La tonalité politique du livre, telle qu’elle est présentée, renvoie à une droite nostalgique d’un État fort. Le propos ne se limite pas à la simple critique : il documente aussi les formes de coopération qui se sont imposées entre un centre présidentiel dominant et une droite affaiblie mais néanmoins indispensable à certains compromis législatifs.

Conséquences politiques et réception

La publication posthume d’un témoignage d’acteur rend l’ouvrage d’autant plus sensible et susceptible d’alimenter les analyses sur la nature du second quinquennat et les équilibres parlementaires. Si le livre offre une vision interne des négociations, sa valeur documentaire dépendra de la capacité du lecteur à confronter ces récits aux autres sources et aux comptes rendus publics des débats.

Le fait qu’il ait été publié avec l’accord de la famille confère une dimension officielle à la diffusion du texte, sans pour autant permettre d’en tirer des conclusions définitives sur l’ensemble des responsabilités ou motivations politiques évoquées dans ses pages.

Un acteur et une époque

Au-delà du contenu précis de l’ouvrage, le parcours d’Olivier Marleix illustre une période politique caractérisée par la fragmentation des majorités et la nécessité de coalitions temporaires. Sa position — critique d’un macronisme qu’il jugeait en mutation, tout en discutant avec lui — reflète les dilemmes d’une droite en quête de repères et de poids parlementaire.

Ce témoignage, tel qu’il est présenté, apportera sans doute des éléments utiles aux historiens et aux observateurs politiques qui cherchent à comprendre comment se sont nouées et négociées les majorités au cours de ce second quinquennat. Il restera toutefois nécessaire d’examiner ces apports avec rigueur et de les croiser avec d’autres sources pour mesurer leur portée et leur exactitude.

Parlons Politique

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