Mercredi 29 octobre, lors du Forum de la paix à Paris, Emmanuel Macron a accusé plusieurs plateformes sociales de « rompre la neutralité informationnelle ». Le président de la République s’exprimait dans le cadre de la conférence internationale pour l’intégrité de l’information et les médias indépendants, consacrée à la désinformation et aux ingérences étrangères.
Une critique ciblée des plateformes
Selon M. Macron, ces espaces numériques « ne sont plus des lieux où on peut s’informer ». Ce constat vise en particulier X (ex-Twitter), mais s’applique, d’après ses propos, plus largement à des acteurs de l’écosystème des réseaux sociaux. Le chef de l’État a ainsi dénoncé une perte de neutralité qui, selon lui, fragilise les mécanismes démocratiques et la capacité des citoyens à accéder à une information fiable.
Lors de cette prise de parole, il a directement blâmé Elon Musk, en l’accusant d’être « engagé dans le combat démocratique et l’internationale réactionnaire ». Le président n’a pas développé dans le détail les éléments factuels soutenant cette accusation pendant l’extrait rapporté, mais il a inscrit cette critique dans un propos plus large sur les risques pesant sur la qualité de l’information en ligne.
La notion de « dégénérescence démocratique »
Emmanuel Macron a appelé l’auditoire à prendre la mesure d’un « processus de dégénérescence démocratique ». Par cette formule, il semble désigner un enchaînement de transformations — institutionnelles, informationnelles et médiatiques — qui, de son point de vue, affaiblissent le débat public. Le président a lié cette analyse à la nécessité d’intervenir collectivement pour restaurer des garde-fous face aux manipulations et aux ingérences étrangères.
Il a ensuite plaidé pour « un agenda beaucoup plus puissant de protection et de régulation en Europe ». Cette formule renvoie à une volonté d’action publique à l’échelle européenne, sans que, dans la citation rapportée, ne soient précisées des mesures concrètes ni un calendrier détaillé. Le propos met néanmoins l’accent sur la dimension transnationale des enjeux et sur le rôle attendu des institutions européennes.
Régulation et protection : des objectifs formulés sans détails opérationnels
Le discours du président a combiné une condamnation des dérives observées sur certaines plateformes et un appel général à renforcer la régulation. Toutefois, l’extrait disponible n’indique pas les outils juridiques, techniques ou politiques envisagés pour atteindre cet « agenda » européen. Il reste donc nécessaire, pour apprécier la portée de l’annonce, d’attendre des précisions sur les modalités — par exemple, les champs couverts, les instances responsables ou le calendrier proposé.
Sur le plan rhétorique, le chef de l’État a cherché à lier la question de la régulation des plateformes à la défense des démocraties face à des campagnes d’influence. Son intervention s’inscrit dans un débat plus large entre défenseurs de la liberté d’expression en ligne et partisans d’un encadrement renforcé pour limiter la désinformation et les manipulations.
Les mots employés — « neutralité informationnelle », « dégénérescence démocratique », « agenda … de régulation » — traduisent une volonté politique de replacer la question de l’information au cœur des politiques publiques. Ils ouvrent toutefois des interrogations sur la manière dont cet objectif se conciliera avec les garanties juridiques et les principes de liberté d’expression dans des systèmes pluralistes.
Enfin, si M. Macron a cité X (ex-Twitter) et Elon Musk comme exemples symboliques, son propos visait, selon le cadre de la conférence, l’ensemble des plateformes et des acteurs qui influencent la circulation de l’information. L’ampleur et la nature des mesures envisagées par la France et par l’Union européenne demeurent à préciser dans des annonces ultérieures.
Reste que, en intervenant au Forum de la paix, le président a cherché à donner une résonance internationale à ces préoccupations, en demandant une réponse coordonnée face aux risques qu’il identifie pour l’intégrité de l’information et la résilience des démocraties.





