Emmanuel Macron : consommation complice du narcotrafic, appel à une prévention interministérielle et renforcement répressif (Pnaco, extraditions, saisies)

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Emmanuel Macron a lié consommation et financement du narcotrafic et appelé à une politique de prévention interministérielle. Le gouvernement renforce la répression avec la création du Pnaco, extraditions et saisies aux Émirats pour lutter contre la violence à Marseille.

Le président de la République, Emmanuel Macron, a lié, mercredi 19 novembre, consommation et financement du narcotrafic lors du conseil des ministres, selon le compte rendu assuré par la porte‑parole du gouvernement, Maud Brégeon. Il a insisté sur « l’importance d’une politique de prévention et de sensibilisation » et répété la formule rapportée par Mme Brégeon : « c’est parfois les bourgeois des centres‑villes qui financent les narcotrafiquants ».

Prévention, discours et réaction publique

Lors de son intervention, M. Macron a souligné la contradiction qui consiste, selon lui, à « déplorer d’un côté les morts et de l’autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail », formulation reprise par la porte‑parole. Ces propos interviennent après l’assassinat, jeudi à Marseille, de Mehdi Kessaci, présenté comme le frère d’un militant engagé contre le narcotrafic, un fait placé au cœur du débat public.

Le chef de l’Etat a par ailleurs appelé à « une approche interministérielle du très local à l’international ». L’objectif affiché est d’associer prévention, répression et coopération internationale pour répondre à la montée de la violence liée au trafic de stupéfiants.

La nouvelle loi et la création d’un parquet national

La récente loi visant à lutter contre la criminalité organisée, inspirée de dispositions antiterroristes, prévoit notamment la création d’un Parquet national anticriminalité organisée (Pnaco). Le texte organise, à partir du 1er janvier, l’instauration d’un parquet dédié, calqué pour partie sur le modèle du Parquet national antiterroriste et du Parquet national financier, selon le compte rendu parlementaire cité.

Bruno Retailleau, président des Républicains et ancien ministre de l’Intérieur, a salué, mercredi sur Europe 1‑CNews, la mise en place d’« une chaîne judiciaire spécialisée, un état‑major, un chef de file », estimant que ces mesures permettront d’obtenir des « résultats ». « C’est une guerre et on va la gagner », a‑t‑il déclaré.

Selon M. Retailleau, l’état‑major chargé de la mise en œuvre a déjà été constitué et doit regrouper les services de renseignement de quatre ministères. Il a présenté cette structure comme « une force de frappe » pour coordonner actions judiciaires et opérations de renseignement.

Sur le plan politique, M. Retailleau a critiqué le Rassemblement national, qu’il accuse d’incohérences. Il a reproché au RN d’avoir refusé, à l’Assemblée nationale, de permettre l’interception des messageries cryptées, mesure qu’il juge « capitale pour lutter contre ces grandes organisations criminelles ».

Coopération internationale et saisies de patrimoine

Sur le volet international, le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a indiqué, lors d’un déplacement aux Émirats arabes unis, avoir demandé l’extradition d’« une quinzaine » de narcotrafiquants présumés « particulièrement signalés » recherchés par la France. Il a écrit sur X avoir transmis une liste à ses homologues émiratis.

Le ministre a ajouté que, « depuis le début de l’année », quatorze grands narcotrafiquants avaient été interpellés puis extradés vers la France pour y être incarcérés et jugés, notamment dans des prisons de haute sécurité créées récemment.

Gérald Darmanin s’est également félicité sur X d’un accord obtenu auprès des autorités émiraties pour la saisie d’« une quarantaine d’appartements ». Il affirme y avoir transmis « une liste de plusieurs dizaines de millions d’euros de patrimoine », citant des appartements et des villas de luxe achetés « en cash ou en cryptomonnaies ».

« La sécurité en France se joue aussi aux Émirats », a résumé M. Darmanin, insistant sur la nécessité de « taper les narcotrafiquants au portefeuille au niveau international ». Il a précisé avoir communiqué des éléments concrets aux autorités étrangères pour appuyer les demandes d’extradition et de saisie.

Accompagné de son collègue chargé de l’Intérieur, Laurent Nuñez, le ministre devait se rendre jeudi à Marseille, ville devenue un point focal du débat sur la criminalité organisée et la réponse étatique.

Les déclarations et mesures évoquées conjuguent prévention locale, renforcement judiciaire et coopération internationale. Elles illustrent la volonté affichée du gouvernement et de certains responsables politiques d’articuler actions préventives et outils répressifs face au narcotrafic.

Parlons Politique

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