Dans un long entretien accordé à l’hebdomadaire Paris Match, mardi 19 août, le président de la République a abordé plusieurs sujets sensibles, allant des discussions internationales sur la paix entre la Russie et l’Ukraine aux tensions politiques nationales. L’entretien, marqué par des formules directes, mêle analyses stratégiques et défenses personnelles.
Un propos à la fois international et intime
Emmanuel Macron consacre une part notable de cet entretien aux négociations impliquant la Russie et l’Ukraine, sous le patronage des États-Unis. Il livre notamment une remarque lapidaire : « Nous avons fait changer le président Trump ». Cette assertion s’inscrit dans un propos plus large sur l’influence et le rôle des acteurs internationaux dans les pourparlers de paix.
Au plan national, le chef de l’État évoque aussi la relation politique et personnelle qui le lie à François Bayrou, alors visé par une menace de censure sur le budget à l’automne. Sur ce point, il souligne la proximité et la confiance qui existent entre eux : « Il est mon ami (…) et je pense que le plan qu’il a proposé, que nous avons longuement préparé ensemble (…) , est un bon plan ». Le président y présente une image d’unité autour d’un projet commun, tout en reconnaissant la fragilité potentielle d’un exécutif confronté à des menaces parlementaires.
La rumeur visant la première dame et la réaction présidentielle
À la surprise de certains, l’entretien dévie vers une question strictement privée : la campagne de rumeurs visant Brigitte Macron. Depuis 2017, indique le président, sa femme fait l’objet sur les réseaux sociaux d’accusations calomnieuses la décrivant comme « née homme » et lui prêtant l’identité de son frère, Jean-Michel Trogneux. Ces allégations, qualifiées de fausses, ont selon lui porté atteinte tant à la réputation qu’à la vie privée de la première dame.
Emmanuel Macron affirme être « courroucé » par cette désinformation et annonce une détermination à poursuivre les voies judiciaires engagées avec son épouse. Il se dit prêt à aller « jusqu’au bout » des procédures intentées pour faire condamner les principaux relais de ces rumeurs, en France et aux États-Unis. Le président présente cette action comme une réponse nécessaire à des attaques répétées, qui dépassent le cadre d’une simple polémique en ligne.
Procédures judiciaires et enjeux de réputation
Le recours aux tribunaux, tel que le décrit l’entretien, vise à obtenir des condamnations pour diffamation et diffusion de fausses informations. Le président et la première dame cherchent ainsi à contenir la propagation d’accusations infondées et à obtenir réparation. Dans son intervention, Emmanuel Macron fait de cette défense une dimension de la protection de la vie privée d’un chef d’État et de sa famille.
Ce positionnement renvoie à une question plus large : la vitesse et la permanence de la circulation de fausses nouvelles sur les réseaux sociaux, parfois transnationales. En signalant l’existence de relais aux États-Unis, le président met en lumière la dimension internationale de la diffusion de calomnies, et la complexité des poursuites lorsque des opérateurs ou des comptes se situent hors de France.
Sans détailler le calendrier ni les étapes précises de ces procédures, Emmanuel Macron insiste sur la nécessité d’une réponse judiciaire ferme. Son objectif affiché est double : protéger la réputation de son épouse et dissuader la réapparition de campagnes similaires à l’avenir.
L’entretien publié par Paris Match, mardi 19 août, croise ainsi enjeux diplomatiques, équilibres politiques intérieurs et dimension personnelle d’une présidence exposée aux rumeurs numériques. Les déclarations du président traduisent la volonté de conjuguer action publique et recours juridiques face à des attaques qu’il juge injustifiées et persistantes.
