François Bayrou en conférence lundi — budget 2026 (44 milliards d’économies) menacé de censure, appel à blocage national et grève le 10 septembre

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François Bayrou présente lundi 25 août son projet de budget visant 43,8 milliards d’euros d’économies — souvent arrondi à 44 milliards — (année blanche fiscale, gel des pensions, suppression de deux jours fériés) qui déclenche une vive contestation politique et la menace d’une motion de censure. Appels à un blocage national et à une « grève générale » le 10 septembre, soutenus par LFI, une partie de la gauche et des syndicats, contrastent avec la prudence d’autres organisations; le gouvernement tente de négocier des ajustements ponctuels (contribution des plus fortunés) avant la reprise des travaux parlementaires le 22 septembre. Rentrée politique tendue : tout reste à jouer entre désamorçage du conflit et risque d’escalade sociale et parlementaire.

Sera-t-il censuré sur son projet de budget visant quelque 44 milliards d’euros d’économies ? Le premier ministre, François Bayrou, tient une conférence de presse lundi 25 août à 16 heures, point de départ d’une rentrée politique tendue depuis l’annonce des grandes orientations budgétaires le 15 juillet.

Un plan d’économies jugé massif et controversé

Le gouvernement affiche l’objectif de réaliser 43,8 milliards d’euros d’économies — souvent arrondi à 44 milliards — par le biais de mesures variées. Parmi elles : une « année blanche » fiscale, le gel des pensions et des prestations sociales, et la suppression de deux jours fériés. Ces orientations ont immédiatement suscité une forte contestation à gauche et au Rassemblement national, qui brandissent la menace d’une motion de censure.

Interrogé sur la possibilité de revoir certaines dispositions, M. Bayrou a insisté sur l’irrévocabilité du montant global tout en ouvrant la porte à des modifications ponctuelles : « Si les quelque 44 milliards d’économies sont intangibles, les mesures peuvent toutes être discutées. J’ai dit que j’étais prêt à entendre d’autres propositions ; sur les jours fériés, par exemple, peut‑être d’autres dates sont‑elles possibles. Mais la seule chose pour moi qui n’est pas possible, c’est qu’on renonce à la prise de conscience et à la volonté de sortir du piège infernal dans lequel nous sommes, celui du surendettement. » Ces propos ont été tenus auprès de l’Agence France‑Presse (AFP).

Menaces de censure et mobilisation sociale annoncée

La contestation politique se double d’un mouvement social qui s’annonce diffus. Appels et messages sur les réseaux sociaux ont lancé la perspective d’un blocage national le 10 septembre, relayés et soutenus par La France insoumise (LFI) de Jean‑Luc Mélenchon, qui a déclaré espérer « la grève générale ». Les écologistes et les communistes ont également adhéré à cet appel, tandis que le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, a affirmé vouloir « accompagner » le mouvement.

Les syndicats adoptent pour l’heure une position plus prudente. Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, a qualifié ce mouvement de « nébuleux » et évoqué la mémoire de la crise des « gilets jaunes ». Les organisations syndicales, hostiles au budget Bayrou comme au projet gouvernemental de réformer à nouveau l’assurance‑chômage, envisagent leurs moyens d’action avant une intersyndicale prévue le 1er septembre. Parallèlement, plusieurs unions départementales et fédérations — notamment au sein de la CGT et de Solidaires (SUD‑Rail et SUD‑Industrie) — ont d’ores et déjà annoncé une mobilisation le 10 septembre.

Face à ces appels, le premier ministre a relativisé la stratégie du blocage : « Tout le monde a le droit de protester, mais je ne crois pas que, devant une telle crise, la réponse des Français puisse être de bloquer le pays », a‑t‑il estimé, propos rapportés par La Tribune Dimanche.

Recherche d’appuis politiques et calendrier parlementaire

Sur le plan politique, François Bayrou cherche des convergences. Reçu jeudi à Brégançon par le président Emmanuel Macron, il est notamment attendu sur les contours d’une « contribution des plus fortunés » évoquée lors de l’annonce du 15 juillet. Un de ses soutiens a indiqué à l’AFP qu’il était « prêt à bouger » sur ce point, tandis que des membres du MoDem rappellent leur opposition à la suppression de l’ISF en 2017.

Du côté du PS, l’accueil reste critique. « En l’état, rien ne va et c’est la censure assurée », a réaffirmé le député Arthur Delaporte sur BFM‑TV, ajoutant que les socialistes présenteraient des « propositions alternatives » dans les « prochains jours ».

La reprise des travaux parlementaires est programmée pour le 22 septembre. D’ici là, la rentrée politique se poursuit avec plusieurs rendez‑vous : le Parti socialiste réunit ses troupes de jeudi à samedi à Blois, tandis que l’université d’été du Laboratoire de la République, présidé par Jean‑Michel Blanquer, doit accueillir des personnalités comme Édouard Philippe et Bernard Cazeneuve, ainsi que le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, qui figurent parmi les intervenants annoncés.

D’autres responsables préparent leur « rentrée » : Gérald Darmanin, Eric Ciotti, Laurent Wauquiez, David Lisnard, les centristes de l’UDI et le parti Reconquête d’Éric Zemmour organiseront chacun des temps forts. Les Républicains et leur nouveau président, M. Retailleau, se réuniront les 6 et 7 septembre, selon le calendrier communiqué.

Au terme de cette semaine de rentrée, le gouvernement devra mesurer s’il parvient à désamorcer la contestation politique et sociale ou si la perspective d’une censure parlementaire et d’un blocage du pays s’aggrave à l’approche de la session parlementaire fin septembre.

Parlons Politique

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