François Bayrou lance une semaine de consultations sur le budget avant le vote de confiance du 8 septembre — tensions entre partis et risque de démission du gouvernement

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François Bayrou entame le 1er septembre à Matignon une semaine de consultations avec les partis, en vue du vote de confiance du 8 septembre qu’il a demandé — un calendrier qui pourrait décider du sort du gouvernement face au projet budgétaire. Entre rendez‑vous avec le PCF, le PS, le RN et d’autres formations (La France insoumise et les écologistes ont décliné), les désaccords sur l’ampleur des économies et les recettes nouvelles rendent les compromis difficiles : en cas de rejet, l’exécutif serait contraint à la démission, accentuant l’incertitude politique et les risques économiques.

François Bayrou entame, lundi 1er septembre, une série de consultations avec les partis politiques à une semaine du vote de confiance qu’il a lui‑même demandé à l’Assemblée nationale. Ce rendez‑vous porte sur le projet budgétaire du gouvernement et pourrait, selon les équilibres parlementaires, déterminer l’avenir de l’exécutif, alors que la majorité relative du Premier ministre apparaît fragile.

Calendrier serré des rencontres à Matignon

Le chef du gouvernement reçoit d’abord, lundi à 17 heures à Matignon, les représentants du Parti communiste français : le secrétaire national Fabien Roussel et le président du groupe à l’Assemblée, Stéphane Peu.

Mardi et mercredi sont prévus les entretiens avec les formations qui entourent la coalition présidentielle, ainsi qu’avec Place publique (le parti de Raphaël Glucksmann), le Rassemblement national, l’Union des droites pour la République, le parti d’Éric Ciotti, puis le groupe centriste de l’Assemblée « Libertés, indépendants, outre‑mer et territoires ». Le Parti socialiste se déplacera à Matignon jeudi matin, suivi de l’Union des démocrates et indépendants, présidée par Hervé Marseille.

La France insoumise et les écologistes ont, pour leur part, décliné l’invitation.

Un vote de confiance engagé avant les discussions budgétaires

En annonçant, dans un geste qui a surpris de nombreux acteurs politiques, qu’il soumettrait son gouvernement à un vote de confiance le 8 septembre — soit avant l’ouverture formelle des discussions budgétaires — François Bayrou a placé son exécutif en position précaire.

Lors d’un entretien accordé à « les quatre chaînes d’information en continu », il a défendu sa démarche en affirmant que la question soumise au vote n’était pas « le sort du Premier ministre » mais « celui de la France ». Il a ajouté que « aucune politique courageuse [n’était] possible » sans « un accord minimal » sur le « diagnostic » économique et budgétaire.

Interrogée sur Radio Classique sur le risque d’un renversement du gouvernement, Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne et ancienne ministre de l’Économie (2007‑2011), a jugé que « tous les risques de chute de gouvernement dans tous les pays de la zone euro sont préoccupants ». Elle a rappelé que, selon son observation, les développements politiques affectent l’économie et l’appréciation des marchés financiers quant au risque‑pays.

Désaccords profonds sur les chiffres et les priorités

Les marges de négociation paraissent limitées. François Bayrou a estimé que les propositions budgétaires du Parti socialiste signifiaient que « rien » n’était entrepris pour réduire l’endettement public. Le PS, qui se dit prêt à succéder à François Bayrou en cas de chute du gouvernement, propose une trajectoire différente.

Concrètement, le Parti socialiste vise une réduction du déficit de 21,7 milliards d’euros en 2026, soit environ la moitié des 44 milliards d’euros que le gouvernement indique vouloir supprimer sur la même période.

Le plan socialiste repose, selon ses indications, sur 14 milliards d’euros d’économies — « sans mettre à contribution les travailleurs et les services publics » — ainsi que sur 26,9 milliards d’euros de recettes nouvelles, qui pèseraient « d’abord sur les grandes fortunes ». Ces éléments contrastent avec la stratégie présentée par François Bayrou.

Le Premier ministre avait, le 15 juillet, exposé les grandes lignes de son projet de budget. Celui‑ci comporterait un effort financier total d’environ 43,8 milliards d’euros, combinant plusieurs mesures, dont une « année blanche fiscale », le gel de certaines prestations sociales et la suppression de deux jours fériés sans contrepartie rémunératrice — mesure qui a suscité de nombreux commentaires.

Conséquences en cas de rejet

Si le vote de confiance du 8 septembre était négatif, François Bayrou devrait présenter la démission de son gouvernement, moins d’un an après avoir succédé à Michel Barnier, ce dernier ayant lui‑même été renversé par une motion de censure sur les textes budgétaires.

La période reste donc marquée par une forte incertitude politique autour du budget et par des désaccords nets sur l’ampleur et la nature des efforts à engager. Les consultations de la semaine à Matignon devront, pour l’essentiel, préciser si des compromis sont possibles entre les différentes familles politiques ou si le calendrier constitutionnel conduira à un changement d’exécutif.

Parlons Politique

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