Après son départ brutal de Matignon, François Bayrou a repris discrètement ses fonctions locales et ses activités au sein du MoDem. Le maire de Pau — poste qu’il occupe « depuis 2014 » — est réapparu publiquement lors de la rentrée politique de son parti, tenue à L’Isle‑sur‑la‑Sorgue (Vaucluse), vendredi 26 septembre 2025. En ouverture du rassemblement, il a déclaré : « Le jour où il y aura un gouvernement, on l’aidera de toutes nos forces. »
Une intervention mesurée, mais ciblée
Par cette formule, Bayrou a visiblement ménagé une sortie élégante tout en adressant une critique implicite. Le texte d’origine rapporte que la pique vise son successeur à Matignon, Sébastien Lecornu, « qu’il dédaigne » et que l’on accuse d’avoir « battu le record de lenteur pour la formation d’un gouvernement ». La remarque, livrée au premier meeting du MoDem depuis son départ, mêle encouragement apparent et réserve politique.
Un dirigeant issu du « socle commun » du camp centriste a commenté la posture de Bayrou en des termes sévères : « Le pouvoir de nuisance de François, c’est sa parole. Il veut distiller l’idée qu’après lui, personne ne pourra y arriver à Matignon ». Cette critique interne souligne la force symbolique de l’ex‑chef du gouvernement, dont la parole continue d’influer sur le débat public.
Les reproches formulés après Matignon
Le retrait programmé de Bayrou de la fonction première a suscité des réactions vives de responsables politiques et de partenaires sociaux. Plusieurs lui reprochent un mélange de dilettantisme et de brusquerie pendant son passage rue de Varenne. Ces jugements ont été exprimés publiquement et alimentent le bilan de son court séjour à la tête du gouvernement.
La secrétaire nationale des écologistes, Marine Tondelier, a résumé une partie de la critique sur LCI le 21 septembre : « Être dans son bureau pendant une ou deux heures, c’était ‘malaise TV’, c’était inquiétant. » Cette phrase a été largement citée et cristallise un reproche de style et de disponibilité vis‑à‑vis des responsabilités gouvernementales.
Retours locaux et stratégie partisane
De retour à la mairie de Pau, Bayrou reprend des attributions connues de ses administrés et retrouve les instances du MoDem. La rentrée du parti à L’Isle‑sur‑la‑Sorgue lui a offert un cadre pour reprendre la parole nationale tout en ménageant ses relations locales. La formule « on l’aidera de toutes nos forces » renvoie à une posture double : soutien éventuel à une future majorité gouvernementale, tout en posant des conditions politiques et symboliques.
Sur le plan interne, la réapparition de Bayrou relance des questions sur la ligne du MoDem et sa capacité à peser sur la recomposition politique en cours. Les propos rapportés laissent transparaître une tension entre la volonté d’apparaître comme force d’appoint et la tentation de conserver une influence morale et médiatique sur les choix gouvernementaux.
Un contexte politique tendu
Le retour discret mais calculé de l’ancien premier ministre intervient dans un contexte de scrutin et de recompositions persistantes. Les commentaires publics dont il fait l’objet révèlent un clivage : certains lui reprochent un style perçu comme inadapté à l’exercice du pouvoir, d’autres reconnaissent la portée de son expérience et de son réseau politique.
Les citations et éléments factuels rapportés ici — la date du rassemblement (vendredi 26 septembre 2025), la référence au mandat municipal « depuis 2014 », ainsi que les propos tenus sur LCI le 21 septembre — proviennent du texte initial fourni et sont reproduits fidèlement. Face aux critiques, la parole de François Bayrou reste un instrument politique puissant, tant pour rassembler son camp que pour influer, par la critique, sur les configurations ministérielles à venir.
En l’état, la situation illustre la difficulté pour un dirigeant de concilier responsabilités locales, action partisane et héritage institutionnel après un passage bref mais commenté à Matignon.