Gabriel Zucman presse Sébastien Lecornu d’imposer les milliardaires, défend la taxe Zucman (2% au-delà de 100 M€) et une base ouverte anti-évasion

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Gabriel Zucman relance le débat sur la fiscalité des très riches en appelant Sébastien Lecornu à « imposer les milliardaires » et en défendant sa « taxe Zucman » (2 % au‑delà de 100 M€), adoptée en première lecture puis rejetée au Sénat. Entre présence médiatique, consultations politiques et travaux sur l’évasion fiscale, l’économiste propose une base ouverte pour renforcer la justice fiscale.

Le professeur d’économie Gabriel Zucman a récemment occupé l’espace public en appelant, via X, le nouveau chef du gouvernement à agir sur la fiscalité des très riches. S’adressant à Sébastien Lecornu « le soir de sa nomination à Matignon », il a écrit : « Bonsoir M. le premier ministre. Le temps est venu d’imposer les milliardaires. »

Le lendemain, l’économiste est intervenu sur le plateau du journal télévisé de France 2, où la journaliste Léa Salamé a résumé son positionnement en le qualifiant de « la bête noire des milliardaires ». Souriant, Zucman a assuré être disponible « vingt-quatre heures sur vingt-quatre » si le Premier ministre envisageait une telle taxation, qu’il considère comme une mesure dont « les Français ont besoin ». Interrogé par Le Monde, il a par ailleurs précisé : « Ma proposition ne constitue qu’un point de départ, qui peut être amélioré. »

La taxe « Zucman » : principes et parcours parlementaire

L’idée la plus médiatisée associée à son nom est une taxe ciblée sur les très hauts patrimoines. Le dispositif proposé prévoit un taux de 2 % pour les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros. Cette mesure, souvent désignée dans les médias comme la « taxe Zucman », a franchi une étape en étant adoptée en première lecture au Parlement en février, puis elle a été rejetée par le Sénat trois mois plus tard.

Gabriel Zucman présente sa proposition comme une base de travail ouverte à des ajustements. Sa formule, telle que rapportée dans la presse, insiste sur la possibilité d’améliorer le texte et d’en discuter les modalités pratiques, fiscales et juridiques. Le débat public autour de cette taxe porte à la fois sur ses incidences budgétaires et sur son applicabilité opérationnelle.

Un parcours académique et une trajectoire discrète

Né à Paris en 1986, Gabriel Zucman exerce des fonctions d’enseignement et de recherche dans plusieurs institutions : l’École normale supérieure, la Paris School of Economics et l’université de Californie à Berkeley. Mal connu du grand public par rapport à certains acteurs politiques, il diffuse peu d’informations personnelles et privilégie les travaux et les données.

Fils de deux médecins, il a grandi dans ce que les biographies publiques décrivent comme un milieu bourgeois. Selon ses propres déclarations, son attention aux inégalités et aux injustices fiscales s’est renforcée à travers l’analyse des flux financiers offshore et des mécanismes d’évasion et d’optimisation fiscale. Ces travaux l’ont placé au cœur de débats techniques mais aussi politiques sur la transparence et la lutte contre la fraude.

Indépendance politique et implication dans le débat public

Zucman affirme ne pas adhérer à un parti politique. Pour autant, son expertise a été sollicitée : la gauche, et le Parti socialiste en particulier, l’a consulté début septembre afin d’élaborer un projet de budget destiné à s’opposer au budget porté par François Bayrou. Ces sollicitations illustrent la demande d’expertise académique dans des contextes politiques où la conception d’alternatives budgétaires exige des évaluations chiffrées.

Débordé par les demandes médiatiques et institutionnelles, il a délégué une partie de sa communication à un proche collaborateur. Pierre Natnaël Bussiere, présenté comme « ami et conseiller en communication », le décrit comme un « révolutionnaire républicain : sa fidélité à la République passe par une fidélité à la justice. Il souhaite fournir au sentiment d’injustice un fondement rationnel ». Cette formule résume l’image que ses alliés publics souhaitent promouvoir : un chercheur engagé sur le terrain de la justice fiscale, mais ancré dans une démarche rationnelle et argumentative.

Sur le plan public, la posture de Zucman combine recherche académique et rôle de conseiller informel auprès d’acteurs politiques. Ses prises de position récentes montrent sa volonté d’imposer la question des très hauts patrimoines dans le débat national, tout en laissant ouverte la possibilité d’adapter ses propositions technico-fiscales.

Sans présumer des suites législatives ni des ajustements politiques à venir, son intervention sur X et sa présence médiatique illustrent la manière dont des économistes peuvent peser sur l’agenda public en proposant des mesures chiffrées et en engageant des discussions publiques sur la redistribution et la transparence financière.

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