Un absent remarqué sur la photo du gouvernement
Sur la photo du nouveau gouvernement qui doit bientôt être prise, Eric Lombard sera l’un des grands absents. Il ne s’agit pas seulement de sa silhouette — 1,91 mètre — qui le rendait facile à repérer, mais surtout de son exclusion de l’équipe annoncée, en partie, dimanche 5 octobre.
Après neuf mois passés au ministère de l’Économie et des Finances, dont un mois consacré à l’expédition des affaires courantes, l’ancien directeur général de la Caisse des dépôts et consignations ne figure pas parmi les principaux ministres retenus par Sébastien Lecornu. Sa mission ministérielle, première expérience pour lui dans un gouvernement, prend ainsi fin sans reconduction.
Un remplacement qui affirme une orientation politique
Roland Lescure, 58 ans, est désigné pour reprendre le portefeuille économique. Député Renaissance de la première circonscription des Français de l’étranger, il est présenté comme une figure de l’aile gauche du camp macroniste. Amélie de Montchalin est confirmée dans ses fonctions comme ministre chargée des comptes publics.
Le choix de M. Lescure marque un ajustement politique clair au sein de l’équipe dirigée par Sébastien Lecornu. Il s’inscrit, selon les éléments rendus publics, dans une recomposition qui vise à rapprocher la ligne gouvernementale de certains courants internes à la majorité. La composition ayant été partiellement dévoilée le dimanche 5 octobre, plusieurs éléments restent à préciser.
La passation et la logique du changement
Le sort d’Eric Lombard paraissait déjà scellé depuis la passation de pouvoirs entre François Bayrou et Sébastien Lecornu, le 10 septembre. Sur le perron de l’Hôtel Matignon, le nouveau Premier ministre avait annoncé : « Il va falloir des ruptures, et pas que sur la forme, et pas que dans la méthode, des ruptures aussi sur le fond. » Cette déclaration a alimenté les interrogations sur la composition suivante du gouvernement et sur l’ampleur réelle des changements attendus.
Comment concilier la volonté de « ruptures » affichée par M. Lecornu et le maintien de politiques économiques portées par l’équipe précédente ? Cette question prend une dimension particulière lorsque l’on considère que le budget 2026, par sa portée et ses arbitrages, a constitué un enjeu central pour la popularité et la légitimité du gouvernement précédent.
Parcours et tensions personnelles
Agé de 67 ans, Eric Lombard avait été nommé ministre après une longue carrière dans le secteur public, notamment à la tête de la Caisse des dépôts et consignations. Sa nomination à Bercy représentait une première incursion dans l’exercice ministériel ; elle s’est pourtant conclue moins d’un an plus tard, sans reconduction dans l’équipe annoncée.
Le bilan concret de ses neuf mois au ministère reste circonscrit aux décisions et aux dossiers traités durant son court mandat. Le rôle qu’il a occupé, en tant que ministre de l’Économie et des Finances, l’associait directement aux choix budgétaires et économiques les plus visibles du gouvernement sortant.
Conséquences et questionnements pour la suite
L’éloignement d’un ministre qui incarnait certains arbitrages budgétaires pose la question de la continuité des orientations. Le remplacement par Roland Lescure pourrait signifier une inflexion sur les priorités ou simplement un repositionnement politique au sein de la majorité. Il reste à observer comment seront traités les dossiers sensibles, et notamment les suites données au budget 2026.
La composition complète du gouvernement et les détails de répartition des responsabilités détermineront, à court terme, l’autorité réelle du nouveau titulaire de l’Économie et des Finances. Pour l’instant, les informations publiques décrivent une réorganisation rapide, motivée par la volonté de rupture annoncée le 10 septembre, et marquée par l’absence d’Eric Lombard sur la photo d’équipe.
Éléments à surveiller
Parmi les éléments à suivre figurent la publication intégrale de la composition gouvernementale, les déclarations détaillées des ministres lors de leur prise de fonctions, et la manière dont le Parlement réagira aux orientations économiques proposées pour les mois à venir.
Enfin, la temporalité précise des annonces — la composition partiellement dévoilée le dimanche 5 octobre et la passation du 10 septembre — invite à une lecture attentive des prochains communiqués officiels pour confirmer les attributions définitives et les intentions de politique publique.
