IESH dissoute: l’école d’imams visée pour liens présumés aux Frères musulmans et soupçons de légitimation du djihad

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Le gouvernement a dissous l’Institut européen des sciences humaines (IESH) en conseil des ministres le 3 septembre, a annoncé Bruno Retailleau, ciblant des liens présumés avec la mouvance des Frères musulmans. L’IESH, fondée en 1992, fait l’objet de perquisitions et d’une enquête pour non‑déclaration de financements étrangers que l’école conteste, relançant le débat sur la formation des imams et la cohésion républicaine.

Dissolution annoncée en conseil des ministres

L’Institut européen des sciences humaines (IESH), une école de formation d’imams régulièrement mise en cause pour ses liens présumés avec la mouvance des Frères musulmans, a été dissous « en conseil des ministres mercredi 3 septembre », a annoncé sur X le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau.

« La lutte contre l’entrisme de la mouvance frériste se poursuit. Aujourd’hui, l’Institut européen des sciences humaines a été dissous en conseil des ministres à ma demande », a écrit le ministre, qui a également remercié « les services de l’Etat qui, au quotidien, mènent ce combat vital pour ne pas laisser les Frères musulmans dérouler leur agenda islamiste ». Ces propos figurent dans le message publié sur X par M. Retailleau.

Un rapport, demandé par le président de la République et publié au printemps, pointait une « menace pour la cohésion nationale » liée, selon ses auteurs, au développement d’un islamisme « par le bas » attribué à la mouvance des Frères musulmans.

Enquête, perquisitions et allégations de financements étrangers

Les locaux de l’institut, situés dans la Nièvre, ont fait l’objet de perquisitions à la fin de 2024, notamment menées par l’Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF). Ces opérations s’inscrivent dans une enquête ouverte par le parquet de Nevers sur des soupçons de non-déclaration de financements étrangers.

L’enquête vise des faits qualifiés, selon une source proche du dossier citée à l’époque, de blanchiment et d’abus de confiance, ainsi que le non-respect de l’obligation de déclaration des financements étrangers prévue par la loi de lutte contre le séparatisme adoptée en 2021.

S’exprimant auprès de l’Agence France-Presse, le doyen de l’institut, Larabi Becheri, a contesté ces accusations : « Il n’y a rien de fondé. Depuis la loi de 2021, on n’a eu aucun don de l’étranger. Le dernier, du Qatar, date de 2018, et il est déclaré. »

M. Becheri a ajouté : « Nous, on forme des imams à la française pour éviter le radicalisme », insistant sur « l’indépendance » de l’institut.

Histoire et positionnement de l’IESH

Fondé en 1992 à l’initiative de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), devenue Musulmans de France, l’IESH a été la première école de ce type à voir le jour en France. L’UOIF a longtemps été décrite comme gravitant dans l’orbite de la confrérie des Frères musulmans, ce qui a alimenté des accusations d’accointance entre l’institut et des mouvements qualifiés de radicaux.

L’école est installée dans le hameau de Saint-Léger-de-Fougeret, en plein Morvan, non loin de Château-Chinon, région historiquement liée à François Mitterrand. La création de cette formation s’inscrivait, selon le contexte historique rappelé, dans une volonté — déjà évoquée par des responsables politiques — de former des imams sur le territoire national. Cette idée a par la suite été reprise par d’autres responsables, dont le président de la République.

Contexte politique et questions en suspens

La décision de dissolution intervient dans un contexte de vigilance accrue des autorités envers les organisations soupçonnées d’exercer une influence idéologique jugée incompatible avec la cohésion républicaine. Le rapport demandé par l’exécutif et les perquisitions menées fin 2024 ont contribué à mettre l’IESH au centre d’un débat public sur la formation des responsables religieux et la transparence des financements associatifs.

Plusieurs éléments restent cependant soumis à vérification judiciaire et administrative. Les enquêtes ouvertes par le parquet de Nevers et les constatations issues des perquisitions relèvent des procédures en cours. Les déclarations publiques du doyen de l’institut, qui réfute les allégations de financement étranger non déclaré depuis 2021, constituent la position officielle de l’IESH à ce stade.

Conséquences et perspectives

La dissolution en conseil des ministres marque une étape administrative forte, susceptible d’entraîner des procédures complémentaires, tant sur le plan judiciaire qu’administratif. Elle pose aussi la question de la prise en charge de la formation des imams et du suivi des structures concernées par les politiques publiques de lutte contre les formes d’islamisme jugées radicales.

Les suites immédiates dépendront des décisions des autorités judiciaires et administratives, ainsi que d’éventuelles actions de la direction de l’IESH. À la date mentionnée dans l’annonce ministérielle — mercredi 3 septembre — les éléments publics connus sont ceux exposés ci-dessus, entre communiqués officiels, rapport présidentiel et déclarations des parties impliquées.

Parlons Politique

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