Journée nationale pour les « Zéro‑un » : réclamer la reconnaissance des milliers de travailleurs immigrés de l’après‑guerre en France

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« Zéro‑un » désigne les milliers d’anciens travailleurs immigrés de l’après‑guerre en France à qui l’administration a attribué la date fictive du 1er janvier sur leurs papiers. Un collectif propose d’en faire une journée nationale de reconnaissance pour rendre visible et mémorialiser cette contribution longtemps méconnue.

On les appelle les « zéro‑un » : un surnom qui renvoie à la date « 1er janvier » indiquée sur de nombreuses cartes d’identité d’anciens travailleurs immigrés de l’après‑guerre. Cette date, assignée par l’administration française, est devenue un repère symbolique pour des dizaines — peut‑être des centaines — de milliers de personnes dont la naissance réelle n’a pas été documentée ou a été simplifiée lors des procédures d’enregistrement.

Origine du surnom et portée symbolique

Le vocable « zéro‑un » prend son sens dans la pratique administrative évoquée : le 1er janvier servait de date par défaut sur les papiers officiels. Le texte d’origine indique que l’État français a « donné » cette date à ces travailleurs, et souligne que cette attribution figure sur leurs cartes d’identité. Le terme a ainsi une charge à la fois bureaucratique et mémorielle, résumant en deux chiffres une histoire de mobilité, de travail et de reconnaissance incomplète.

Il est difficile d’évaluer l’ampleur exacte du phénomène. En 1964, Pierre Bideberry, alors directeur national de l’Office d’immigration, estimait que « près de 3 millions d’étrangers travaillaient pour le pays ». Ce chiffre illustre l’importance numérique de la main‑d’œuvre étrangère dans l’après‑guerre, mais il ne permet pas de décompter précisément combien d’individus portent la date du 1er janvier sur leurs papiers : aucun recensement officiel de cette caractéristique administrative n’existe, comme le rappelle le texte source.

Une mémoire collective peu documentée

Le manque de statistiques détaillées ne diminue pas la portée symbolique : pour de nombreuses personnes et familles, « le 1er janvier » fonctionne comme un marqueur identitaire lié à l’immigration et au travail. Le constat d’absence de données précises, mentionné dans le texte, invite à la prudence lorsqu’on tente de quantifier le phénomène ou d’en tirer des conclusions générales.

Sur le plan historique, la présence importante d’étrangers dans le marché du travail français après la Seconde Guerre mondiale est largement reconnue. Le rappel de l’estimation de 1964 par Pierre Bideberry situe le propos dans son contexte : il s’agit d’une période où la France a recruté massivement de la main‑d’œuvre étrangère pour soutenir sa reconstruction et sa croissance. Reste que la transformation administrative de vies humaines en une date standardisée est un point de friction entre reconnaissance officielle et mémoire personnelle.

La proposition d’une journée de reconnaissance

Face à cette situation, un collectif composé de chercheurs, d’artistes, de militants et d’intellectuels propose de faire du 1er janvier une journée de reconnaissance nationale dédiée aux travailleurs immigrés de l’après‑guerre. La proposition, telle qu’elle est présentée dans le texte, vise à rendre visible une contribution longtemps restée marginale dans les commémorations publiques.

Le projet s’inscrit dans une logique de reconnaissance symbolique : instituer une journée nationale permettrait de consacrer une date pour se souvenir, documenter et débattre du rôle des travailleurs immigrés dans l’histoire économique et sociale du pays. Le texte ne détaille pas les modalités de cette initiative ni les acteurs précis impliqués, et il ne fournit pas d’agenda pour une éventuelle reconnaissance officielle.

Plusieurs enjeux apparaissent immédiatement. D’une part, l’absence de données chiffrées sur la population « zéro‑un » complique l’évaluation de l’impact symbolique et éducatif d’une telle journée. D’autre part, transformer une date attribuée administrativement en un moment de mémoire nationale implique de travailler la dimension pédagogique : expliquer pourquoi le 1er janvier figure sur des documents, quelles ont été les conditions d’enregistrement, et comment ces pratiques ont affecté des vies.

Enfin, la proposition soulève des questions plus larges sur la manière dont la mémoire de l’immigration est intégrée aux commémorations nationales : à quelles conditions un État reconnaît‑il officiellement des pans de son histoire sociale ? Le texte original se contente d’annoncer l’initiative collective sans en préciser la feuille de route.

En l’état, l’appel à faire du 1er janvier une journée de reconnaissance met en lumière une tension entre documentation historique incomplète et volonté de mémoire. L’idée relève d’une démarche de reconnaissance symbolique ; son adoption et sa mise en œuvre dépendront d’un travail de recherche, de dialogue public et d’arbitrages politiques qui ne sont pas détaillés dans le texte source.

Parlons Politique

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