La France insoumise (LFI) a décliné l’invitation de Matignon à participer aux consultations lancées par le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, dans le cadre de la préparation du budget 2026, a annoncé la présidente du groupe LFI à l’Assemblée, Mathilde Panot, mardi 16 septembre.
Refus et critique du calendrier
Mathilde Panot a précisé avoir reçu un appel de Matignon lundi soir pour convier les « insoumis » à une réunion mercredi matin. Son groupe a choisi de ne pas se rendre à cet échange, a-t-elle indiqué, rappelant qu’ils avaient déjà opposé le même refus lors d’une précédente tentative de consultation conduite par François Bayrou.
« Les “insoumis” n’ont absolument rien à négocier avec les macronistes (…), qui n’ont aucune légitimité pour continuer une politique dont personne ne veut », a déclaré Mme Panot en conférence de presse. Elle a dénoncé la forme de la convocation, évoquant un coup de fil « tardif, vers 21 heures », et fustigé un « sens du timing (…) extrêmement méprisant ». Ces propos soulignent la distance politique et le refus de LFI de légitimer, par des négociations, une politique qu’ils contestent.
Le calendrier des consultations à Matignon
Depuis sa nomination le 9 septembre, Sébastien Lecornu a lancé une série de rendez-vous visant à associer les forces politiques et les organisations socio-économiques à l’élaboration du budget 2026, selon le calendrier communiqué par Matignon.
Les premiers entretiens ont ciblé les partis rattachés au « socle commun » du gouvernement — le bloc central et Les Républicains — puis les principaux syndicats et organisations patronales, selon la même source.
Mardi après-midi, le chef du gouvernement devait recevoir plusieurs forces centristes à Matignon : le groupe parlementaire Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (LIOT) à 16 h, le Parti radical à 17 h 15, le Parti radical de gauche à 18 h 15, et la formation Utiles (proche de LIOT) à 19 h 30.
Pour la matinée de mercredi, Matignon a annoncé la convocation des responsables du Parti socialiste, des Écologistes et du Parti communiste français. Le Rassemblement national, dirigé par Jordan Bardella, et Place publique, la formation de Raphaël Glucksmann, figurent également sur la liste des entretiens prévus ce même matin ; les horaires précis de ces rencontres n’ont pas été détaillés par Matignon.
Enfin, la suite du calendrier prévoit, jeudi, l’audition d’Éric Ciotti et de son Union des droites pour la République, a précisé Matignon.
Enjeux et portée politique
Le refus formulé par LFI s’inscrit dans un contexte de tensions entre la gauche radicale et les partenaires issus du centre et de la majorité sortante. En refusant la convocation, le groupe parlementaire marque sa désapprobation à l’égard du gouvernement et refuse de participer à une consultation qu’il considère comme dépourvue de légitimité politique.
La direction de LFI a par ailleurs mis en avant la forme et le calendrier de la convocation — un appel le soir pour une rencontre le lendemain matin — comme élément aggravant, qu’elle interprète comme un signe de mépris plutôt que comme une proposition de dialogue constructif.
Éléments connus et limites des informations
Les éléments rapportés ici reposent sur la déclaration publique de Mathilde Panot et sur le communiqué de Matignon décrivant le calendrier des rencontres. Certains détails pratiques, notamment les horaires précis des entretiens matinaux de mercredi, n’ont pas été fournis par Matignon au moment de ces annonces.
Cette synthèse évite d’étendre au-delà des faits rendus publics : elle restitue les déclarations, les horaires communiqués et la chronologie des convocations sans interpréter au-delà des propos tenus par les acteurs cités.
En conclusion, la consultation lancée par Sébastien Lecornu se déroule selon un calendrier défini par Matignon, mais elle se heurte déjà au refus explicite d’un des principaux groupes d’opposition, LFI, qui dénonce tant le fond que la forme de l’invitation.