Sauf coup de théâtre, leur demande restera lettre morte : les responsables de l’Unédic ont formalisé une demande auprès de Matignon pour réduire la ponction prévue par l’État sur l’assurance‑chômage en 2026, une initiative destinée à protéger l’équilibre financier du régime face à un ralentissement de l’activité économique.
Une lettre adressée à Matignon
La démarche a pris la forme d’une lettre datée de « lundi 27 octobre », cosignée par le président de l’Unédic, Jean‑Eudes Tesson (Medef), et par sa vice‑présidente, Patricia Ferrand (CFDT). Ces signatures reflètent, selon les auteurs du courrier, la position unanime du « bureau » où sont représentées l’ensemble des organisations d’employeurs et de salariés.
Les signataires demandent explicitement au premier ministre, Sébastien Lecornu, une révision à la baisse du montant que l’État doit retirer en 2026 des comptes de l’assurance‑chômage. L’objectif affiché est de préserver la capacité du régime à indemniser les demandeurs d’emploi alors que, écrivent‑ils, le système subit des tensions liées au contexte économique.
Le prélèvement contesté et ses chiffres
Au cœur du litige figure la quatrième et dernière tranche d’un prélèvement total de 12,05 milliards d’euros imposé par les pouvoirs publics sur la période 2023‑2026.
Dans ce calendrier, la somme prévue pour 2026 s’élève à 4,1 milliards d’euros. Selon les estimations jointes à la position des responsables de l’Unédic, cette ponction entraînerait un déficit de 1,3 milliard d’euros pour l’exercice 2026.
Les représentants patronaux et salariaux proposent que la contribution exigée par l’État soit réduite à 2,8 milliards d’euros. Ce montant correspond, d’après eux, à l’excédent qui serait dégagé par le régime si la ponction n’était pas réalisée, et permettrait selon leurs calculs de maintenir l’équilibre financier de l’assurance‑chômage en 2026.
Sur le plan arithmétique, la demande se résume à compenser l’écart entre la tranche prévue (4,1 milliards) et l’excédent estimé (2,8 milliards) : la différence de 1,3 milliard correspond précisément au déficit projeté si la ponction de 4,1 milliards était maintenue.
Les raisons de l’alerte
Les signataires invoquent une dégradation conjoncturelle : le ralentissement de l’activité économique met sous tension le système d’indemnisation des demandeurs d’emploi, ce qui augmente la fragilité financière du régime. Leur courrier vise à éviter que l’application intégrale du prélèvement n’aggrave cette fragilité.
En demandant la révision du montant, les responsables de l’Unédic cherchent à préserver à la fois la capacité de paiement des allocations et l’équilibre comptable du régime pour l’année 2026.
Ce que la lettre ne dit pas
La lettre ne préjuge pas des décisions que prendra le gouvernement. La prérogative de modifier ou d’adapter le calendrier et le montant du prélèvement appartient à l’État, qui a fixé l’effort total de 12,05 milliards sur la période 2023‑2026.
Aucune autre mesure détaillée n’est mentionnée publiquement par les signataires dans le texte reproduit : ils formulent une demande chiffrée et motivée, mais ne précisent pas de plan alternatif de recettes ou d’économies pour compenser une éventuelle moindre contribution de l’État.
Enjeux et portée
La demande formulée par les représentants de l’Unédic illustre la difficulté d’articuler arbitrage budgétaire et protection sociale en période de ralentissement économique. Elle met en lumière un choix politique : maintenir la ponction prévue, au risque d’un déficit sur le régime, ou en réduire le montant pour préserver l’équilibre financier des allocations chômage.
Les protagonistes économiques — organisations patronales et syndicats de salariés — font valoir une position commune sur la question, ce qui renforce la portée symbolique de leur appel à Matignon. Reste à savoir si l’exécutif tiendra compte de cette unité de vue et des arguments chiffrés présentés par l’Unédic.
La lettre datée du lundi 27 octobre, cosignée par Jean‑Eudes Tesson et Patricia Ferrand, formalise une demande claire : ramener la ponction à 2,8 milliards d’euros en 2026 afin de maintenir l’assurance‑chômage à l’équilibre et d’éviter un déficit évalué à 1,3 milliard si la tranche de 4,1 milliards était appliquée en totalité.





