Interrogé à la télévision israélienne Channel 12, Emmanuel Macron a fustigé la manière dont Israël est perçu à l’échelle internationale en raison des victimes civiles enregistrées dans la bande de Gaza. Le président français a déclaré qu’Israël était en train de « détruire totalement » son « image et sa crédibilité » auprès de l’opinion publique mondiale.
Des mots forts sur l’impact diplomatique
Lors de cet entretien, le chef de l’État a jugé la stratégie militaire menée dans l’enclave palestinienne non seulement contestable sur le plan humanitaire, mais aussi contreproductive politiquement. « Mener ce genre d’opérations à Gaza est totalement contreproductif et, je dois le dire, c’est un échec », a-t-il affirmé, soulignant le lien entre pertes civiles et affaiblissement de la légitimité d’Israël aux yeux des opinions publiques internationales.
Dans ses propos, Emmanuel Macron met en avant la dimension symbolique et stratégique des opérations militaires : au-delà des conséquences immédiates sur le terrain, il évoque une détérioration durable de l’image qui peut compromettre des soutiens diplomatiques et politiques. Il présente ainsi la question non seulement comme une affaire de sécurité, mais aussi comme un enjeu de perception mondiale.
La reconnaissance de l’État de Palestine comme choix politique
Parallèlement à ses critiques, le président a défendu sa décision de reconnaître l’État de Palestine. Il a expliqué que cette démarche s’inscrivait dans une stratégie plus large visant à isoler le mouvement Hamas. « Il s’agissait de la meilleure manière d’isoler le Hamas », a-t-il déclaré, en liant explicitement la reconnaissance à un objectif de politique internationale et de sécurité.
En formulant ce lien, Emmanuel Macron situe la reconnaissance de la Palestine dans une logique d’influence diplomatique : selon lui, acter le statut d’un État contribue à redessiner les rapports de force et à marginaliser les acteurs qu’il juge responsables des violences ou des blocages. Cette position reflète un choix politique qui vise à utiliser la diplomatie comme levier pour modifier le comportement d’acteurs non étatiques.
Interrogations et constats
Les observations du président posent plusieurs questions sur les effets attendus et réels d’une telle stratégie. D’une part, il s’agit d’un calcul diplomatique reposant sur l’hypothèse que la reconnaissance d’un État influe directement sur la dynamique interne entre groupes armés et institutions politiques. D’autre part, ses propos soulignent le risque de voir la perception internationale d’un État se dégrader lorsque les opérations militaires entraînent des victimes civiles importantes.
Sans détailler de mesures concrètes supplémentaires dans l’entretien rapporté, le président a concentré son argumentation sur la double nécessité, selon lui, d’agir pour la sécurité tout en préservant la crédibilité politique sur la scène mondiale. Il a ainsi articulé critique des opérations et justification d’une démarche diplomatique proactive.
Cette séquence médiatique illustre la manière dont la France tente de concilier considérations humanitaires, calculs de politique étrangère et volonté d’influence internationale. Les propos cités — notamment « détruire totalement », « image et sa crédibilité », et « la meilleure manière d’isoler le Hamas » — résument la posture adoptée par le président lors de cet entretien sur Channel 12.
Le dialogue public autour de ces thèmes rappelle que les enjeux diplomatiques contemporains mêlent étroitement communication, perception et action politique. Les formulations retenues par Emmanuel Macron visent à inscrire la décision française dans une stratégie qu’il présente comme cohérente vis-à-vis des objectifs affichés.