Macron réunit les élus de Nouvelle‑Calédonie le 16 janvier pour relancer le dialogue et clarifier l’accord de Bougival face aux divisions et violences

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Emmanuel Macron convoque les représentants calédoniens le 16 janvier pour « poursuivre le dialogue » et clarifier l’accord de Bougival, alors que le projet de loi et la consultation anticipée (mars 2026) restent incertains. Face au rejet du FLNKS, aux divisions au Congrès et aux violences du printemps 2024 (14 morts), l’objectif est de trouver un consensus indispensable à toute réforme institutionnelle de la Nouvelle‑Calédonie.

Le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé dans une lettre adressée aux élus locaux qu’il réunira les représentants calédoniens le 16 janvier pour « poursuivre le dialogue » sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle‑Calédonie et « apporter des clarifications sur l’accord » dit de Bougival. La missive a été consultée par l’Agence France‑Presse (AFP).

Objectif de la rencontre et calendrier

Dans son courrier, le chef de l’État rappelle le sommet pour l’avenir de la Nouvelle‑Calédonie qui s’est tenu le 2 juillet au palais de l’Élysée et précise vouloir « apporter des clarifications à l’accord du 12 juillet ». Il indique avoir « décidé d’organiser un nouveau temps d’échange pour poursuivre le dialogue » et présente cette réunion comme un « point d’étape, visant à ouvrir de nouvelles perspectives politiques auxquelles je souhaite vous associer ».

Cette convocation intervient alors que le calendrier politique autour de l’accord de Bougival se révèle de plus en plus incertain. Le projet de loi prévoyant l’organisation d’une consultation anticipée des Calédoniens sur cet accord ne sera finalement pas présenté mercredi en conseil des ministres, comme cela avait été envisagé, a confirmé le porte‑parole du gouvernement lundi.

Contenu de l’accord et résistances

Le projet d’accord de Bougival, signé en juillet entre l’État, des formations indépendantistes et des forces non‑indépendantistes, prévoit notamment l’inscription dans la Constitution française d’un « État de la Nouvelle‑Calédonie ». Cette architecture constitutionnelle est la pierre angulaire du texte discuté depuis l’été.

Cependant, le document a été rejeté dès août par le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), la principale coalition indépendantiste. D’autres forces politiques calédoniennes continuent de soutenir le texte, mais plusieurs estiment qu’il doit être amendé pour dégager un large consensus jugé indispensable à sa mise en œuvre.

Le Parlement local et les responsables politiques font état d’un clivage persistant : si une majorité d’acteurs soutient l’idée d’un nouveau cadre institutionnel, l’absence d’accord sur des points clés empêche pour l’instant la traduction législative et constitutionnelle du texte.

Consultation anticipée et tentative de relance

Pour relancer le processus dans un territoire fragilisé, la ministre des Outre‑mer, Naïma Moutchou, avait proposé d’organiser en mars 2026 une « consultation citoyenne anticipée », avant l’adoption de la loi constitutionnelle nécessaire à l’application de l’accord. Cette échéance devait permettre, selon le gouvernement, de jauger l’adhésion populaire avant toute modification constitutionnelle.

Mais cette perspective a rencontré des réserves, y compris parmi les soutiens de l’accord de Bougival. L’Union nationale pour l’indépendance (UNI) a conditionné son appui à des modifications du texte, soulignant la nécessité d’amendements préalables pour garantir l’acceptabilité politique du projet.

Par ailleurs, le Congrès de la Nouvelle‑Calédonie, saisi pour avis le 8 décembre, a rendu un résultat révélateur de l’impasse : 19 voix pour, 14 contre et 19 abstentions. Ce partage des voix illustre la difficulté à rassembler une majorité claire sur le contenu et la méthode.

Enjeux et risques

La nécessité de trouver un consensus est d’autant plus pressante que l’archipel porte encore les traces des violences du printemps 2024. Ces affrontements ont fait 14 morts et gravement affecté l’économie locale, note la lettre présidentielle et les déclarations officielles. Dans ce contexte, les acteurs politiques et l’État évoquent la priorité de stabiliser la situation sociale avant de conduire une transformation institutionnelle majeure.

La réunion du 16 janvier devra permettre d’évaluer si des ajustements du texte peuvent débloquer la situation et rendre possible la présentation d’un projet de loi en conseil des ministres. Elle constituera également une étape politique destinée à associer plus largement les parties prenantes à la définition d’un calendrier cohérent.

Sans consensus clair et sans accord sur les modalités de consultation, la mise en œuvre pratique de l’accord de Bougival demeure incertaine. Le président Macron, en convoquant ce nouvel échange, veut visiblement éviter une décision hâtive qui risquerait d’aggraver les tensions locales.

Parlons Politique

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