Marina Ferrari nommée ministre des Sports : budget en réduction (≈300 M€ de coupes, -40 M€ Pass’Sport) et défis de parité, handicap et grands événements

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Marina Ferrari remplace Marie Barsacq à la tête du ministère des Sports après neuf mois. Ce changement, motivé par des équilibres politiques et de fortes coupes budgétaires (≈300 M€, -40 M€ sur le Pass’Sport, projet -18%), met au défi Ferrari de concilier rigueur financière, accès au sport et enjeux sociétaux (parité, handicap, préparation des grands événements).

Marina Ferrari, 51 ans, députée MoDem de la Savoie, prend la tête du portefeuille des Sports, en remplacement de Marie Barsacq, 52 ans. Cette dernière, entrée au gouvernement Bayrou après avoir été directrice de l’impact et de l’héritage du comité d’organisation des Jeux de Paris 2024, quitte donc le ministère après neuf mois passés Avenue de France à Paris.

Un changement motivé par des équilibres politiques

Le choix de Sébastien Lecornu de nommer Marina Ferrari reflète une logique politique et de gouvernance. Marina Ferrari a déjà exercé au sein des gouvernements Attal et Barnier, successivement comme secrétaire d’État chargée du numérique puis comme ministre déléguée chargée de l’économie et du tourisme, fonctions qui lui confèrent un ancrage ministériel plus établi que celui de sa prédécesseure issue de la société civile.

L’éviction de Marie Barsacq a été attribuée, selon les observateurs, à un manque de poids politique nécessaire pour défendre les arbitrages budgétaires au sein d’un exécutif contraint par la rigueur. Cette explication doit être lue à la lumière des coupes substantielles décidées dans le budget des sports ces derniers mois.

Budget et arbitrages : un ministère sous contrainte

Dès sa prise de fonction, Marie Barsacq s’est trouvée confrontée à la politique de rigueur budgétaire du gouvernement, qui n’a pas épargné le secteur sportif. Les coupes budgétaires pour les sports ont été chiffrées à près de 300 millions d’euros au total. Parmi les mesures les plus visibles, une diminution de 40 millions d’euros des crédits affectés au Pass’Sport — dispositif d’aide à l’accès au sport — a été décidée peu avant l’été.

Par ailleurs, le projet de budget porté par François Bayrou prévoyait une nouvelle réduction de 18 % des crédits alloués au sport, ce qui a renforcé les difficultés pour la titulaire du portefeuille à obtenir des arbitrages favorables. Ces contraintes financières ont limité la marge de manœuvre politique et opérationnelle de la ministre, notamment sur des dossiers sensibles qui exigent à la fois soutien financier et pilotage politique.

Un bilan axé sur les enjeux sociétaux

Sur le plan des politiques publiques, Marie Barsacq a néanmoins laissé des traces, en particulier sur les questions sociétales. Durant ses neuf mois au ministère, elle s’est montrée active sur les enjeux de parité et sur la défense des droits des personnes en situation de handicap, thèmes pour lesquels elle a su se faire entendre au sein de l’appareil gouvernemental.

Elle s’est également illustrée sur la question du port du voile dans le sport, en tenant tête, à la fin de l’hiver, au ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, connu pour sa ligne stricte en matière de laïcité. Ces prises de position ont montré une capacité à défendre des positions parfois divergentes au sein du gouvernement, malgré des moyens budgétaires réduits.

Les Jeux et l’organisation territoriale : un dossier majeur

Forte de son expérience au sein du comité Paris 2024 et ancienne directrice générale adjointe de la Fédération française de football, Marie Barsacq paraissait pourtant légitime pour piloter les questions relatives aux grands événements sportifs. Son expertise sur les enjeux d’impact et d’héritage des Jeux de Paris la rendait particulièrement pertinente pour aborder le dossier politique et technique de l’organisation éventuelle des Jeux d’hiver dans les Alpes en 2030.

Malgré cette compétence, et même si elle avait montré une adaptation progressive aux fonctions ministérielles, le choix de l’exécutif s’est finalement porté sur Marina Ferrari, dont le profil combine expérience gouvernementale et assise politique plus affirmée.

Que retenir de ce mouvement ministériel ?

Ce remplacement illustre la difficulté, dans un contexte de restrictions budgétaires, pour un ministre issu de la société civile de conduire des réformes et de défendre des crédits lorsqu’il lui manque un ancrage politique solide. Il met aussi en lumière les tensions entre impératifs financiers et ambitions sociétales : si des avancées ont été obtenues sur l’égalité et l’inclusion, elles se sont déroulées dans un cadre économique compressé.

Marina Ferrari hérite d’un ministère marqué par ces arbitrages et devra concilier contraintes budgétaires, attentes territoriales liées aux grandes compétitions et enjeux sociaux portés par son prédécesseur. La manière dont elle abordera les questions de financement, d’accès au sport et de préparation des grands événements nationaux et internationaux sera désormais au cœur de son mandat.

Parlons Politique

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