Marine Tondelier juge la dissolution inefficace et coûteuse, attend la déclaration de Sébastien Lecornu avant une possible motion de censure unitaire

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Le 12 octobre, Marine Tondelier (Les Ecologistes) a estimé qu’une dissolution « ne résoudra pas grand chose », rappelant le coût économique d’une précédente dissolution (« 15 milliards d’euros, 0,5 point de croissance ») pour en dissuader le recours. Son groupe attend la déclaration de politique générale de Sébastien Lecornu avant de décider d’une éventuelle motion de censure unitaire, en posant des lignes rouges sur l’écologie, la justice fiscale et la réforme des retraites. La nomination de Lecornu à Matignon lance une séquence serrée — formation du gouvernement et présentation du budget — dans une Assemblée nationale morcelée où chaque groupe peut être décisif.

Le 12 octobre, Marine Tondelier, secrétaire nationale des Ecologistes, a jugé qu’une dissolution « ne résoudra pas grand chose » lors de l’émission Questions politiques (France Inter, France Télévisions, Le Monde). Elle a toutefois assuré que son parti « n’a pas peur du vote des Français ». Ces déclarations interviennent alors que Sébastien Lecornu, nommé vendredi à Matignon, doit rapidement former un gouvernement et présenter un budget dans le cadre d’une Assemblée nationale morcelée.

Le coût de la précédente dissolution rappelé

Mme Tondelier a rappelé dimanche le bilan économique d’une précédente dissolution, estimant qu’elle « a coûté 15 milliards d’euros immédiatement à l’économie française et 0,5 point de croissance, sans compter un an d’inaction ». Ce chiffrage a servi à illustrer selon elle le risque financier et politique d’un recours à nouveau à la dissolution comme solution à la crise actuelle.

La dirigeante écologiste a comparé ce coût à celui d’une suspension de la réforme des retraites, qu’elle juge moins élevé en 2026. Dans sa prise de parole, elle a cherché à mettre en regard coûts budgétaires et effets politiques, sans fournir d’éléments supplémentaires sur la méthode de calcul utilisée pour les montants cités.

Attente de la déclaration de politique générale et menace de censure

La patronne des Ecologistes a précisé que son groupe attendrait la déclaration de politique générale de Sébastien Lecornu avant de se déterminer sur une motion de censure. Elle a ajouté : « s’il n’y a pas de vote de confiance à l’issue de cette déclaration, alors là, je pense qu’on déposera une motion de censure que l’on souhaite unitaire ». Par ces mots, elle marque la volonté de son groupe de jouer un rôle de médiation tout en se donnant la possibilité de rejoindre une initiative d’ensemble contre le gouvernement si nécessaire.

Dans son intervention, Mme Tondelier a fixé des lignes rouges politiques : le premier ministre « est attendu sur l’écologie et sur l’environnement », ainsi que sur la justice fiscale et la réforme des retraites. Ces éléments constituent, selon elle, des critères déterminants pour l’octroi d’une confiance parlementaire.

Défis immédiats pour Matignon

La nomination de Sébastien Lecornu à Matignon ouvre une séquence courte et contraignante. Le nouveau premier ministre doit à la fois nommer un gouvernement et élaborer un budget, des exercices rendus plus complexes par la composition fragmentée de l’Assemblée nationale. Dans ce contexte, chaque groupe parlementaire peut peser de façon décisive lors des votes clefs.

La perspective d’un vote de confiance après la déclaration de politique générale met en lumière la nécessité, pour l’exécutif, d’obtenir des soutiens larges ou d’accepter des compromis politiques. Les Ecologistes affichent d’ores et déjà des exigences thématiques précises, ce qui complexifie la recherche d’une majorité stable à court terme.

Si la déclaration de politique générale ne recueille pas de confiance, la possibilité d’une motion de censure unitaire, telle qu’envisagée par Mme Tondelier, signifierait un moment politique fort et potentiellement décisif pour la légitimité du gouvernement. La manière dont les différents groupes parlementaires réagiront à cet appel à l’unité reste cependant incertaine.

Enjeux politiques et temporisation

Au-delà des calculs immédiats, l’échange public entre la direction des Ecologistes et le nouvel exécutif cristallise des enjeux de fond : l’ambition climatique et environnementale, la justice fiscale et le calendrier des réformes sociales. Ces thèmes serviront de baromètres pour mesurer la capacité du gouvernement à obtenir l’appui du Parlement.

La référence répétée au coût économique d’une dissolution est destinée à dissuader du recours à cette solution. Les propos de Mme Tondelier montrent que les Ecologistes veulent se positionner comme des arbitres exigeants, prêts à soutenir ou à sanctionner selon la teneur de l’action gouvernementale et des compromis proposés.

Dernière observation : la séquence politique qui s’ouvre reste marquée par l’incertitude. Les échéances immédiates — formation du gouvernement, déclaration de politique générale et vote de confiance — détermineront la trajectoire politique des semaines à venir. Les déclarations publiques des différents groupes, et notamment la position des Ecologistes, seront ainsi des éléments à suivre pour apprécier l’équilibre parlementaire à court terme.

Parlons Politique

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