Nathalie Delattre a été élue, dimanche 19 octobre, à la tête du Parti radical, dont elle assurait déjà la présidence par intérim, a indiqué un communiqué du parti. Le texte rappelle qu’elle défend l’« identité sociale‑libérale » et précise qu’« elle devient la première femme élue » à la tête du plus ancien parti de France, fondé en 1901.
Un profil politique ancré dans les institutions
Sénatrice de la Gironde depuis 2017, Nathalie Delattre a occupé des fonctions ministérielles au sein de gouvernements dirigés par des personnalités du centre. Elle a été ministre déléguée chargée des relations avec le Parlement dans le gouvernement de Michel Barnier, puis ministre déléguée au tourisme auprès de François Bayrou.
Parallèlement à ses mandats nationaux, elle est également candidate à la mairie de Bordeaux, candidature qui inscrit son action dans le champ local autant que national.
Résultats du scrutin et réactions
Dans l’élection interne, Mme Delattre a remporté la présidence avec 65,3 % des voix face à Dominique Faure, ancienne ministre chargée des Collectivités territoriales. Selon un autre communiqué envoyé à l’Agence France‑Presse, Dominique Faure a déclaré avoir « appelé Nathalie Delattre pour la féliciter » et a ajouté : « Je resterai fortement présente au sein de nos instances et contribuerai à faire émerger de nouveaux visages. »
Le score de 65,3 % traduit une victoire nette au sein d’un parti qui cherchera maintenant à capitaliser sur cette unité pour affirmer sa voix dans les débats publics et électoraux.
Priorités affichées et lignes directrices
Dans le communiqué du parti, Nathalie Delattre a exposé ses priorités immédiates : « Nous allons maintenant, avec nos parlementaires, contribuer à la construction du budget et préparer activement les prochaines échéances électorales. » Elle y a aussi rappelé l’attachement aux « valeurs et principes de laïcité, de liberté, de solidarité et d’ordre républicain ». Selon elle, « nos élus de proximité, notre liberté et notre indépendance sont plus que jamais des atouts pour faire avancer notre pays. »
Ces déclarations résument une stratégie duale : intervenir sur des textes nationaux structurants, comme le budget, tout en préparant la représentation du parti aux futures échéances électorales.
Placement idéologique et alliances
Historiquement classé à gauche, le Parti radical a progressivement évolué vers le centre droit. Il fait partie d’une coalition qui apporte son soutien au président Emmanuel Macron et compte notamment plusieurs sénateurs parmi ses élus.
Au Parlement, le parti ne dispose que d’un député à l’Assemblée nationale, Bastien Marchive, qui siège au sein du groupe Renaissance. Ce positionnement parlementaire reflète une insertion du Parti radical dans les dynamiques majoritaires actuelles plutôt que dans une opposition frontale.
Le choix stratégique de renforcer la coopération avec les parlementaires du groupe majoritaire et de participer activement à l’élaboration du budget laisse entendre que le Parti radical entend peser sur la définition des politiques publiques sans renoncer à son autonomie et à ses valeurs historiques.
Enjeux et perspectives
L’élection de Nathalie Delattre ouvre une nouvelle étape pour le Parti radical. Elle devra à la fois consolider la cohésion interne après un scrutin marqué par une opposition résolue, et traduire les principes affichés — laïcité, liberté, solidarité et ordre républicain — en propositions concrètes au Parlement et dans les territoires.
La présidente élue a mis l’accent sur la préparation des prochaines échéances électorales et sur la contribution au budget national, thèmes qui seront des tests importants pour mesurer la capacité du parti à influencer la majorité et à gagner en visibilité auprès des électeurs.
À court terme, les travaux annoncés avec les parlementaires du parti et la participation aux débats budgétaires constitueront des indicateurs à suivre pour apprécier la direction que prendra le Parti radical sous cette nouvelle présidence.