Une requête collective déposée par 50 détenus
Ils n’ont pas choisi la voie d’une mutinerie ni celle d’une grève de la faim. Cinquante détenus de la prison de Nouméa, surnommée « Camp-Est », ont signé ensemble une requête destinée au tribunal administratif de Nouméa.
Vendredi 17 octobre, un référé-liberté a été déposé pour contester les conditions de détention au sein de cet établissement. La procédure a été présentée comme urgente : l’audience est prévue dès le lundi 20 octobre au matin. La requête vise directement le ministre de la justice, qui a autorité sur l’administration pénitentiaire en Nouvelle‑Calédonie.
La démarche se veut collective et procédurale : plutôt que d’opter pour des moyens de pression spectaculaires, les détenus ont choisi d’agréger leurs témoignages afin d’étayer une contestation juridique des conditions matérielles et sanitaires de leur détention.
Des bâtiments anciens et des conteneurs transformés en cellules
Le « Camp-Est », nom héritier de l’époque du bagne, est décrit comme un ensemble composé de quelques bâtiments d’époque, « mités », qui tiennent encore debout. À côté de ces constructions anciennes, les aménagements les plus récents posent, selon la requête, des problèmes importants.
La plupart des détenus seraient logés dans d’anciens conteneurs maritimes reconvertis en cellules. Ces « boîtes de métal » sont mal isolées et deviennent particulièrement étouffantes pendant l’été austral, souligne le texte rassemblant les témoignages. Le recours à des conteneurs comme solution d’hébergement est présenté par les signataires comme inadapté aux besoins élémentaires de ventilation et de confort.
Les éléments fournis par les détenus mettent l’accent sur la promiscuité, la chaleur et l’inconfort des locaux. Ils insistent sur le fait que ces conditions ont des conséquences directes sur la santé physique et mentale des personnes détenues, un argument central de leur recours en référé-liberté.
Procédure judiciaire et cible politique
Le référé-liberté est une voie judiciaire destinée à faire respecter une liberté fondamentale lorsqu’une atteinte grave et manifestement illégale est alléguée. En choisissant cette procédure, les requérants demandent au tribunal administratif d’intervenir rapidement, avant même un examen complet du fond du dossier.
La requête cible explicitement le ministre de la justice, autorité responsable de l’administration pénitentiaire en Nouvelle‑Calédonie. En pratique, la décision recherchée par les détenus devrait conduire à des mesures d’urgence visant à remédier aux atteintes alléguées aux libertés et à la dignité des personnes détenues, si le tribunal juge leur demande fondée.
Aucune information supplémentaire n’est fournie dans le texte initial sur les mesures précises réclamées, ni sur l’identité des avocats ou des associations ayant éventuellement accompagné la démarche. Les faits rapportés reposent sur la compilation de témoignages internes fournis par les détenus eux-mêmes.
Enjeux humains et institutionnels
Au-delà du cas particulier du Camp‑Est, ce recours collectif pose une question plus large sur l’adaptation des infrastructures pénitentiaires aux normes minimales de détention. Les conditions matérielles — type de logement, isolation, ventilation — sont au cœur du litige. Elles renvoient à des choix budgétaires et organisationnels de l’administration pénitentiaire.
Pour les détenus, la contestation vise à obtenir une reconnaissance rapide d’une situation qu’ils jugent contraire à la protection de leurs droits fondamentaux. Pour les autorités, la question portera sur la capacité à apporter des réponses techniques et rapides si le tribunal ordonne des mesures d’urgence.
Calendrier et suite attendue
L’audience de référé est programmée au tribunal administratif de Nouméa le lundi 20 octobre au matin. À l’issue de cette audience, le juge des référés pourra, selon l’examen des pièces et des arguments présentés, ordonner des mesures provisoires pour remédier aux atteintes alléguées.
En l’absence de documents supplémentaires publics, le récit des faits et des griefs reste celui assemblé par les 50 détenus à l’origine de la requête. Le suivi de la procédure et les décisions prises par le tribunal permettront de vérifier si les allégations — notamment l’usage massif de conteneurs maritimes comme lieux de détention — appellent des mesures correctrices urgentes.
Aucune autre information opérationnelle, sanitaire ou administrative n’est mentionnée dans la plainte elle‑même dans le texte transmis par les requérants.