La Préfecture de police a interdit cette année le concert du Nouvel An prévu sur les Champs‑Elysées à Paris, invoquant des raisons de sécurité, tandis que le feu d’artifice est maintenu, a appris l’Agence France‑Presse (AFP) auprès de la Mairie de Paris, mercredi 3 décembre.
Annulation du concert — décision et motifs invoqués
La Ville de Paris avait proposé d’organiser, le 31 décembre, un concert sur la célèbre avenue, à l’identique des deux éditions précédentes. La Préfecture de police a refusé cette organisation et a notifié sa décision à la maire Anne Hidalgo le 1er décembre, a indiqué la mairie à l’AFP.
Interrogée par l’AFP, la Préfecture de police n’a pas répondu, selon la même source. Selon Jeanne d’Hauteserre, maire (Les Républicains) du 8e arrondissement, la préfecture a motivé son refus par la crainte de « mouvements de foules imprévisibles » sur les Champs‑Elysées, estimant que l’avenue « ne sont pas dimensionnés pour accueillir ce genre de manifestation où les gens bougent ». L’élue a dit approuver la décision.
Réactions politiques et municipales
La mairie centrale a rappelé le caractère « esprit bon enfant et familial » des concerts gratuits du Nouvel An organisés en 2023 et 2024 sur les Champs‑Elysées, et a rappelé qu’« l’alcool est interdit » lors de ces rendez‑vous. Elle a aussi souligné l’impact festif et touristique de l’événement, notant qu’un million de personnes s’étaient réunies l’an dernier, dont la moitié venait de l’étranger.
Le sénateur communiste de Paris et candidat à la mairie Ian Brossat a qualifié l’annulation d’« incompréhensible, sans explication publique par la Préfecture de police ». Dans un communiqué, il a rappelé que la ville a accueilli, l’année précédente, les Jeux olympiques et paralympiques « dans des conditions de sécurité remarquables » et s’est interrogé : « Comment pourrait‑elle être incapable aujourd’hui de maintenir un concert dont l’organisation est parfaitement rodée depuis des années ? »
Feu d’artifice maintenu et programmation audiovisuelle
La mairie a précisé que le feu d’artifice, lui, serait maintenu. Différents tableaux seront projetés sur l’Arc de Triomphe, dont un évoquant le derby du 4 janvier entre le Paris Saint‑Germain et le Paris FC, a indiqué la Mairie de Paris à l’AFP.
Par ailleurs, France Télévisions a précisé à l’AFP que des séquences de concert préalablement tournées, dont certaines place de la Concorde, seraient retransmises le soir du 31 décembre sur France 2. Ces images seront complétées par le feu d’artifice des Champs‑Elysées, diffusé en direct à 23 h 50, « pour offrir à tous un spectacle musical et féerique », a déclaré le groupe audiovisuel.
Conséquences pratiques et points en suspens
Sur le plan pratique, l’annulation du concert implique l’absence d’un rassemblement musical organisé sur la chaussée des Champs‑Elysées, alors que le public attendait un événement similaire aux éditions 2023 et 2024. La Mairie de Paris met en avant la tenue du feu d’artifice et la diffusion audiovisuelle pour maintenir une offre festive accessible au plus grand nombre.
Plusieurs questions demeurent néanmoins : la nature exacte des évaluations de sécurité ayant conduit à la décision n’a pas été rendue publique, et la Préfecture de police n’a pas répondu aux sollicitations rapportées par l’AFP. Les réactions politiques montrent que la décision suscite des incompréhensions et des demandes d’explication, tant de la part des élus municipaux que des partis opposés.
En l’état, les Parisiens et visiteurs peuvent donc s’attendre à une soirée télévisée mêlant images enregistrées et spectacle pyrotechnique en direct, mais sans le concert de rue traditionnellement programmé sur l’avenue.





