Nouvelle-Calédonie : Manuel Valls prolonge sa visite pour une 3e réunion sur l’accord de Bougival et annonce des mesures d’urgence santé (équipe mobile 1,4 M€)

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Manuel Valls prolonge sa visite en Nouvelle‑Calédonie pour tenir lundi une troisième réunion du comité de rédaction visant à traduire l’accord de Bougival en texte constitutionnel, malgré le boycott du FLNKS. Parallèlement, il annonce des mesures d’urgence pour la santé — notamment l’envoi d’une équipe mobile financée à 1,4 million d’euros — pour faire face à la désertification médicale après les violences de 2024 (14 morts et plus de 2 milliards € de dégâts).

Prolongation du séjour et nouveau rendez‑vous politique

Le ministre des Outre‑mer, Manuel Valls, a prolongé sa visite en Nouvelle‑Calédonie et restera sur place jusqu’à lundi, date à laquelle il a prévu de réunir de nouveau les partisans de l’accord dit de Bougival, a indiqué vendredi 22 août à l’Agence France‑Presse (AFP) son entourage, confirmant des déclarations publiées par Les Nouvelles calédoniennes.

« Nous tiendrons lundi matin une troisième réunion du comité de rédaction, ce qui me permettra de voir un peu plus de monde, de marquer encore davantage mon attachement à la Nouvelle‑Calédonie et toujours, évidemment, avec la même détermination à mettre en œuvre l’accord de Bougival », a déclaré vendredi Manuel Valls au média calédonien.

Arrivé mercredi dans l’archipel, l’ancien Premier ministre devait initialement repartir samedi pour l’Hexagone. Sa décision de rester découle de la nécessité d’organiser une nouvelle séance du comité de rédaction chargé de traduire l’accord politique en texte constitutionnel.

Blocage du FLNKS et composition du comité de rédaction

Le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), formation indépendantiste, a refusé de prendre part au comité de rédaction. Ce comité a pour mission d’élaborer le texte de loi constitutionnelle qui doit inscrire l’État de Nouvelle‑Calédonie et la nationalité calédonienne, conformément à l’accord signé le 12 juillet à Bougival, en région parisienne.

Selon le texte initial, validé lors de la signature, l’accord traduisait un compromis entre indépendantistes et non‑indépendantistes et avait reçu l’aval du ministre des Outre‑mer. Mais il a ensuite été rejeté par les militants du FLNKS. Malgré ce refus, l’ensemble des autres formations politiques du territoire a maintenu son engagement en faveur du texte et participe aux travaux du comité.

Le Front n’a pas participé à la première réunion du comité, tenue jeudi, et a également boudé la deuxième session prévue samedi, d’après les informations diffusées au moment des déclarations. Le calendrier de rédaction et les modalités exactes d’inscription de la Nouvelle‑Calédonie dans la Constitution restent donc sujets à discussion entre les parties présentes.

Mesures d’urgence pour la santé après les violences de 2024

Parallèlement aux négociations politiques, Manuel Valls a annoncé, vendredi, plusieurs mesures destinées au secteur de la santé, particulièrement affecté depuis les émeutes de 2024. Ces violences, déclenchées par un projet de réforme électorale, ont causé 14 morts et occasionné plus de 2 milliards d’euros de dommages matériels, selon le bilan évoqué dans les déclarations publiques.

Dans le Nord de l’archipel, deux hôpitaux ont dû fermer en raison d’un manque de personnel. Un incident dramatique a été signalé fin mai, lorsqu’un homme est décédé devant l’hôpital de Koumac, établissement fermé au moment où sa famille avait tenté d’y faire transporter le patient.

Les structures encore ouvertes supportent une pression croissante. La direction provinciale de la santé rapporte, par exemple, que le centre médico‑social de Bourail, au nord de la province Sud, a vu sa fréquentation augmenter de 30 % en un an.

Déploiement d’une équipe mobile et financement étatique

Pour répondre à la désertification médicale dans les zones les plus touchées, Manuel Valls a annoncé l’envoi, en partenariat avec l’Ordre de Malte, d’une équipe mobile de soignants. Cette unité comprendra trois médecins, un dentiste et une sage‑femme. Le financement prévu pour cette opération est estimé à 1,4 million d’euros et sera entièrement pris en charge par l’État.

Ces mesures visent à alléger l’urgence dans les territoires où l’offre de soins s’est réduite, mais elles apparaissent avant tout comme des réponses provisoires à un problème structurel. Les autorités locales et les acteurs sanitaires restent mobilisés pour stabiliser l’accès aux soins, tandis que le débat politique se poursuit autour de l’avenir institutionnel de l’archipel.

En l’absence de participation du FLNKS aux travaux de rédaction, la mise en œuvre pratique de l’accord — et sa traduction juridique dans la Constitution — dépendra des discussions entre les autres partis et du calendrier fixé par le ministère des Outre‑mer.

Parlons Politique

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