Plan clé en main du Conseil des prélèvements obligatoires pour relancer l’industrie française sans creuser le déficit : de 25 % à 13,7 % du PIB et enjeux budgétaires

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Le 22 septembre, le Conseil des prélèvements obligatoires présente un « plan clé en main » de mesures fiscales pour freiner le déclin industriel français — part de l’industrie dans le PIB passée de 25 % à 13,7% (1973‑2024) et recul de l’emploi — tout en restant compatible avec les contraintes budgétaires, au moment où Sébastien Lecornu doit reconstruire le budget.

Un rapport publié au moment clé

Le rapport du Conseil des prélèvements obligatoires, institution associée à la Cour des comptes, a été rendu public lundi 22 septembre. Il propose une série de mesures fiscales destinées à soutenir l’industrie française. Présenté comme un « plan clé en main », ce dossier intervient au moment où le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, doit reconstruire un budget dans la foulée de celui « qui a fait chuter François Bayrou », note le texte d’origine.

Les auteurs estiment que leurs préconisations pourraient freiner le déclin industriel sans aggraver de manière excessive les comptes publics. Le rapport met cependant en garde contre la difficulté de la tâche et souligne la nécessité d’efforts coordonnés et soutenus pour obtenir des résultats durables.

Bilan chiffré : un demi-siècle de recul

Les experts rassemblés sous la houlette de Pierre Moscovici dressent un bilan net et chiffré : entre 1973 et 2024, la part de la valeur ajoutée de l’industrie dans le produit intérieur brut est passée de 25 % à 13,7 %. Sur la même période, l’emploi industriel a connu une forte érosion — une diminution de 43 % — pour s’établir aujourd’hui à 2,8 millions d’emplois en équivalents temps plein.

Ces chiffres traduisent une mutation profonde de l’économie française, marquée par la tertiarisation, l’externalisation et des pertes de parts de marché sur certains segments manufacturiers. Le rapport souligne aussi des signaux récents moins favorables pour la dynamique de réindustrialisation.

Une inflexion récente, mais fragile

Le document rappelle que « ce chiffre fait ressortir une inflexion récente après un point bas constaté en 2017 ». Autrement dit, après un creux en 2017 la situation avait connu un léger redressement, mais celui-ci reste ténu et vulnérable.

Selon le rapport, après quelques années où la création d’activités industrielles semblait reprendre, la tendance s’est de nouveau inversée depuis 2024 : le nombre de fermetures d’usines dépasse désormais celui des créations. Le constat met en évidence la fragilité du redressement et l’existence d’obstacles persistants à la relance industrielle.

Illustration par un cas concret

L’étude cite un exemple récent qui illustre la difficulté du moment : Schneider Electric a annoncé, le 10 septembre, l’arrêt en 2027 de deux sites situés en Ardèche et dans la Drôme, employant au total 126 personnes. Cet épisode rappelle que des décisions de réorganisation d’acteurs majeurs de l’industrie peuvent peser fortement sur l’emploi local et sur la trajectoire globale du secteur.

Le rapport n’entre pas dans le détail des décisions d’entreprises, mais il met en avant l’enjeu d’une politique publique susceptible d’atténuer les effets sociaux et de préserver des capacités industrielles stratégiques.

Enjeux pour le budget et l’action publique

Les propositions fiscales du Conseil des prélèvements obligatoires sont présentées comme compatibles avec la maîtrise des finances publiques. Le rapport suggère des mécanismes ciblés qui viseraient à renforcer l’attractivité du territoire pour les activités industrielles, sans pour autant entraîner des pertes budgétaires insoutenables.

Pour autant, les auteurs insistent sur la complexité de l’équation : il faudra arbitrer entre soutien public et contrainte budgétaire, et veiller à ce que les mesures bénéficient effectivement aux activités susceptibles d’améliorer la compétitivité et l’emploi industriel.

Un avenir incertain mais des options ouvertes

Le document du Conseil des prélèvements obligatoires apporte des éléments d’analyse et des options pour les décideurs. Il rappelle que l’ampleur des pertes industrielles au cours des cinquante dernières années n’autorise pas d’attentes excessives : toute amélioration sera probablement graduelle et dépendra de facteurs nationaux et internationaux.

Dans ce contexte, la proposition d’un « plan clé en main » offre au gouvernement une base de travail opérationnelle. Reste aux autorités politiques et économiques à transformer ces propositions en décisions coordonnées et à évaluer leurs effets au fil du temps.

Le rapport, en soulignant à la fois les chiffres lourds et les signes de reprise fragile, invite à une stratégie patiente et mesurée pour tenter de stabiliser la base industrielle du pays.

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