Mobilisation et appel de la mairie de Paris
La mairie de Paris a appelé, vendredi 26 décembre, l’Etat à déclencher « sans attendre » le plan grand froid, estimant la situation « dramatique » pour plusieurs milliers de personnes sans domicile. La ville souligne que « les températures sont très froides depuis plusieurs jours et risquent de durer » et demande solennellement l’ouverture du plan pour « mettre à l’abri les personnes les plus fragiles ».
Selon la municipalité, les signalements des maraudes font état, depuis plusieurs jours, de sans-abri « transis par le froid », d’où l’urgence à agir. Le plan grand froid prévoit notamment une extension des horaires d’ouverture des accueils de jour, un renforcement des maraudes et la réquisition de lieux pour ouvrir des places d’hébergement d’urgence.
Réponse de la préfecture d’Île‑de‑France
La préfecture d’Île‑de‑France a indiqué à l’Agence France‑Presse (AFP) qu’elle s’était « largement » mobilisée dès le 23 décembre « en lien avec les opérateurs et les acteurs de la veille sociale » pour « intensifier l’accompagnement des publics en situation de rue ». Elle précise que « lorsque les conditions d’activation du plan grand froid seront réunies à Paris, il sera immédiatement déclenché par le préfet de région d’Île‑de‑France, préfet de Paris », sans fournir d’autre détail public.
La préfecture affirme par ailleurs qu’« au total, ce sont près de 16 900 places qui sont ouvertes par les services de l’Etat chaque nuit en ce moment dans Paris pour accueillir les personnes en rue les plus vulnérables ». Elle ajoute que « ce sont 210 nouvelles personnes en famille qui avaient appelé hier le 115 qui ont pu être hébergées » jeudi soir et que « plus de 20 maraudes » se sont rendues auprès des sans-abri vendredi.
Points de tensions et capacité d’accueil
Léa Filoche, adjointe à la maire Anne Hidalgo en charge des solidarités, a exprimé à l’AFP une vive inquiétude : « Les maraudes n’ont nulle part où mettre les personnes à l’abri, c’est dramatique ». Elle a également pointé le « grave désengagement de l’Etat auquel la mairie se substitue tant bien que mal ».
La ville de Paris déclare mettre à l’abri plus de 1 400 personnes « dont la prise en charge relève de l’Etat », réparties dans six gymnases et huit bâtiments municipaux (anciennes écoles, crèches ou collèges). Selon l’élue, « la mairie va pousser les murs dès ce (vendredi) soir mais ça ne créera que quelques dizaines de places, c’est largement en dessous des besoins ».
Lors de la dernière Nuit de la solidarité, organisée début 2025, plus de 3 500 personnes dormant à la rue avaient été recensées, rappelle la municipalité.
Mesures locales et actions régionales
La mairie a activé début décembre son « plan hiver », qui prévoit l’ouverture de nouvelles places d’hébergement et un renforcement de l’aide alimentaire. De son côté, la région Île‑de‑France a annoncé, vendredi, la reconduction de son plan hivernal pour soutenir les associations d’aide aux personnes sans-abri à hauteur de 1,25 million d’euros.
Parallèlement, l’élue rapporte que « de nombreux lieux vides » pourraient être réquisitionnés par l’Etat, citant en exemple l’ancien hôpital militaire du Val‑de‑Grâce dans le quartier Latin, sans que ces réquisitions n’aient été confirmées par les services préfectoraux dans le communiqué diffusé.
Situation météorologique et seuils d’alerte
Le plan grand froid n’a pas encore été déclenché en Île‑de‑France car la région n’est pas placée en vigilance jaune « grand froid », selon le dernier bulletin de Météo‑France mentionné par la ville. La préfecture rappelle toutefois sa capacité à activer immédiatement le dispositif lorsque les conditions réglementaires seront réunies.
Les responsables locaux soulignent le décalage entre la présence d’un dispositif déjà partiellement déployé (places ouvertes, maraudes renforcées) et le besoin d’une activation complète du plan grand froid pour permettre des mesures supplémentaires, notamment la réquisition de bâtiments et l’extension des horaires d’accueil.
(Article réécrit à partir des éléments fournis — citations et chiffres conservés et reformulés pour clarté.)





