PLFSS : à 48h du vote à l’Assemblée, majorité fragilisée — Républicains et Horizons hésitent, RN promet rejet, gouvernement menace hausse de la CSG et recours au 49.3

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À 48 heures du vote à l’Assemblée sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), la majorité est fragilisée : les Républicains et Horizons menacent de ne pas soutenir le texte, le RN promet un rejet, tandis que le gouvernement met en garde contre un creusement du déficit, la hausse de la CSG et n’exclut pas l’usage du 49.3.

Plus que quarante‑huit heures avant le vote à l’Assemblée nationale sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), et la situation reste tendue au sein des différents camps politiques. Les divisions apparaissent particulièrement marquées au sein de la majorité parlementaire et chez ses alliés, alors que l’adoption de la partie dépenses — prévue mardi — et le vote final sur l’ensemble du texte s’annoncent incertains.

Des reproches venant des Républicains et d’Horizons

Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains, a qualifié le budget de « hold‑up fiscal », fustigeant notamment l’augmentation de la contribution sociale généralisée (CSG). Intervenant sur BFM‑TV, il a enchaîné les formules percutantes : « hold‑up fiscal », « hold‑up social » à propos des retraites et « hold‑up démocratique », estimant que « jamais le pays n’a été autant à droite et jamais un gouvernement, une politique n’a été autant à gauche ». Pour lui, « ce texte n’est pas votable » et « nos députés auront le choix de l’abstention ou de voter contre ».

Sur une ligne voisine, l’ex‑premier ministre Édouard Philippe a annoncé que, « en l’état », le groupe Horizons ne voterait pas le PLFSS. Vendredi, les députés Horizons se sont largement abstenus lors du vote sur le volet recettes, accentuant les risques d’un blocage parlementaire malgré plusieurs concessions faites au Parti socialiste (PS).

Concessions et critiques au sein de la majorité

La partie recettes du PLFSS a été adoptée vendredi après des compromis — sur la CSG et la renonciation à une hausse des franchises médicales, entre autres — et grâce à l’absence d’un certain nombre de députés dans l’hémicycle, notamment parmi les élus du Rassemblement national (RN). Mais l’équilibre obtenu sur les recettes ne garantit pas la validation du volet dépenses ni du texte dans son ensemble.

Bruno Retailleau a aussi critiqué le ministre chargé du dossier, Sébastien Lecornu, l’accusant de s’« être mis dans les mains des socialistes » après la suspension de la réforme des retraites et le renoncement à l’usage de l’article 49.3 de la Constitution. Il plaide pour un recours à cet outil — qui permettrait d’adopter un texte sans vote — afin de sécuriser l’adoption du PLFSS.

Parmi les voix critiques, l’ancien ministre Marc Ferracci, proche d’Emmanuel Macron, a estimé sur France 3 que le gouvernement avait « trop cédé » au PS. Il a qualifié la suspension de la réforme des retraites de « déni de réalité » dans La Tribune Dimanche, soulignant le risque politique majeur que représente le résultat de mardi pour l’exécutif.

Le RN met la pression et annonce une mobilisation

Le Rassemblement national a durci le ton. Jean‑Philippe Tanguy, député RN, a déclaré dans le Grand Jury RTL‑Public Sénat‑Le Figaro‑M6 que ses troupes seraient « parfaitement nombreuses et totalement présentes » pour voter contre l’ensemble du projet de loi. Il a en outre mis la pression sur Sébastien Lecornu en affirmant que, en cas de rejet du PLFSS, il ne voyait « pas comment il ne pourrait pas démissionner ».

La porte‑parole du gouvernement a répondu via La Tribune Dimanche en jugeant qu’une démission « n’aurait pas de sens ». Le recours au 49.3 par le premier ministre reste, selon l’exécutif, une option conflictuelle mais possible — une hypothèse que le gouvernement dit se refuser à activer pour l’heure.

Scénarios économiques et risques budgétaires

Le gouvernement a averti des conséquences financières d’un éventuel rejet du PLFSS. Selon les projections évoquées par l’exécutif, le déficit de la Sécurité sociale pourrait se creuser pour atteindre « autour de 30 milliards d’euros en 2026 », contre environ 23 milliards en 2025. Ces estimations ont servi d’argument pour souligner l’enjeu du vote.

Le ministre du Travail, Jean‑Pierre Farandou, a mis en garde sur France 3 contre le risque d’une crise « politique, économique et sociale » si le texte n’était pas adopté. Parallèlement, le projet de budget de l’État, plus clivant encore, reste en cours d’examen au Sénat, ce qui alimente l’incertitude générale sur la trajectoire budgétaire et politique du pays.

Au‑delà des calculs financiers, c’est la cohésion parlementaire qui apparaît fragilisée : absences ciblées, abstentions et désaccords publics entre alliés compliquent la majorité parlementaire. Mardi, lors de l’examen des dépenses et du vote final, le gouvernement devra composer avec ces lignes de fracture afin d’éviter un revers susceptible d’entraîner des conséquences politiques immédiates.

À 48 heures du scrutin, l’issue reste donc ouverte et dépendra autant des arbitrages politiques que des stratégies de vote des différents groupes parlementaires.

Parlons Politique

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