PLFSS : malgré les gains d’Olivier Faure à l’Assemblée, le PS reste fragilisé — concessions du gouvernement et alliances circonstancielles révèlent ses faiblesses

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PLFSS : la colère de Bruno Retailleau — qualifiant le texte de « hold‑up fiscal, social et démocratique » — précède le vote à l’Assemblée du 9 décembre. Le gouvernement, affaibli, a concédé suspension de la réforme des retraites, hausse ciblée de la CSG, abandon des franchises et renoncement au gel des pensions sous la pression d’un groupe socialiste de 69 députés, révélant des alliances circonstancielles entre droite, centre et gauche.

La froide colère de Bruno Retailleau, qui a appelé dimanche 7 décembre les députés Les Républicains à ne pas voter le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) en le qualifiant de « hold‑up fiscal », « social » et « démocratique », illustre la tension politique autour du texte que le gouvernement entend soumettre à l’Assemblée nationale mardi 9 décembre en séance publique.

Le projet adopté par le gouvernement porte la marque d’un recentrage annoncé : suspension de la réforme des retraites, augmentation du taux de la CSG sur certains placements financiers, abandon de la hausse des franchises médicales et renoncement au gel des pensions et prestations sociales. Ces concessions, obtenues au terme de trois mois d’intenses négociations, sont présentées comme des victoires des socialistes face à l’exécutif.

Le rôle du groupe socialiste de 69 députés

Le texte note que ces avancées reflètent l’influence d’un groupe parlementaire de 69 députés — les socialistes — qui, d’après l’analyse politique rapportée, a su déployer des talents de manœuvre après des années d’inaction apparente, marquées par la domination de La France insoumise.

Ce réveil parlementaire est mis en lumière par la liste des mesures concédées à l’opposition de gauche : la suspension de la réforme des retraites et l’abandon de certaines mesures d’économies sur la protection sociale figurent parmi les concessions les plus visibles. Le PLFSS tel que présenté en séance publique résulte de ces arbitrages et témoigne d’un rapport de forces modifié au sein de l’hémicycle.

Un contexte politique marqué par des alliances et des paradoxes

Le texte souligne un paradoxe : ce regain d’influence socialiste est intervenu « sous le magistère » d’un premier ministre issu de la droite, Sébastien Lecornu. Cette formulation insiste sur la particularité d’un gouvernement dirigé, selon le passage initial, par un responsable de droite tout en affichant une ouverture vers la gauche.

Dans le même temps, le document évoque la figure de François Bayrou, présentée comme le stratège centriste ayant rêvé d’un « grand centre » depuis 2007, incluant la gauche de gouvernement et la droite libérale. Il est rappelé que Bayrou a perçu la crise politique née de la dissolution de juin 2024 — qui a laissé l’Assemblée nationale sans majorité — comme une opportunité pour tenter de concrétiser ce projet politique.

La suite du texte précise cependant qu’« à peine nommé à Matignon en décembre 2024, après l’échec de Michel Barnier, François Bayrou a entretenu des relations difficiles, pour ne pas dire exécrables, avec les socialistes », malgré le geste de convocation d’un conclave sur les retraites pour rediscuter de la réforme de 2023. Cette juxtaposition de faits — la référence à Sébastien Lecornu d’un côté, et la mention d’une nomination de François Bayrou à Matignon de l’autre — crée une tension narrative dans le compte rendu.

L’ensemble dépeint un paysage politique où les alliances sont circonstancielles et où les équilibres parlementaires pèsent fortement sur l’élaboration des politiques sociales. Les socialistes, à travers leur groupe de 69 députés, apparaissent comme une force capable d’imposer des reculs substantiels au gouvernement, quand bien même celui‑ci est dirigé par des personnalités issues de familles politiques différentes.

En filigrane, le passage rappelle aussi l’importante mutation conceptuelle portée par des dirigeants centristes depuis près de deux décennies : l’idée d’un dépassement du clivage gauche‑droite au profit d’un « grand centre » n’a cessé de revenir dans le débat politique, mais sa mise en œuvre se heurte aux réalités parlementaires et aux rivalités internes.

La séance publique prévue le 9 décembre devra donc traduire ces compromis et mesurer la capacité du gouvernement à faire adopter un texte largement remanié par les concessions acceptées au terme des négociations.

Parlons Politique

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