PMU : économies, passage en GIE commercial et Pacte PMU 2030 d’Éric Woerth pour préserver le financement et 40 000 emplois

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Le 13 août, le gouvernement a préconisé une réforme du PMU — plan d’économies structurelles, rénovation de la gouvernance et évolution vers un GIE commercial — et a chargé Éric Woerth de piloter le « Pacte PMU 2030 ». Objectif : maîtriser les coûts, diversifier les revenus hors‑paris et préserver le financement et les 40 000 emplois de la filière hippique.

Le gouvernement a recommandé, mercredi 13 août, une réforme profonde de la filière hippique visant à répondre à la baisse des paris, en proposant notamment « un plan d’économies structurelles » et une rénovation de la gouvernance du PMU pour « faire évoluer son statut ». Ces orientations, présentées par les ministères de l’agriculture et des comptes publics, s’appuient sur des constats chiffrés et des recommandations issues d’un rapport de l’Inspection générale des finances (IGF).

Situation financière et rôle du PMU

Né en 1930, le PMU (Pari Mutuel Urbain) est aujourd’hui constitué en groupement d’intérêt économique (GIE). Il est détenu à parts égales par deux « sociétés mères » : France Galop et la Société d’encouragement à l’élevage du trotteur français (SETF). Ces deux structures se partagent le bénéfice net — fixé à 8 % des mises — qui sert au financement de la filière hippique et de ses quelque 40 000 emplois.

Le modèle économique repose sur la redistribution des mises : les joueurs perçoivent 75 % des mises sous forme de gains, l’État touche 9 % et le solde constitue le produit brut des jeux (PBJ), c’est‑à‑dire la différence entre les mises des joueurs et leurs gains.

Selon le bilan 2024 de l’Autorité nationale des jeux (ANJ), le PMU a enregistré 6,6 milliards d’euros de mises l’an dernier, pour un PBJ de 1,7 milliard d’euros, en recul de 2 % sur un an. De son côté, France Galop indique une baisse des mises de 4 % depuis le début de l’année (chiffre communiqué par l’organisme).

Les recommandations et la mission confiée à Éric Woerth

Pour faire face à cette « tendance à la baisse des enjeux du pari hippique », l’IGF préconise des adaptations structurelles, selon le communiqué gouvernemental. Le gouvernement en retient l’idée d’un « plan d’économies structurelles dans la filière », visant à réduire durablement les charges et à améliorer l’efficience des acteurs.

Concrètement, les ministères appellent les sociétés mères — France Galop et la SETF — à « poursuivre les efforts d’économies et de réduction pérenne des charges en favorisant davantage la mutualisation de leurs services, et dégager, en parallèle, de nouvelles recettes hors‑paris ». L’État se dit prêt à « accompagner cette transformation et à travailler aux côtés des acteurs de la filière ».

Par ailleurs, le gouvernement souhaite « rénover la gouvernance du PMU et notamment de faire évoluer son statut vers celui d’un GIE commercial ». Dans ce cadre, il a désigné Éric Woerth, député de l’Oise, pour piloter la rédaction d’un « Pacte PMU 2030 ».

Éric Woerth aura pour mission « de formaliser un accord stratégique avec les sociétés mères en s’appuyant sur les recommandations de l’IGF, de définir le contenu du Pacte PMU 2030, de proposer une réforme de la gouvernance du PMU et de fixer la clé de répartition entre les sociétés mères, et de formaliser le mandat de la prochaine équipe de direction du PMU ».

Implications pour la filière et les financements

La proposition de faire évoluer le statut du PMU vers un « GIE commercial » vise à adapter la structure juridique et opérationnelle du principal opérateur des paris hippiques aux nouveaux enjeux économiques. Le gouvernement place au centre des discussions deux grands objectifs : maîtriser les coûts et diversifier les sources de revenus au‑delà des seuls paris.

Ces orientations répondent à une double logique : préserver les ressources qui financent la filière — dont la part des bénéfices redistribués aux sociétés mères — et maintenir l’emploi dans un secteur qui regroupe environ 40 000 postes. Le communiqué rappelle que ces évolutions nécessiteront des accords entre l’État et les acteurs privés, ainsi qu’une mise en œuvre progressive des mesures proposées.

À ce stade, le calendrier précis du « Pacte PMU 2030 » et les modalités exactes de la transformation juridique et opérationnelle du PMU n’ont pas été détaillés publiquement dans le communiqué. Le rôle confié à Éric Woerth consiste à formaliser ces éléments en s’appuyant sur les recommandations de l’IGF et sur les négociations avec France Galop et la SETF.

La réforme annoncée vise donc à concilier exigences budgétaires et préservation d’un modèle de financement qui irrigue la filière hippique, alors même que les indicateurs récents montrent une érosion des mises. Les prochaines étapes dépendront des arbitrages politiques, des accords entre les sociétés mères et de la capacité à dégager de nouvelles recettes hors‑paris, comme le gouvernement l’envisage.

Parlons Politique

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