La famille réclame une nouvelle enquête
Quatorze ans après le suicide de Myriam Sakhri, survenu le 21 septembre 2011 dans son appartement de fonction de la caserne de gendarmerie Delfosse à Lyon, sa famille a demandé le réexamen du dossier et l’ouverture de poursuites complémentaires.
Convaincue que la gendarme de 32 ans a été victime de harcèlement moral et de propos racistes à l’origine de son geste, la famille soutient qu’il existe aujourd’hui des éléments nouveaux qui justifieraient de relancer l’enquête.
« Myriam a subi un contexte de racisme qui est désormais établi et confirmé par des témoignages récents. Il ne s’agit pas du tout d’un fantasme des parties civiles. La justice doit réparer, elle doit aussi sanctionner des comportements qui portent atteinte à l’intérêt général », déclare Me Vincent Brengarth au quotidien Le Monde.
Le conseil de la famille a formalisé plusieurs demandes auprès de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Lyon, cherchant notamment la mise en examen de plusieurs anciens collègues et cadres de la gendarme.
Demandes précises : téléphones, ordinateurs et mises en examen
L’avocat a demandé l’exploitation du téléphone et de l’ordinateur de Myriam Sakhri, deux éléments matériels qui demeurent sous scellés, selon la requête présentée. Ces pièces sont, d’après la famille, susceptibles d’apporter des informations sur les pressions et les échanges qui auraient précédé le suicide.
La mise en examen de plusieurs anciens collègues et responsables vise à faire reconnaître une responsabilité pénale individuelle pour des faits de harcèlement moral et éventuellement des propos à caractère raciste. La famille et ses conseils estiment que ces éléments n’ont pas été suffisamment explorés dans les procédures antérieures.
La réponse du parquet général et la procédure en cours
Face à ces demandes, le parquet général a requis la fin de l’instruction sans acte supplémentaire. Il a jugé, en substance, qu’il n’appartenait pas à une partie civile d’exiger des mises en examen et que les éléments actuels ne justifiaient pas de relancer l’affaire.
L’audience s’est tenue à huis clos le 9 octobre. La chambre de l’instruction doit désormais statuer sur les demandes formulées par la famille. La décision est attendue le 2 décembre.
La procédure d’appel et d’instruction implique des règles strictes sur la recevabilité des demandes et sur l’appréciation des pièces nouvelles. Les juridictions doivent peser, dans leur décision, l’opportunité d’actes d’enquête supplémentaires et le respect des droits de toutes les parties.
Contexte et enjeux humains et juridiques
Le dossier soulève des questions sensibles, à la fois sur la prise en charge des signaux de souffrance au sein des corps de sécurité et sur la manière de traiter les allégations de racisme interne. La famille considère que la reconnaissance d’un contexte raciste est essentielle à la réparation morale et juridique.
Sur le plan judiciaire, la demande de nouvelles mises en examen et d’exploitation de supports saisis illustre la difficulté à concilier l’exigence de preuve pénale et la recherche de vérité pour les proches d’une victime. Les demandeurs attendent que la justice fasse la lumière sur les responsabilités individuelles et institutionnelles.
Situation actuelle et attentes
Au moment où la chambre de l’instruction rendra sa décision, les parties resteront attentives à la portée pratique du texte. Si la cour autorise des actes complémentaires, cela pourra déboucher sur des mises en examen et sur des investigations techniques plus approfondies. À l’inverse, un refus maintiendrait la décision du parquet général de clore l’instruction.
La famille de Myriam Sakhri, soutenue par ses avocats, poursuit l’objectif d’obtenir une décision judiciaire qui reconnaisse le préjudice subi et permette, selon elle, une forme de réparation symbolique et pénale.
Les dates et les éléments factuels rappelés ici — le 21 septembre 2011 pour le suicide, l’audience tenue le 9 octobre et la décision attendue le 2 décembre — figurent dans la requête et dans les communiqués rendus publics par les avocats des parties.
Le dossier reste donc en attente d’une décision judiciaire susceptible de rouvrir ou de clore définitivement cette affaire aux implications à la fois personnelles et institutionnelles.





